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Le label SMA

Mise à jour  : 09/03/2017

Le modèle de service militaire adapté (SMA) est en place dans les DOM-TOM depuis 1961. Il permet chaque année à près de 6 000 jeunes Français en décrochage de se remettre sur les rails puis de trouver un emploi. 

Les régiments du service militaire adapté (RSMA) ne sont pas des régiments comme les autres. Les RSMA sont avant tout des structures de formation socioprofessionnelle. « On s’adresse aux jeunes de 18 à 25 ans les plus éloignés du marché de l’emploi, explique le lieutenant-colonel Eon Duval, commandant le RSMA de La Martinique. Souvent issus de familles monoparentales et sans référent paternel, certains jeunes font face à des situations sociales difficiles. Ceux qui poussent la porte du régiment cherchent un cadre structurant et, surtout, veulent que l’on s’occupe d’eux. Je pense qu’ils trouvent cela chez nous. » 

La priorité est donc donnée aux candidats aux parcours les plus sinueux, aux plus faiblement diplômés, voire en situation d’illettrisme. Poussés par leurs proches, leurs amis ou de leur propre initiative, ces jeunes futurs volontaires stagiaires (VS) franchissent la porte du régiment avec l’envie de se reprendre en main. À la clé, une formation militaire de savoir-être pour réapprendre le goût de l’effort, puis les bases d’un métier dans l’une des nombreuses filières proposées pour construire un projet professionnel concret. « L’objectif ? Les insérer directement sur le marché de l’emploi local, ou leur faire poursuivre une formation en métropole plus poussée et diplômante, grâce à nos partenariats, notamment avec l’agence de l’outre-mer pour la mobilité », explique le lieutenant-colonel Damien, directeur recrutement formation insertion du RSMA de La Réunion. 

Gagnant-Gagnant

Aux Antilles, Catherine Gombart est coordinatrice régionale de UMIH Formation, l’un des nombreux partenaires civils du SMA : « Pour répondre aux besoins des professionnels de notre secteur d’activité, nous avons décidé d’accompagner les jeunes qui ont une préformation dans les métiers de l’hôtellerie-restauration, comme c’est le cas au RSMA, vers des certifications métier. Ce sont des formations intensives avec des professionnels pour les insérer dans l’emploi. Je croise les besoins des patrons avec l’offre des RSMA, c’est-à-dire des jeunes fiables et de qualité, ayant appris ici le savoir-être des militaires, ce qui attire et satisfait les employeurs. C’est gagnant-gagnant ».

Avant d’être accompagnés vers l’emploi ou la formation complémentaire, les jeunes passent plusieurs mois en régiment du SMA. D’abord quatre semaines de classes, pendant lesquelles leur est enseignée la discipline militaire et où ils découvrent la vie en collectivité, la pratique du sport, des règles de savoir-vivre auxquelles certains ne se sont jamais pliés par le passé. « Ça peut piquer au début, mais dès le lendemain de chaque incorporation, je leur rappelle qu’ils sont tous volontaires… Et qu’à partir du moment où ils sont venus de leur plein gré signer un contrat qui les place sous statut militaire, le temps de leur formation, ils doivent suivre les règles qu’ils sont venus chercher chez nous », explique le capitaine Karime, directeur des ressources humaines du RSMA de La Réunion. 

Présentation au drapeau

Après ce passage obligé en compagnie d’instruction, les jeunes sont présentés au drapeau en présence de leurs familles, un moment souvent riche en émotion d’un côté comme de l’autre. « La dernière fois il y avait une grand-mère en pleurs qui m’a dit : "qu’avez-vous fait à ma petite fille, elle est méconnaissable ! Je suis tellement fière" », se souvient le commandant François-Xavier, officier supérieur adjoint (OSA) du RSMA de La Martinique.

Dès le lendemain de cette cérémonie, les jeunes intègrent une compagnie de formation professionnelle (CFP) où ils apprennent les bases d’un métier. Hôtellerie-restauration, bâtiment travaux publics, accueil touristique, vente, agriculture ou encore mécanique automobile, les filières sont nombreuses et varient selon les régiments pour coller au mieux au marché de l’emploi local. Les plus qualifiés, qui bénéficient déjà d’un cursus civil, s’engageront pour des filières courtes (6 à 8 mois), les autres, ayant encore tout à apprendre du métier, opteront pour une filière longue (10 à 12 mois). Les spécificités du métier leur sont apprises par des engagés volontaires du SMA (EVSMA), diplômés dans la société civile et recrutés pour leur aptitude à transmettre dans un domaine bien précis un savoir-faire et des compétences techniques.

Les cadres de l’armée de Terre ne sont pas ceux chargés de former à un métier, mais s’attachent à l’exercice du commandement des CFP et à encadrer VS, volontaire technicien (VT) et EVSMA. Un rôle social, historiquement pertinent, qui perdure en 2017 entre les armées et la jeunesse.


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