Début mai 2021, à l’issue de l’opération de sécurisation de la route nationale 16 dans le secteur de Nokoura, une zone sous emprise d’un Groupe armé organisé à caractère terroriste (GAT), le Groupement tactique désert (GTD) Bison et les Forces armées maliennes (FAMa) ont mené un assaut sur la colline de Zohoulani, permettant aux FAMa de mettre hors de combat plusieurs GAT. Parmi eux se trouvaient plusieurs enfants.
Après une manœuvre militaire de plusieurs heures, alliant discrétion dans la mise en place et assaut appuyé par des moyens aériens, les militaires ont rapidement conquis les positions ennemies de la colline.
Pris à parti depuis une grotte, les militaires maliens ont riposté.. Puis un des hélicoptères Tigre de la force Barkhane, présent en appui des FAMA, a effectué un tir de sommation sur une zone dégagée à proximité de la grotte pour inciter les GAT à se rendre, manifestant le professionnalisme des Français et des Maliens, qui n’emploient que la force strictement nécessaire pour atteindre leurs objectifs.
Après quelques minutes, les militaires maliens ont décidé de pénétrer dans la grotte avec l’appui des Français. Quand ils sont entrés, ils ont découvert avec surprise qu’au milieu des adultes retranchés, se trouvaient des enfants. « L’âge des enfants m’a frappé » explique le sergent-chef Beaudoin, « l’un deux buvait dans une flaque, la majorité était assoiffée et affamée. La première chose que l’on a faite c’est leur donner à manger. On a beau le raconter, il faut le vivre pour comprendre à quel point cette situation est désarmante. Est-ce que nous étions sur un camp d’entraînement ? Est-ce que c’étaient des enfants soldats ? En tout cas ils étaient tous habillés avec la même djellaba et les mêmes chaussures. Des coutures sur les pantalons semblaient faire office de grade. »
Après un interrogatoire, les FAMa ont appréhendé les adultes et ont raccompagné les jeunes enfants dans leurs familles dans les villages environnants.
L’emploi d’enfants-soldats est un crime de guerre. La France est très attachée à leur protection dans les conflits armés. Elle a mis en place une politique novatrice en la matière au Mali et au Niger dans le cadre de l’opération BARKHANE, comme en témoigne la tenue du Sommet sur la protection des enfants dans les conflits armés « Protégeons les enfants de la guerre » organisée à Paris en février 2017. La France a également conduit des travaux préalables à la publication, en novembre 2017, des principes de Vancouver sur le maintien de la paix et la prévention du recrutement et de l’utilisation d’enfants soldats.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : Ministère des Armées
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