Responsable de la cellule Réception, diagnostic et contrôle(RDC), l’adjudant-chef (ADC) Yohann est déployé en Estonie depuis le mois de juin 2021 au sein de l’Échelon de soutien national (ESN) de la mission LYNX. Dans ce cadre, il a une seconde fonction : celle de sous-officier opérateur SPECTROIL.
Après un Brevet d’études professionnelles mécanique, l’ADC Yohann débute sa carrière comme engagé volontaire de l’armée de Terre en compagnie de combat au 3eRégiment parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa). En 1998, il rejoint l’École nationale des sous-officiers d’active (ENSOA). Il a ainsi effectué vingt-huit années de service, évoluant à tous les postes de son cœur de métier, la maintenance, de mécanicien à responsable de la conduite maintenance. Il est actuellement responsable RDC au 3erégiment du matériel de Muret. Avec plus de dix opérations extérieures à son actif, l’adjudant-chef, dans la perspective de son déploiement LYNX10, est formé par la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres(SIMMT) sur la mise en œuvre du SPECTROIL. Aujourd’hui, seul l’adjudant-chef Yohann et deux personnels civils sont formés à l’utilisation de cet outil.
Conçu par les sections d’expertise technique du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres de Nouâtre et de Clermont-Ferrand, le SPECTROIL est un laboratoire au format très réduit intégré dans un simple shelter. Il est capable d’analyser en direct des échantillons d’huile de divers véhicules afin de déterminer grâce à la détection de particules métalliques l’état d’usure du moteur et de ses différents composants. Cet exemplaire unique en son genre est déployé depuis quelques semaines en Estonie afin d’expérimenter son utilisation en mission opérationnelle.
Selon un tempo bien défini, des prélèvements d’huile moteur sont effectués sur les véhicules par les chefs d’ateliers. L’adjudant-chef Yohann, en qualité d’opérateur SPECTROIL, a pour mission de garantir l’intégrité du prélèvement, d’en effectuer un échantillonnage puis de mettre en œuvre le spectromètre afin de réaliser l’analyse. Une fois celle-ci achevée, le sous-officier SPECTROIL exploite directement les résultats
Chaque échantillon est également expédié au Centre d’expertise pétrolière interarmées du Service de l’énergie opérationnelle (SEO/CEPIA) de Marseille pour une seconde analyse et vérification de la concordance des données.
« Le principal avantage de la mise en œuvre du SPECTROIL sur le théâtre, c’est le gain de temps. Lors d’un envoi au SEO, il faut compter une dizaine de jours avant d’obtenir un résultat. Ici, les résultats sont quasi instantanés et la capacité de réaction est beaucoup plus rapide. On peut ainsi bloquer un véhicule en atelier et éviter les pannes voire les casses moteur. C’est réellement une plus-value pour le maintien des capacités opérationnelles sur les théâtres d’opérations » nous explique l’adjudant-chef Yohann, sous-officier opérateur SPECTROIL.
Les chefs d’État et de gouvernement des Nations alliées ont décidé en 2016 à Varsovie « de renforcer encore la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance face au nouvel environnement de sécurité ». À ce titre, la présence avancée renforcée de l’OTAN (eFP – enhanced Forward Presence) permet aux Alliés de déployer des contingents militaires dans les pays Baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer la posture de défense de l’Alliance par une position dissuasive mais non agressive. Dans ce cadre, la France engage un dispositif de 300 militaires en Estonie à partir de mars 2021 pour une durée d’un an. Ce dispositif intègre un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) à dominante blindé, avec notamment 12 chars Leclerc, 8 VBCI et 8 VAB.
Sources : Ministère des Armées
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