Formation territoire national : le génie comme expert du milieu

Dans quel cadre s’inscrit cette formation ?

À la division d’application où sont formés les lieutenants, deux types de cours sont dédiés au territoire national. La « formation au territoire national n°1 » est destinée aux chefs de section, commandants adjoints et commandants d’unité. Elle leur permet de mieux s’engager avec leurs moyens génie en métropole et leur apporte une connaissance des acteurs locaux et étatiques, des processus de réquisition, etc. L’autre stage, « formation au territoire national n°2 », est destiné aux officiers servant au sein même de la chaîne OTIAD*, qu’ils soient d’active ou de réserve. En trois jours, il a pour but de leur faire mieux appréhender les risques liés à cet environnement et mieux employer les moyens. En cas de catastrophe naturelle par exemple, ces officiers seront amenés à projeter des sapeurs sur le terrain et doivent donc connaître l’ensemble de leurs capacités.

Quelles sont les compétences développées lors de ce stage ?Qu’y apprend-on concrètement ?

Outre les différentes présentations des moyens et retours d’expérience nécessaires à la compréhension du milieu, l’un des points clés réside en la visite du centre opérationnel de la préfecture d’Angers.

Objectif : que les stagiaires se rendent compte du lien étroit qui existe entre l’armée de Terre et les acteurs civils. En effet, le génie militaire ne se résume pas au combat ; il intègre la composante sécurité (avec la brigade de sapeurs-pompiers de Paris par exemple) et infrastructure, avec donc une empreinte nationale qui ne date pas des attentats de 2015. Dès la tempête de 1999, des éléments génie ont ainsi été déployés dans l’hexagone. De même sur d’autres catastrophes comme la tempête Xyntia ou encore les inondations de Draguignan. Par les équipements dont il dispose, les savoir-faire qu’il entretient, le génie peut donc s’engager tant en opérations extérieures que sur le territoire national. Cette triple composante « combat-sécurité-infrastructure » apporte au génie une certaine aisance à s’engager sur le territoire national.

En quoi cette formation répond-elle aux menaces actuelles ?

Personne ne peut faire abstraction de ce qu’il s’est passé l’année dernière. Dans les deux grands aspects du territoire national que sont la sécurité intérieure et la sécurité civile, le génie est centré sur le deuxième afin de protéger les Français : secours aux populations, production d’eau, fourniture d’énergie, dégagement d’itinéraires, … Mais ses capacités s’étendent également à la maîtrise d’explosifs et la fouille opérationnelle, ce qui n’est pas sans lien avec les menaces qui pèsent sur notre société. Cela n’a pas encore été le cas, mais le génie peut demain être sollicité dans un tel cadre sur le territoire national. 

Comment la formation s’intègre-t-elle dans le futur commandement du territoire national (COM TN) ou l’école de combat interarmes (ECIA) du modèle « Au contact » ?

Il est évident que, demain, l’école du génie aura un lien privilégié avec le COM TN. Le génie a par essence vocation à s’engager sur le territoire national. La formation dispensée à Angers est antérieure à la création du commandement du même nom ou de l’ECIA mais, une fois que ces structures seront en place, je pense qu’il y aura des échanges dans lesquels le génie aura toute sa place. 

Quelle est la démarche à effectuer pour les officiers souhaitant suivre ce stage ?

Ce stage est organisé une fois par an (en mai) par le cours de perfectionnement des officiers de l’école du génie. Un message de rappel est émis chaque année et les intéressés doivent passer par leur chaîne RH de rattachement pour s’y inscrire. Ils étaient 14 officiers d’active et de réserve cette année, nous en attendons plus l’année prochaine !

Organisation territoriale interarmées de défense*