Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, la rédaction vous propose de découvrir « la fée de Verdun », une cantatrice devenue infirmière durant la Première Guerre mondiale et qui a risqué sa vie en première ligne pour aider les soldats.
Enfant, Nelly Martyl n'a qu'un rêve : devenir chanteuse à l'opéra de Paris. La future « fée de Verdun », née en 1884 dans une famille modeste, entre au Conservatoire où elle y obtient le premier prix de chant et devient célèbre grâce à ses prestations au théâtre national de l'Opéra-Comique de Paris. Si la presse est unanime sur la qualité de ses représentations, l'encre cesse de couler pour elle dès l'arrivée de la Première Guerre mondiale. Car lorsque la Grande Guerre éclate, elle ne supporte pas l'idée d'être inopérante. Son mari mobilisé, la cantatrice abandonne sa carrière et s'engage dans l'armée comme infirmière. Mais pas n'importe comment ! Elle veut aller au plus près de la bataille afin de soutenir les soldats sur le front.
En 1916, elle choisit d'aller à Verdun pour s'occuper des poilus et récupérer des blessés en première ligne. Ses talents d'infirmière et les chansons qu'elle entonne pour remonter le moral des troupes lui valent le surnom de « La fée de Verdun ». Nelly Martyl, qui donne des récitals au « théâtre du front » – scène démontable qui sert à organiser des représentations aux rescapés –, est récompensée à maintes reprises pour son courage et sa dévotion : d'infirmière-major, elle est promue caporal puis sergent avant d'être décorée de la Croix de guerre avec étoile de vermeil ainsi que de la médaille d'argent des épidémies. Deux fois gazée et trois fois blessée, Nelly Martyl reçoit la Légion d'honneur en 1920.
Mais toutes ses décorations ne mettront pas un terme à sa mission. Après la Première Guerre mondiale, elle continue de soigner les prisonniers français rapatriés d'Allemagne et combat l'épidémie de grippe espagnole. La voix de la « fée de Verdun » s'éteint à Paris en novembre 1953 à l'âge de 69 ans.
En 1917, le commandant en chef des armées Georges Robert Nivelle témoigne auprès de sa hiérarchie du comportement exemplaire de Nelly Martyl: « A parcouru les cantonnements à la veille des attaques et parfois, comme à l'armée de Verdun, sous le bombardement, élevant par ses chants patriotiques le courage des soldats qui l'acclamaient en donnant l'assaut. Comme infirmière, a prodigué ses soins dévoués aux blessés qu'elle est allée parfois chercher jusque dans les premières lignes. […] J'ai pu constater moi-même à l'armée de Verdun l'action bienfaisante de votre foi patriotique communicative, servie par un talent et un charme incomparables. ». |
Sources :
Sources : Ministère des Armées