Des compatriotes se font mal à notre place et cela mérite l’attention

1. Pourquoi avoir choisi de soutenir les blessés de l’armée de Terre ?

La cause des blessés m’a été présentée en début d’année par le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Bosser. J’ai alors découvert, je dois le reconnaître, qu’il y avait un nombre de blessés, tant psychologiques que physiques, plus important que ce que je pensais dans l’armée.

Des souvenirs de blessés que j’avais croisés aux Invalides me sont revenus. Ils m’avaient frappé car ils avaient mon âge. En fait, pour moi, les blessés étaient des vétérans, des personnes auxquelles l’on a un peu de mal à s’identifier car ils sont très loin de notre génération. Mais en fait pas du tout ! Il y a des jeunes de mon âge, qui, pour le pays, parfois tombent. Alors que nous sommes libres en métropole, certains luttent pour la liberté ailleurs et cela me touche énormément.

Tout cela me laisse penser qu’il y a une place à leur donner dans notre société, un mérite, une valeur, cette conscience de leur existence et de leur sacrifice. Je pense que c’est un devoir du civil. Des compatriotes se font mal à notre place et cela mérite l’attention. C’est pour cela que je suis heureux d’avoir répondu à l’invitation du chef d’état-major de l’armée de Terre.

2. Quelle affinité avez-vous avec le milieu militaire et comment celle-ci a-t-elle influencé votre décision ?

Mon papa était pilote d’hélicoptère dans l’aviation légère de l’armée de Terre et ma maman pilote dans le civil. J’ai également étudié au lycée militaire de Saint-Cyr. J’ai donc toujours été familier avec l’armée de Terre.

J’ai ainsi une grande estime pour les militaires qui servent notre pays avec tout leur engagement, toute leur force. C’est un sens de vie et du devoir qui est magnifique.

L’armée est une entité jeune, les soldats sur le terrain ont mon âge, et je me sens proche d’eux. J’ai eu l’occasion de parler avec beaucoup de militaires. Certains ont des parcours vraiment singuliers, se sont cherchés et ce sont retrouvés à l’armée. J’ai découvert ainsi que l’institution a un rôle social : des perspectives sont offertes à ces jeunes qui parfois n’en ont plus.

3. Que retenez-vous de ces moments passées auprès de ceux qui se consacrent à la défense de la France ?

Vous savez, c’est drôle : parfois on trouve des choses qu’on n’imaginait ne jamais trouver à certains endroits. Au contact de ces militaires, qui sont dans des situations difficiles, parfois blessés, j’ai trouvé une humanité immense. Elle repose là-dessus, je crois bien, cette aventure de l’armée : c’est une affaire d’êtres humains, de générosité, de compréhension, de don de soi. Ce que je retiens, c’est surtout ça.

Il faut également préciser qu’il y a des métiers très différents, chacun d’entre eux est indispensable. Ce mélange encourage une humanité sur les camps, car il y a une vraie richesse de parcours, de cursus et de personnalités. On ne retrouve cela que dans peu d’entreprises je crois.

Pour en savoir + : https://www.defense.gouv.fr/web-documentaire/2019-jnbat/index.html