13e DBLE dans le Larzac : 3 questions au général commandant la zone Terre sud-ouest

1 - La Légion étrangère s’est installée sur le camp du Larzac en 2016. Quel est la place du commandant de zone Terre dans un projet comme celui-ci ?

Dans le cadre de la conduite du transfert de la 13e DBLE au camp du Larzac, le commandant de la zone Terre sud-ouest (COM.ZT-SO) que je suis a reçu un mandat de l’armée de Terre de piloter sa montée en puissance, en liaison avec le Commandement des forces terrestres, le Commandement de la Légion étrangère et les échelons déconcentrés des directions et services du ministère.

Le COM.ZT est ainsi en charge la mise en œuvre d’une stratégie de communication locale, la conception et le pilotage du projet. Il coordonne les actions des chaines fonctionnelles en s’assurant en permanence de la prise en compte de la condition du personnel ainsi que l’intégration du régiment et de ses familles dans le tissu économique et social local.

Le COM.ZT est ainsi le seul échelon capable d’assurer la cohérence d’ensemble et le pilotage de ce type de projet complexe qui associe un nombre considérable d’acteurs civilo-militaires.

2 - Pouvez-vous nous dresser un premier bilan de cette installation ?

Depuis l’été 2017, la phase 1 de l’installation qui consistait à accueillir les premières unités en situation transitoire, en s’appuyant sur les installations en dur, rénovées précédemment et utilisées par le Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel (CEITO), est quasiment achevée. Aujourd’hui, le régiment peut accueillir, dans des conditions certes provisoires, ses 7 compagnies.

D’ores et déjà, 3 unités élémentaires ont pu prendre place dans 3 bâtiments modulaires durables livrés en une année, tout en mettant les matériels sensibles en sécurité et en dotant le régiment des premières infrastructures indispensables à sa préparation opérationnelle, comme un parcours du combattant.

La phase 2, qui va débuter en 2018, doit créer les conditions d’accueil définitives des 1200 militaires de la 13e DBLE et rendre le camp à sa vocation nationale de contrôle de tir de l’infanterie.

Les trois années à venir vont être cruciales et vont voir la livraison des bâtiments constituant le cœur du régiment : le PC, les 4 autres compagnies, l’armurerie FELIN, ainsi que 4 bâtiments cadres célibataires. Ensuite viendront l’ensemble alimentation-loisirs, l’antenne médicale et la zone technique.

Il faut noter que cette opération quasiment unique dans l’armée de Terre, consistant à créer les conditions d’accueil modernes, sécurisées et fonctionnelles d’un régiment des forces, s’est faite en parfaite coordination avec les autorités civiles et les élus locaux.

3 – De manière générale, quelles sont les principales attributions d’un commandant de zone Terre ?

Le COM.ZT est le relais de commandement du chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT) sur le périmètre d’une zone Terre, soit sensiblement une à deux zones de Défense et de sécurité. A ce titre, il dispose au sein de l’armée de Terre d’une autorité organique dans les domaines liés aux infrastructures de l’armée de Terre, à la prévention et la maîtrise des risques, à la condition du personnel et à la sécurité des infrastructures de tir.

Par conséquent, le COM.ZT est également chargé d’assister et de conseiller les chefs de corps dans ses domaines d’attributions et, à ce titre, effectue des visites de commandement dans les formations Terre de sa zone.

Outre son rôle de relais zonal de commandement du CEMAT, le COM.ZT dispose d’attributions règlementaires venant directement du code de la Défense comme la discipline, les affaires pénales militaires au niveau des militaires du rang, la protection des installations et du personnel de l’armée de Terre ainsi que la protection du secret.

Enfin, par délégation de la ministre des Armées, il exerce également des prérogatives ministérielles dans les domaines du logement, de l’urbanisme, de l’environnement et du développement durable.