Le futur modèle de l’armée de Terre Au Contact a été présenté officiellement par le général d’armée Bosser, chef d’état-major de l’armée de Terre le 28 mai 2015 dans le grand amphithéâtre de l’école Polytechnique.
En septembre 2014, le général CEMAT a reçu pour mission du Ministre de la Défense et du CEMA de bâtir un nouveau modèle pour l’armée de terre. En rupture avec le schéma précédent qui avait atteint ses limites, élaboré en 8 mois par un travail en profondeur rythmé par des consultations en interne et en externe, ce modèle très novateur répond à la double nécessité de s’adapter aux évolutions du monde et des menaces. Il définit une nouvelle architecture d’armée, plus souple et dynamique, organisée autour de 8 piliers : « Force Scorpion », Forces spéciales, commandements spécialisés (renseignement, SIC-Cyber, logistique), maintenance, ressources humaines, aérocombat, formation-entrainement interarmes, territoire national.
Le modèle Au contact permet à l’armée de terre de proposer une nouvelle offre stratégique qui s’inscrit pleinement dans le plan des Cap 2020 de l’état-major des armées. L’armée de Terre, si elle reste essentiellement tournée vers l’intervention extérieure, rééquilibre sa participation et sa visibilité dans les domaines de la protection, en particulier sur le territoire national, et de la prévention (participation au renforcement de la résilience du pays, contribution aux actions de formation de la jeunesse avec le Service Militaire Volontaire).
Les forces terrestres seront capables d’intervenir sur les théâtres d’opérations extérieures comme sur le territoire national et disposeront à l’horizon 2025 d’unités adaptées à la diversité, à la durée, à la dispersion et au durcissement des opérations. La force SCORPION, structurée autour d’une nouvelle génération d’équipements, sera articulée en deux divisions et six brigades interarmes densifiées : deux brigades de haute intensité, deux brigades médianes (amphibies) et deux brigades légères (aéroportée et montagne). Une brigade d’aérocombat sera créée.
Afin de les mettre au niveau d’un contrat opérationnel redimensionné par un engagement durable sur le territoire national, les forces terrestres atteindront une capacité opérationnelle de 77 000 hommes équipés en 2017. Elles disposeront à l’horizon 2025 d’environ 200 chars lourds, 250 chars médians, 2700 véhicules blindés multi rôles et de combat, 147 hélicoptères de reconnaissance et d’attaque, 115 hélicoptères de manœuvre et une trentaine de drones tactiques.
Un commandement du territoire national, directement rattaché au CEMAT, sera mis à la disposition de la chaîne interarmées. Les effectifs de la réserve opérationnelle seront progressivement portés à 22 000 hommes pour un emploi prioritairement tourné vers les engagements intérieurs.
La réorganisation de la maintenance, point essentiel du nouveau modèle, vise à améliorer la disponibilité des équipements des unités opérationnelles, mais également de mieux les régénérer à leur retour d’opérations, en liaison étroite avec les industriels.
Enfin, les capacités-clés des forces spéciales, de l’aérocombat, du renseignement, des systèmes d’information et de communication, particulièrement de la cyberdéfense, et de la logistique seront renforcées et regroupées au sein de commandements dédiés, propres à assurer une plus forte cohérence et une meilleure interface avec les autres armées.
La période qui s’ouvre maintenant jusqu’à l’été 2016 correspond à l’élaboration de la nouvelle maquette de l’armée de Terre, déclinée du modèle et dimensionnée en fonction des effectifs, des équipements et des ressources financières qui lui seront alloués, notamment par la LPM en cours d’actualisation.
Sources : Ministère des Armées