Les coopérations opérationnelles, qu’elles soient bilatérales ou multilatérales ou internationales (OTAN, UE, ONU) sont un élément stratégique essentiel aux succès de nos engagements. Basés sur des scénarios crédibles, les exercices et entraînements avec les forces partenaires jouent donc un rôle central.
Les relations internationales militaires constituent un levier stratégique indispensable aux succès de nos engagements. Les coopérations opérationnelles y contribuent directement. Elles permettent non seulement de renforcer la connaissance mutuelle et les liens de confiance avec nos partenaires, mais également d’améliorer notre interopérabilité et notre capacité à pouvoir, le moment venu, être déployés conjointement ou à fournir un soutien. Réalisés à partir de scénario crédibles, centrés sur une approche partagée et ciblée des risques pouvant nécessiter un engagement conjoint, les exercices et entraînements avec les forces partenaires jouent donc un rôle central.
Les trois exercices Griffin Rise, Trident Juncture et NEMO sont emblématiques de cette ambition et méritent donc un focus dans ce numéro de la Lettre de France.
Cet exercice bilatéral et interarmées constitue une étape majeure de la montée en puissance du concept de Force expéditionnaire interalliés et interarmées (Combined Joint Expeditionary Force, CJEF) décidé dans le cadre du Traité de Lancaster house (2 novembre 2010).
Centré sur la planification et la conduite conjointe du déploiement d’une force expéditionnaire franco-britannique, Griffin Rise constituait donc un exercice de poste de commandement interarmées. Piloté par l’état-major interarmées de force et d’entraînement (EMIA-FE), il a associé, du 3 au 17 juin 2015, trois plateformes dont deux basées en France et une troisième embarquée à bord du HMS Ocean, en mer. La coopération des composantes Terre, Maritime, Air et logistiques ainsi que des capacités relevant des systèmes d’information et de communication (SIC) est donc effective, 1 200 participants ayant été engagés dont 700 militaires français.
Griffin Rise 2015 ouvre la voie vers l’exercice final Griffin Strike 2016, en vue de la validation complète du concept CJEF.
Malgré un engagement opérationnel sans précédent de ses forces sur les théâtres d’opération extérieures comme sur le territoire national, la France a participé à cet exercice qu’elle considère indispensable.
Avec 36 000 hommes et 30 nations engagés, ce fut l’exercice interarmées le plus important réalisé par l’Alliance depuis 2002 et le premier entraînement élaboré dans la perspective d’une rénovation de la capacité d’action rapide de l’OTAN.
À travers l’engagement de la frégate Surcouf, la Marine française a participé aux manœuvres de lutte antisurface. Le chasseur de mines Sagittaire a apporté un concours précieux en blanchissant les zones d’approches en préparation d’assauts amphibies. L’armée de l’Air a, quant à elle, œuvré pour renforcer l’interopérabilité de ses capacités, avec notamment la participation, en Espagne, de trois Mirage 2000-5 aux missions d’entrainement conjointes.
Le soutien pétrolier a été déterminant dans cet exercice et la France a été en bonne place avec 29 ravitaillements à la mer réalisés par le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) et le déploiement d’une Capacité modulaire multinationale de soutien pétrolier (MCPU – Modular Combined Petroleum Unit) placée sous commandant français. Cette unité interarmées de 93 personnes a assuré une partie du soutien pétrolier au profit de la composante terrestre (6 000 personnes de huit nationalités différentes) et de la composante aérienne (30 aéronefs de trois nationalités différentes).
L’exercice NEMO (Navy’s Exercice for Maritime Operations) s’inscrit dans le cadre de la coopération mise en œuvre avec les partenaires riverains du Golfe de Guinée signataires des accords de Yaoundé de 2013.
Du 27 octobre au 5 novembre dernier, c’est le BPC Mistral qui a participé à la 4ème édition annuelle de l’exercice, se joignant aux 15 bâtiments de huit nations riveraines du golfe de Guinée (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigéria, Cameroun, Gabon, Congo). 11 pays étaient donc représentés, dont trois européens (France, Espagne et Royaume-Uni).
Cet entraînement multinational est réalisé par la mission de présence Corymbe, déployée de façon quasi-permanente dans le golfe de Guinée depuis 1990 et qui vise à participer à la protection des intérêts français dans la zone ainsi qu’à la diminution de l’insécurité maritime, en aidant les marines riveraines à renforcer leurs capacités d’action dans les domaines de la sécurité et de la surveillance maritime.
Sources : Ministère des Armées