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Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, découvrez comment les militaires ont virilisé la montre-bracelet, bijou initialement réservé aux femmes.
Elle est le prolongement naturel de notre bras : la montre-bracelet. Pourtant, pas plus tard qu’au siècle dernier, il était rare de voir ce bijou au poignet d’un homme. En effet, à l’aube du XXe siècle, ces derniers consultent l’heure sur leur montre à gousset, du nom de cette petite poche du gilet dans laquelle on la range. La montre-bracelet demeure alors l’apanage des femmes.
C’est en 1880 que les premières montres masculines font leur apparition, dans la marine impériale allemande. Placées dans des lanières de cuir et portées au poignet, ces objets de poche permettaient de garder les mains libres. Lors de la deuxième guerre des Boers en Afrique du Sud (1899 à 1902) entre l’armée britannique et les Boers (agriculteurs de tradition hollandaise), la montre-bracelet commence à faire ses preuves en tant qu’équipement militaire.
En 1904, l’horloger Louis Cartier s’associe à l’Allemand Wiens Wilsdorf afin de créer un bijou de ce type pour l’un de ses amis : Alberto Santos-Dumont, pionnier de l’aviation. Celui-ci leur a justement confié ses difficultés à lire l’heure sur une montre à gousset en plein vol.
Quand la Première Guerre mondiale éclate à l’été 1914, la montre-bracelet s’impose aussi progressivement dans les tranchées. En 1916, un quart des soldats en possède une. Elle devient même rapidement indispensable aux Poilus : nul besoin de fouiller dans ses poches pour trouver l’heure. Attachées à leur poignet, elles sont principalement utilisées pour coordonner les actions militaires collectives : synchronisation des attaques, organisation des mouvements de troupes et des tirs d’artillerie. Tout au long de la guerre, la montre-bracelet se perfectionne : des chiffres arabes désignent les heures, des grilles protègent le verre des éclats et les chiffres et aiguilles sont peintes au radium pour les rendre visibles dans le noir.
Après la guerre, la mode masculine l’adopte donc définitivement, sonnant le glas de la montre à gousset qui disparaît petit à petit. Depuis, la montre-bracelet est un instrument high-tech : étanche à des profondeurs abyssales, extra-plate et même connectée.
Sources : Ministère des Armées
