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20 ans en 1915, 20 ans en 2016: le même engagement

Mise à jour  : 10/11/2016

En cette période de commémorations, l’engagement citoyen prend un sens particulier. Ainsi, 101 ans quasiment jour pour jour après la fin la bataille du Linge qui a fait 17 000 morts dont 10 000 Français, une cinquantaine de jeunes du service militaire volontaire (SMV) de Lorraine ont participé cette semaine, aux côtés de nombreux bénévoles, à des travaux de déblaiement de ce fameux champ de bataille.

Jusqu’au 11 novembre, sur la commune d’Orbey dans les Vosges, deux sections de volontaires du SMV Lorraine ont travaillé sur des points fortifiés et des tranchées utilisés par l’armée allemande en 1915. Ce site était jusqu’à présent vierge de toutes actions d’entretien depuis les combats d’il y a cent ans et une centaine de corps de soldats français disparus au combat reposent encore sur ce champ de bataille. 

Cette action citoyenne s’inscrit dans le cadre du devoir de mémoire permettant de remettre la zone du « Schratzmaennele » (classé monument historique) en bon état de conservation pour l’accueil de visiteurs. Une action symbolique forte : tout comme les stagiaires volontaires d’aujourd’hui, les soldats morts au combat en 1915 étaient âgés d’une vingtaine d’années.  

L'info en + :

Le tombeau des chasseurs

Du 22 juillet au 20 octobre 1915, quelque 10.000 soldats français, essentiellement des chasseurs, furent tués, blessés ou portés disparus sur la crête du Linge, à 1.000 mètres d’altitude dans les Vosges, dans une tentative infructueuse de « débordement par les hauts".Certains des 17 bataillons de chasseurs à pied ou alpins qui prirent part à ces combats perdirent jusqu’à 80 pourcent de leurs effectifs.Les Allemands, fortement retranchés mais qui perdirent 7.000 hommes, utilisèrent parfois des lance flammes ou des gaz contre les assaillants français qui en vinrent au corps à corps quand ils purent arriver jusqu’aux tranchées ennemies. 

« Le sous-lieutenant boche qui commandait, voyant les galons du capitaine Saillard, fit le geste de saisir son revolver, mais Saillard l’abattit net d’une balle au cœur, cependant qu’un soldat boche s’approchait par derrière pour poignarder le capitaine dans le dos. L’ordonnance du sous-lieutenant Clair le cloua au parapet d’un coup de baïonnette », raconta le sergent Bernardin du 5e BCP dans son livre de souvenirs « Dans la fournaise du Linge ».

Les combats sont d’une intensité inouïe. Le 4 août, les allemands tirent 40.000 obus sur un front de trois kilomètres avant de lancer un assaut qui sera suivi de contre-attaques françaises. Le sommet du Linge change de mains plusieurs fois.Le sacrifice de ces jeunes soldats est honoré aujourd’hui par leurs héritiers, membres d’unités qui avaient combattu au Linge.En mai, trois compagnies du 27e bataillon de chasseurs alpins sont venues pour un exercice et pour la marche à la fourragère qui s’est terminée par une cérémonie au cimetière militaire de Wettstein et par la remise de la fourragère devant le mémorial du Linge, sur la commune d’Orbey (Haut Rhin).


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