Les forces françaises ont pris une place majeure dans le débarquement de Provence. Parmi elles, de grands chefs de guerre comme le général Joseph de Goislard de Monsabert. Sous son commandement, la 3e division d’infanterie algérienne (DIA) participera à la libération de Toulon et de Marseille.
Dans leurs embarcations, le 16 août 1944 en fin d’après-midi, les hommes de la 3e division d’infanterie algérienne (DIA) aperçoivent enfin les côtes de Provence. Dans quelques jours, ils participeront à la libération de Toulon…
Pour beaucoup de ces hommes, ce débarquement sera la première occasion de fouler le sol métropolitain. La 3e DIA, plus connue sous la dénomination « d’Armée d’Afrique », est en effet constituée de soldats issus en majorité de Tunisie, d’Algérie, du Maroc ainsi que d’Afrique occidentale et équatoriale française. Tous viennent de s’illustrer sur le terrain italien, lors d’un des plus durs combats du corps expéditionnaire français : Monte-Cassino puis Sienne. A leur tête : le général Joseph de Goislard de Monsabert. Ancien de la Première Guerre mondiale et des régiments de zouaves et de tirailleurs algériens, c’est un militaire respecté par ses troupes qui apprécient son courage, sa proximité et sa simplicité. Son surnom : le « gentilhomme gascon ».
L’attaque de Toulon débute dans la soirée du 19 août. Elle s’annonce rude, car la ville est défendue par 25 000 Allemands, dont 2 800 de la Kriegsmarine, la marine de guerre, et 5 500 de la Luftwaffe, l’armée de l’air, sous le commandement de l’amiral Ruhfus.
La 3e DIA doit couvrir et appuyer les unités de la 1ère division française libre (DFL) et de la 9e division d’infanterie coloniale (DIC) qui attaquent par l’Est. La division progresse avec une grande rapidité. Ce mouvement de débordement de la DIA encerclant Toulon ouvre les portes de Marseille. La libération de la cité phocéenne est alors confiée aux troupes du général Monsabert.
La prise de Marseille, deuxième ville de France, est stratégique pour les Alliés. Plus grand port de la métropole, il est indispensable au ravitaillement des troupes. Mais en face, l’adversité est de taille : 4 000 artilleurs de la marine allemande et la 244e division du général Schaëffer...
Mais dès le 23 août, la 3e DIA, la 1ère division blindée du général Sudre et les 2e et 3e groupements de tabors marocains pénètrent dans Marseille. Le général Schaëffer refuse de capituler. Les combats, qui durent cinq jours, seront extrêmement meurtriers. Les unités nord-africaines paient un lourd tribut à la libération de la cité phocéenne. On relève plus de 1 500 morts et 5 300 blessés pour les troupes régulières ainsi qu’une centaine de tués pour les FFI.
Le 28 août, Monsabert recevra du général Schaëffer l’acte de capitulation. Dès le lendemain, Montsabert, très religieux, fera donner une messe à Notre-Dame-de-la-Garde et saluera la Vierge en ces termes : « C’est elle qui a tout fait ! »