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Les conduites dopantes dans le sport

Mise à jour  : 30/03/2012

De tout temps, les hommes ont cherché à accroître leurs performances sportives. La prolifération des substances dopantes et le développement des réseaux de commercialisation, obligent aujourd’hui à une vigilance accrue.

« Se mettre à la musculation, prendre de la masse, gagner en puissance, avaler un premier comprimé, puis un second. Le premier cap est vite franchi. C’est un cercle vicieux pour une performance virtuelle : rien ne peut remplacer l’entraînement », met en garde le maître Patrice Leguet, moniteur au centre national des sports de la Défense (CNSD) et spécialiste de la musculation et de la préparation physique générale. Mais l’espoir de repousser encore ses limites, la méconnaissance des risques, et la facilité à trouver des produits dopants rendent la lutte difficile.

Des risques souvent ignorés

Le culte du corps est partout affiché. Abdos saillants et gros bras font rêver, et deviennent des objectifs prisés pendant les missions extérieures. « Lorsqu’on s’entraîne quotidiennement dans une salle fréquentée et qu’on voit ses voisins progresser en puissance et en volume deux fois plus vite sans pour autant augmenter le rythme des séances, on en arrive vite à la question : et toi, qu’est-ce que tu prends ? », constate le sergent-chef Xavier Michel, formateur en sports de combat au CNSD.

« Consommer des protéines pour augmenter sa puissance n’est pas dangereux en soi. Il s’agit du constituant de base du muscle que l’on en trouve naturellement dans le blanc d’œuf, les poissons ou les viandes », explique le médecin en chef Christophe Guyonvarch, du CNSD. « Le risque, c’est certes une possible atteinte rénale en cas de surdosage, mais surtout le manque de lisibilité de certains produits ingérés. »

Pas de normes sanitaires internationales

Quel que soit le théâtre d’opération, on trouve des barils de protéines sur les étals des économats. En France, la règlementation impose de faire figurer sur le produit le détail des composants et recommande de préciser la posologie. Mais ce n’est pas une norme internationale. Les normes sanitaires de fabrication varient, et les contaminations industrielles possibles (mercure, plomb).

Aux côtés de ces stimulants « classiques », commercialisés en grandes surface ou dans le circuit pharmaceutique légal (médicaments détournés de leur usage), on trouve des compléments achetés sur internet et d’autres issus du marché clandestin. « C’est très facile de commander via internet. Tout est accessible en trois clics, le colis est livré rapidement et discrètement, mais il est impossible d’en vérifier l’origine et encore moins la composition », prévient le chef de bataillon Renan Cuzon, commandant le bataillon d’Antibes au CNSD.

Dopage et conduite dopante

« Le dopage et les conduites dopantes sont une seule et même pratique, mais concernent des catégories d’individus distinctes », explique le Dr Guyonvarch. « On parle de conduite dopante lorsqu’une substance est utilisée dans le but de surmonter un obstacle, que celui-ci soit réel ou supposé. » Le dopage, lui, ne concerne que les sportifs qui utilisent des substances ou des méthodes interdites dans le cadre de compétitions organisées par les fédérations.

Techniquement donc, les conduites dopantes n’exposent pas à des sanctions pénales ou administratives. Pour autant, elles ne sont pas anodines, ni sans danger.


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