En 2009, la France a réintégré la structure militaire de commandement de l’Organisation du Traité d’Atlantique Nord pour renforcer son influence au sein de l’OTAN. Désormais, on distingue deux types de postes dans les états-majors otaniens : les insérés et les non insérés. Découvrez le témoignage de trois militaires français du commandement des forces interarmées de Naples (JFC).
Intégrés dans des bureaux internationaux, les militaires français insérés apportent leur expertise dans tous les services des états-majors de l’OTAN. L’adjudant Sonia est en poste au service infrastructure du JFC tandis que le commandant Alfredo est intégré au centre de commandement interarmées des opérations (JOC).
Les militaires français non-insérés, quant à eux, sont des éléments de soutien national (ESN). Ils assurent l’administration des services financiers, des systèmes d’information et de communication, des chancelleries et des ressources humaines incluant le volet condition du personnel.
L’adjudant-chef Jean-Paul, chef de la cellule budget à l’ESN explique : « Mon travail est de soutenir nos soldats français insérés dans l’état-major otanien. Chacune des spécialités sont représentées à l’ESN, mais nous avons aussi d’autres casquettes. Je suis par exemple responsable de l’habillement ». En lien avec le Groupement de soutien au personnel isolé (GSPI), il fournit les paquetages complémentaires aux militaires français projetés en opération. « Je m’occupe également des dossiers de changement de résidence ou de l’état des vivres pour les marins insérés », détaille-t-il.
« Nous avons à charge le soutien administratif global, comme le ferait une GSBDD en France, mais à plus petite échelle. À l’ESN, nous travaillons entre français, au sein d’un état-major international. » Il ajoute : « Je suis de l’arme des troupes de marine. Je connais l’Afrique et l’outre-mer et pour moi cette mutation est atypique. Nous travaillons avec d’autres nations et nos échanges sont très enrichissants. En tant que spécialiste, le suivi du budget n’est pas complexe, mais nous sommes en contact avec des fournisseurs locaux. Cette expérience m’a permis de revaloriser mon anglais et d’apprendre l’italien. Les TDM ont l’habitude de partir en séjour, mais en Europe, c’est encore différent. Cette expérience m’apporte une autre vision des choses. Je la renouvellerai avec plaisir, mais du côté inséré cette fois. »
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