Le 29 août 1944, 86 habitants de la vallée de la Saulx (Meuse) sont abattus par les soldats de la Wehrmacht. Soixante-quinze ans plus tard, à Couvonges, la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, a présidé la cérémonie commémorative de cette tuerie méconnue, figurant pourtant parmi les plus grands massacres commis en France sur des populations civiles par des soldats allemands.
En 1944, les Allemands ont procédé à six massacres de civils durant les mois qui précédèrent la Libération. Il y eut l’horreur SS à Oradour-sur-Glane, Tulle, Maillé et Ascq, ainsi que dans le Vercors. Une autre tragédie, moins connue, s’est déroulée dans la Meuse, au cœur de la vallée de la Saulx. Elle fut l’œuvre de la Wehrmacht, l’armée régulière allemande et de sa 3e Panzer-Grenadier-Division.
Jeudi 29 août, la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées a tenu à rendre hommage aux martyrs de cette vallée. « Soixante-quinze ans après, le drame est toujours présent, a expliqué Geneviève Darrieussecq. Il l’est dans vos souvenirs, dans vos paysages et dans le cœur de vos territoires. [...] L’ampleur du calvaire de vos communes est trop méconnu. En vous exprimant le soutien du Gouvernement, je veux vous dire que la France n’oublie jamais ses enfants. »
Fusiller chaque homme âgé de 16 à 85 ans
Le 29 août 1944, les soldats de la Wehrmacht massacrent 86 habitants des villages de Robert-Espagne, Couvonges, Beurey-sur-Saulx, Mogneville et Trémont-sur Saulx et incendient plus de 330 maisons.
En cette fin d’août 1944, Paris vient d’être libéré et les forces de l’Axe se dirigent vers le Nord-Est de la France pour ne pas être pris en tenailles par les Alliés débarqués en Normandie et en Provence quelques semaines plus tôt. La 3e Panzer-Grenadier-Division, division d'infanterie motorisée de l'armée de Terre allemande, rejoint la vallée de la Saulx pour dissuader les Alliés d’engager le combat en simulant une forte concentration d’ennemis. Mais les Allemands vont subir des sabotages ferroviaires les 26 et 27 août, ainsi qu’une attaque par les maquisards le 29. Insupportable, pour l’appareil nazi. Ordre est donné à la 9e compagnie du 29e régiment de Panzergrenadier de fusiller chaque homme âgé de 16 à 85 ans dans les villages environnants, puis de brûler leur maison.
Robert-Espagne est le premier bourg à subir cette tragédie. 50 hommes sont exécutés et 200 maisons réduites en cendres. À Berey-sur-Saulx, les soldats allemands font 7 victimes et 75 habitations partent en fumée. Dans l’après-midi, à Couvonges, 20 hommes sont fusillés et 54 foyers incendiés. Pour Mognéville, une rude négociation aboutit à la libération des prisonniers. On y compte tout de même trois morts et quelques maisons détruites. Enfin, une jeune fille est assassinée à Trémont-sur-Saulx.
Sources : Ministère des Armées