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Verdun : Se distraire, pour oublier

Mise à jour  : 07/12/2016 - Direction : DICOD

Pendant quatre ans, la Grande guerre a mobilisé 8 millions de français et fait près de 800 morts par jour. La violence des combats marquèrent l’Histoire. Pourtant, entre chaque assaut, le soldat attend. Pour une majorité, souvent paysanne, le « temps libre » est une nouveauté. Il faut alors s’occuper car l’attente est synonyme d’ennui, de baisse de moral, d’angoisse. Alors le Poilu se distrait Car comme le souligne le général Victor Cordonnier, commandant alors le 8ème Corps d’Armée : « Il faut occuper les loisirs du soldat, l’amuser, en faire un homme content. Un Français se bat d’autant mieux qu’il est gai. ».

En 1914, les français sont un peu plus de 41,5 millions, la population est rurale. Le taux d’illettrisme (moins de 4 %) est deux fois moins élevé qu’aujourd’hui. La première distraction des Poilus est alors la lecture. Malgré la censure de guerre, la presse se porte très bien ! Au début de la guerre, la France compte 244 quotidiens pour 1 000 habitants. De très nombreux journaux nationaux et locaux parviennent jusqu’au front. Pour encadrer cette lecture, un journal officiel est créé : le Bulletin des armées de la République. Le Poilu y trouve des recettes de cuisine adaptées aux tranchées, des astuces pour se protéger les mains du froid, des chansons… Mais c’est avant tout une propagande militaire. Lassés de ce journal, il disparait en 1917.

La lecture de romans est un passe-temps très apprécié. La Débâcle d’Emile Zola, Le Prix du silence de Jean de Belcayre ou encore Le Feu d’Henri Barbusse rencontrent un vif succès. Les lectures se font souvent à voix haute, pour tout le groupe.

Autre distraction, l’écriture du courrier. Chaque soldat raconte à l’épouse ou la mère, les conditions de vie, les batailles, les camarades qui disparaissent. « Le 17 Avril 1916, 4 heures de l’après-midi. Je suis toujours en bonne santé. Il pleut et, malgré cela, les éléments destructeurs font rage, mais j’aime mieux ne rien vous dire de cela – Conservons, l’un et l’autre, l’espoir » écrit André Jacquelin à sa mère.

Dans les tranchées, les Poilus se font artistes : sculpteurs, musiciens, acteurs… Ils s’occupent à créer, à sculpter. Ils récupèrent des objets sur le champ de bataille et dans les maisons abandonnées. Apparait l’artisanat de tranchées. L’aluminium, le cuivre, l’étain se transforment, par exemple, en bijoux.

Dès l’été 1915, un lieu de divertissement est créé pour les soldats. Installé à Commercy, dans la Meuse, à 10 km des premières lignes, il est baptisé le Poilu’s Park. On y joue au football et au rugby, s’y déroulent des matches de boxe, des courses cyclistes… A l’hiver, le Poilu’s Music-Hall propose aux soldats concerts et pièces de théâtre. Sarah Bernard ou Mistinguett, stars de l’époque, fouleront la scène. A la même période, un Poilu’s Cinéma Pathé ouvre ses portes.

Musique, chants et jeux de société occupent également les moments de répits. Tout comme dormir, qui est aussi devenu un « loisir » prisé. Pendant les combats, le sommeil est absent: assauts, danger des bombardements, bruits de la guerre… Dormir., dès que cela est possible.

Des moments de détente, de repos, de cohésions. Avant le coup de sifflet, le son de la trompette ou le cri du chef qui lancera le prochain assaut ou avertira d’une attaque chimique imminente.

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Sources : Ministère des Armées