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CAP 160 : réinventer la formation des équipages d’hélicoptères

Mise à jour  : 23/03/2021 - Auteur : armee de l Air et de l Espace - Direction : DICOD

Repenser la formation des équipages d’hélicoptères, en préparant l’arrivée de l’hélicoptère de combat H160M Guépard : tel est l’objectif du projet CAP 160 porté par le Centre d’instruction des équipages d’hélicoptères (CIEH). Au travers de la modernisation des outils de travail, de l’optimisation du temps et des méthodes d’apprentissage, le CIEH révolutionne la formation de ses stagiaires. Depuis la base aérienne 115 d’Orange, les instructeurs étudient et ajustent leurs avancées pour proposer des solutions toujours plus intelligentes et connectées.

                  

S’appuyant sur trois piliers, le projet vise à standardiser de nouvelles méthodes d’instruction au profit des pilotes, des opérateurs treuillistes, des mécaniciens navigants, des sauveteurs-plongeurs, des interprétateurs photos et des médecins, qui constituent les équipages amenés à conduire des missions à bord des « hélicos » de l’armée de l’Air et de l’Espace.

                       

                        

Le premier pilier consiste à numériser l’intégralité d’une mission, de sa préparation jusqu’au débriefing, en passant par sa conduite. « L’objectif, dans un premier temps, est de transformer les outils d’apprentissage théorique mis actuellement à la disposition des stagiaires », explique le lieutenant-colonel Cédric, commandant le CIEH. Avec des outils numériques, logiciels immersifs, jumelles de réalité virtuelle ou cabines de simulateur de vol, l’élève peut préparer sa mission et s’immerger virtuellement dans le déroulé d’un vol, jusqu’à son débriefing, à l’aide de logiciels dédiés. « La plus-value pédagogique est significative, continue le lieutenant-colonel. Ces outils, utilisés au sol, permettront aux stagiaires en vol de se concentrer sur l’environnement tactique de leur mission. Ils accélèrent et consolident l’apprentissage. Pour certains domaines d’apprentissage, les élèves vont bientôt passer de cours en format papier à une séance d’instruction immersive, c’est un atout décisif. »

                     

                   

Le deuxième pilier repose sur la simulation immersive couplée à l’intelligence artificielle. « Ces outils nous offrent une nouvelle façon d’appréhender notre métier et son apprentissage, note le capitaine Barthélémy, chef du projet CAP 160. L’objectivation de la performance de nos stagiaires est l’un des axes principaux du projet. Objectiver une performance, c’est se baser sur des données précises pour l’évaluer. La numérisation des outils de travail nous permet d’accéder à des données précieuses pour optimiser la progression des équipages. » Aujourd’hui, des capteurs viennent mesurer le temps de réaction d’un élève à un stimulus, les variations de sa fréquence cardiaque, ses caractéristiques de sudation, et d’autres paramètres qui viendront, à terme, grâce à une intelligence artificielle, décrire son profil d’apprenant et ses axes d’amélioration. Les performances d’un pilote d’hélicoptère sont analysées dans une cabine de simulation de vol comme celles d’un marathonien professionnel sur un tapis de course. « La récolte de ces informations donne la possibilité aussi de déceler les erreurs ou les mauvaises habitudes plus tôt, et donc de mieux les corriger », ajoute le capitaine Thomas, lui aussi référent du projet CAP 160.

             

             

Le troisième pilier réside sur l’individualisation de la formation des équipages : permettre à tous les stagiaires de pouvoir se mettre en condition et se préparer de manière immersive pour une mission, n’importe où et n’importe quand. « L’apprenant devient réellement acteur de sa progression, il est responsabilisé, explique le lieutenant-colonel Cédric. Depuis notre « Héli-Lab[oratoire] » et jusque dans le train ou dans sa chambre, le stagiaire aura la possibilité de se replonger dans le vol qu’il devra effectuer le lendemain. Nous appelons cela le « SIX », la Student Immersive Experience (étude en expérience immersive). La mission, préparée de manière numérique, aura pu être importée sur les jumelles de réalité virtuelle, à travers lesquelles il pourra se plonger dans un monde virtuel où il sera à même de répéter encore et encore sa mission, afin de se préparer de manière optimale. »

Le projet CAP 160 permet de poser des bases solides pour l’évolution des spécialités des équipages d’hélicoptères vers la technologie de pointe. Pour les équipages, pouvoir se « plonger » dans une mission de manière virtuelle, avant de la réaliser en conditions réelles, est un atout indéniable. « Un pilote, en arrivant sur une zone, connaîtra déjà les lieux comme si la mission s’y était déjà déroulée ! Il saura de manière très exacte, grâce aux modélisations 3D qu’il aura pu étudier, par exemple, quelles sont les caractéristiques du terrain, ajoute le capitaine Barthélémy. Il aura pu envisager tous les scénarios possibles et saura utiliser les informations rapportées grâce aux outils numériques à sa disposition. Il pourra assurer la réussite de sa mission avec toujours plus d’efficacité, toujours plus de précision. »

« Un vol virtuel ne remplacera jamais un vol réel, mais il permet incontestablement de l’optimiser », conclut le lieutenant-colonel Cédric. Ces outils seront notamment mis à profit au cours de l’exercice « RW (rotary wing – voilure tournante) MC (mission commander – chef de mission) Course » qui se déroulera en juin 2021 depuis la base aérienne d’Orange. Les candidats à la qualification de MC (chef de mission), tous pilotes expérimentés, seront virtuellement mis en situation au cours de la première phase de l’exercice, dans le but d’optimiser la phase d’apprentissage théorique et d’assurer la qualité des missions d’évaluation en vol réel.


Sources : armee de l Air et de l Espace
Droits : armee de l Air et de l Espace