L’armée de l’Air et de l’Espace dispose d’espaces naturels importants et se voit ainsi confier des responsabilités dans les domaines de la préservation de la biodiversité, de la gestion des déchets, de l’eau ainsi que de l’énergie. Pour préserver ces espaces, il existe différents outils dont le fonds d’investissement pour l’environnement (FIE). Il s’agit d’un financement géré au sein du ministère des Armées par la Direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) qui vise à développer sur les bases des initiatives volontaires et innovantes en faveur de l’environnement.
Depuis plus de 25 ans, les organismes des armées, dont les bases aériennes (BA) et détachements air (DA), sont sollicités une fois par an pour apporter des projets innovants et écoresponsables. Sur les bases volontaires, le chargé de protection de l’environnement (CPE), soutenu par son commandant de base, monte un dossier permettant de défendre son projet innovant dans les domaines de l'énergie, de la biodiversité, de l'eau, des déchets ou des transports. Les candidatures des organismes de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) sont centralisées au niveau du Bureau de maîtrise des risques (BMR) de l’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace (EMAAE). Les dossiers sont ensuite regroupés et étudiés à la DPMA, puis débattus en commission avec les différents EMDS (états-majors, directions, services) afin de sélectionner et de financer les meilleurs projets. « Cette démarche a entraîné un véritable engouement lors de l’année 2021, avec un nombre de candidatures doublant en un an », d’après Mme Julie Thiplouse de la Section environnement de l’EMAAE.
Le développement durable est un sujet important pour l’armée de l’Air et de l’Espace. Avec cinq nouveaux projets élus en 2021, l’AAE souhaite montrer son implication dans la protection de la biodiversité environnant les bases aériennes. Ces aménagements vont du nichoir à hirondelles, au reboisement ou aux implantations de matériels de biodéchets. L’objectif est de valoriser, de faire évoluer et d’augmenter les actions vertes. « Ces aménagements méritent d’être connus ou reconnus, pour inciter toutes les bases à faire de même », explique Mme Thiplouse.
Des projets innovants :
Dans ce cadre, le DA 273 a initié un projet intitulé « inventorier, restaurer et préserver les milieux naturels sur le DA 273 ». L’objectif de ce projet est la mise en place de nichoirs à mésanges pour contribuer au maintien de la biodiversité et mener une lutte biologique contre les insectes nuisibles. En effet, depuis plusieurs années, le DA 273 est envahi par un grand nombre de nids de chenilles processionnaires. Cette solution écologique est en parfaite adéquation avec l’orientation prise par le ministère des Armées en matière d’environnement. Elle vient également compléter la démarche que le DA 273 a lancée dès 2019 via son projet sur « la biodiversité au service de la sûreté » en proposant l’implantation de haies défensives permettant de protéger au mieux l’accès au site et de sécuriser ses points sensibles.
Ces deux projets, liés à la protection du site intègrent une dimension environnementale et montrent que les initiatives en relation avec le développement durable peuvent combiner ces deux enjeux.
De surcroît, la BA 120 a obtenu le financement de son projet de valorisation des déchets alimentaires issus des restaurants militaires via l’implantation d’un écodigesteur. En effet, avec ses 2 000 personnes travaillant sur la base et avec plus de 350 000 repas distribués, l’installation de l’écodigesteur permettra de traiter ces déchets et de les transformer en engrais. Cet équipement générera ainsi des économies en supprimant les coûts de collecte, de transport et de traitement, mais il améliorera aussi la qualité de vie en réduisant le volume des déchets et les nuisances associées (odeurs, insectes, rongeurs). Dès lors, l’engrais produit pourra être utilisé dans les différents espaces verts de la base.
Des partenariats gagnants :
Enfin, ces projets peuvent être mis en place en collaboration avec des organismes publics, tels que des conservatoires botaniques, des conservatoires du littoral ou encore des conservatoires d’espaces naturels. La BA 126 de Ventiseri-Solenzara en est un excellent exemple. Sur ce site, la protection de l’environnement est d’autant plus importante que la base aérienne s’intègre au sein de zones classées, d’un côté le littoral et de l’autre un maquis à la biodiversité exceptionnelle.
Ainsi, dans le but de maintenir ces deux univers, la BA 126 a régulièrement fait appel au FIE dans des projets de protection et de valorisation de la biodiversité, notamment la protection d’orchidées dont la BA 126 détient l’un des plus gros gisements mondiaux, ou, encore, dans son projet de reboisement des alentours de la base par un massif d’arbres (environ 300). Ce projet permet de régénérer une partie de la biomasse perdue dans des incendies et d’assurer, à terme, un masquage visuel et phonique efficace qui participe à la protection du site. Ces actions favorisent un état d’esprit propice à la prise en compte des enjeux du développement durable. On peut retrouver cet état d’esprit lors de journées vertes organisées par les conservatoires afin de récupérer les déchets néfastes à l’environnement au cours desquelles les militaires participent.
Par conséquent, les fonds d’investissement pour l’environnement sont un excellent moyen pour les BA et les DA de protéger ces deux univers. Ces projets permettent, dans un premier temps, de protéger l’environnement, mais également les bases. Ces aménagements apportent un aspect esthétique, barrière naturelle et phonique, ainsi qu’un aspect sécuritaire. C’est pourquoi le nombre en hausse des candidatures pour les FIE montre que l’environnement possède une place importante dans la politique du ministère des Armées auprès de toutes les armées.
Sources : armee de l Air et de l Espace
Droits : armee de l Air et de l Espace