Pour la première fois, l’armée française expérimente sur un théâtre d’opérations une nouvelle façon de coordonner les moyens du génie militaire. Ce nouveau concept est basé sur un format OTAN et conçu sans considération de composante ou d’armée. L’idée est de rassembler l’ensemble des activités « génie », depuis l’appui direct au combat terrestre jusqu’à l’aide au stationnement d’une force interarmées. Deuxième volet.
Coordonner les moyens : de l’aide au déploiement d’urgence à l’appui au stationnement
Sur la plateforme opérationnelle désert (PfOD) de Gao, où se trouve déployée la brigade interarmes Serval, la mission de coordination des moyens du génie militaire est confiée au chef de bataillon Thomas.
"Pour l’appui au déploiement, le génie de niveau brigade assure l’aide au déploiement d’urgence. Il s’agit de permettre aux troupes combattantes de s’installer et de tenir sur le terrain en toute sécurité. Quand la force s’installe au-delà d’un seul mandat, on bascule sur l’appui au stationnement, et là, c’est le SID qui prend le relais " explique le chef de bataillon Thomas. " Habituellement, les différentes chaînesdu génie agissent chacune dans leur domaine de compétence et de manière indépendante. Or, les plateformes Désert relais (PfDR) de Kidal et Tessalit sont toujours dans la phase d’aide au déploiement, or à Gao, on est entre la phase d’aide au déploiement d’urgence et celle de l’appui au stationnement. C’est pour cela qu’il a fallu se coordonner entre le SID, le génie de l’air et la composante terrestre " poursuit-il.
À Gao, le peu de main d’œuvre locale qualifiée et les moyens contraints de la force en engins du génie ont favorisé une telle coopération.
Pour le capitaine Florian, commandant le détachement du 25e RGA, cela allait de soi : "Notre mission première est le maintien en condition opérationnelle des pistes aéronautiques. Mais on a le temps et les moyens de travailler au profit du génie de manière générale. Sur Gao, on va faire 15% de travaux sur la plateforme aéronautique et 85% d’aide au déploiement. On a cherché le compromis. Pour nous, c’est un retour aux fondamentaux de notre métier ".
Sources : EMA/Com
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