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BARKHANE : Les commandos en action dans l’opération SOLSTICE

Mise à jour  : 15/07/2021 - Direction : DICOD

Le 15 juin 2021, au cœur de la zone frontalière entre le Mali et le Niger, le lieutenant Franck, chef de détachement de liaison tactique au sol du Groupement commando (GC), a mené avec ses militaires des actions de reconnaissance et de harcèlement de l’ennemi. Cette mission s’inscrivait dans le cadre de SOLSTICE, opération d’ampleur conduite par la Force Barkhane et les Forces armées nigériennes (FAN).

9heures : le lieutenant Franck, en lien étroit avec le Centre opérations (CO) de Gao, décide de caractériser le village d’In Foukareteine dans le Liptako.

Simultanément, deux hélicoptères d’attaque Tigre agissent en autonomie afin de déceler des points d’intérêt autour de la zone d’opération. Liaison radio. Une cinématique suspecte est décelée dans un village à 23kilomètres à l’ouest. Immédiatement, une question se pose« Il faut prendre une décision dans les plus brefs délais : soit reconnaitre un village prioritaire pour la Force, soit caractériser un village aux activités suspectes. » explique le chef de détachement. En quelques minutes, la décision est prise, les commandos embarquent dans les pick-up et rallient la position désignée.

10h : le groupement arrive aux abords du village de Puit de Rhahous. Dans cette zone se terre un chef de groupe ennemi connu de la Force Barkhane. Plusieurs combattants assurent sa protection. Les commandos agissent dans la discrétion la plus totale. « Habituellement, l’arrivée des Tigre de la Force fait fuir les Groupes armés terroristes (GAT). Ils arrivent à se cacher à temps ou à prendre l’identité d’un berger. Cette fois-ci, la réaction est différente. Ils sont pris par surprise pensant que la Force Barkhane opère encore dans le premier village. »

A proximité du village, en coordination avec les FAN, les commandos entament la reconnaissance d’un bois. La végétation dense et épineuse ralentit la progression. «

CONTACT, CONTACT ! » crie un des commandos. La riposte à courte distance est immédiate. Un des pickups des commandos est criblé d’impacts. Le chef de groupe rend compte au lieutenant Franck : deux combattants nigériens sont blessés. Immédiatement, le chef de détachement rompt le contact et met en place un point d’appui véhicule à 300 mètres du bois pour prodiguer les premiers soins aux blessés et préparer le nouvel assaut.

10h30 : Le lieutenant Franck modifie sa manœuvre initiale pour entamer une progression sud-nord. Plusieurs motos sont repérées. Les combattants de la Force Barkhane progressent sur 70 mètres : contact.Un premier GAT est neutralisé. A 130 mètres, le contact avec un second ennemi est engagé. « Dissimulé au pied d’un arbre, il sait que nous arrivons sur sa position. A ce moment-là, il a l’avantage d’être camouflé, ce qui lui permet d’ouvrir le feu mais nous sommes aguerris à ce genre de situation. Des mécanismes se mettent automatiquement en place. »Les commandos ripostent, les échanges de feu durent plusieurs minutes. Posté à plat ventre comme ses camarades, le servant de l’arme collective est touché au niveau des jambes. Le lieutenant Franck crie « RUPTURE DE CONTACT ».

11h30 : Deux commandos forment une bulle de protection autour de leur camarade en attendant son évacuation.En moins d’une heure, un hélicoptère NH90 Caïman l’extrait de la zone. Le lieutenant Franck, en coordination avec le CO prépare l’assaut final.

16h : Appuyés par les hélicoptères d’attaque Tigre et les avions de chasse Mirage 2000, les militaires français et nigériens neutralisent l’ennemi. L’ensemble du bois est reconnu à l’issue par le groupement commando.

17h30 : Les combattants mènent une 3e reconnaissance de bois, à 300 mètres de leur position actuelle. Un coordinateur leader d’un GAT, spécialisé dans la pose et la confection d’Engins explosifs improvisés (EEI) est capturé. Les actions de harcèlement successives n’ont laissé aucun répit à l’ennemi. « Il faut savoir réagir en permanence, s’adapter à la situation pour apporter la réponse la plus efficace face à l’ennemi. L’ensemble des moyens de la Force Barkhane déployés pour cette mission ont agi comme tel, ce qui a permis la fulgurance des actions. »souligne le lieutenant Franck avant d’ajouter : « Nous sommes satisfaits d’avoir eu ces résultats. Le bilan est hors norme. Mais la mission n’est pas terminée, il faut désormais préparer celle de demain. »

Outre les GAT capturés ou neutralisés, dont l’un des cadres de l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS) Abou Dardar, ces actions ont permis de saisir une dizaine de motos, une trentaine d’armes individuelles, plusieurs équipements de communication, du matériel entrant dans la composition d’engins explosifs et plusieurs milliers de munitions.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : Ministère des Armées
Droits : EMA