Armée de Terre
Depuis que les hommes se font la guerre, on sait qu’aller au combat, tuer, risquer d’être blessé laissent des traces à la fois dans les corps mais aussi dans les esprits. Il est des blessures invisibles dont on n’ose pas parler et qui pourtant s’ancrent dans la mémoire en autant de plaies cachées…mais dont on guérit !
Ecrit par le médecin en chef du service de santé des armées, Yann Andruétan, ce livre publié dans la collection Guerres et Opinions chez Économica, traite en moins de 120 pages du syndrome psychotraumatique. S’appuyant sur ses années d’expérience en tant que psychiatre des armées, l’auteur participe à ce que le chef d’état-major de l’armée de Terre salue dans sa préface « comme une contribution à la démarche de reconstruction ».
Nul doute que ce guide concret permettra, aussi bien aux militaires qu’à leur famille, comme le souligne le chef d’état-major, de « retrouver une vie apaisée (…) alors qu’en 20 ans d’opérations, nombre de nos soldats ont ainsi pu vivre des expériences difficiles (…) qui déclenchent chez certains de profondes souffrances qu’ils abordent parfois avec honte et peur du rejet ».
L’intérêt de cet ouvrage est aussi de pouvoir se lire en fonction des questions que chacun peut se poser. Comment savoir si je souffre d’un traumatisme psychique ? Un militaire est-il davantage exposé au traumatisme psychique ? Je rentre d’opération, j’ai des angoisses, ai-je un traumatisme psychique ? Comment vivre avec ? Comment traite-t-on le traumatisme psychique ? A quoi le blessé psychique a-t-il droit ? Vers qui se tourner ? Autant de questions qui revenaient d’une manière récurrente tout au long de ses entretiens avec des patients dont l’auteur retrace en quelques phrases l’histoire, favorisant une identification aisée à la situation décrite.
Car si pour certains, les retours d’OPEX peuvent être douloureux et difficiles, marqués par des cauchemars répétitifs, des flash-back incessants, des comportements inhabituels, agressifs voire addictifs avec des tendances fortes de repli sur soi, il existe des réponses adaptées, des thérapeutiques variées, des traitements diversifiés.
Mettant des mots sur les maux dont souffrent ses patients Yann Andruetan s’adresse à tous ceux qui vivent ces blessures non apparentes. Même s’il n’est jamais trop tard pour réagir, le message du médecin en chef du service de santé des armées est clair : « appelez ! contactez les services de consultation ! N’attendez pas ! Plus tôt vous ferez cette démarche, plus vite vous serez armé pour entreprendre avec succés cette phase de réadaptation, de retour d’opérations extérieures. »
Un numéro d’appel Ecoute Défense a été mis en place par le ministère de la Défense: 08 08 800 321, numéro vert destiné à tous ceux qui se posent des questions sur leur mal-être.
Droits : Armée de Terre 2013
