Youna est le nom du cyclone fictif qui vient de traverser la Polynésie française. Immédiatement, les Forces armées en Polynésie française (FAPF) se mettent en ordre de bataille pour apporter une réponse rapide en planifiant une intervention d’urgence. Cet exercice annuel baptisé Cyclonex a été réalisé du 7 au 12 octobre 2018. Il a permis de mettre en œuvre les procédures d’urgence des FAPF.
Les bulletins météo successifs montrent la progression de Youna - le cyclone fictif - qui progresse peu à peu vers la Polynésie française et ses îles. En prévision du cyclone, les officiers planificateurs des FAPF proposent au commandant supérieur la mise à l’abri ou le démontage de certains équipements, le desserrement des moyens navals et aériens pour qu’ils puissent opérer immédiatement après le passage du cyclone et porter secours aux populations.
Le haut-commissariat, chargé d’assurer la sécurité de la population, a fait appel aux forces armées pour porter assistance aux victimes, déblayer le terrain, ou faire revenir l’ordre. Un travail immense, à mener en parallèle d’une opération de soutien, coordonnée par le gouvernement français dans le cadre d’accords internationaux.
A Mahinarama, les postes de travail ont été installés par la DIRISI, et les locaux servent tantôt de bureau, tantôt de dortoir, ou parfois les deux. C’est ici que l’on planifie, qu’on ordonne, qu’on rend-compte, mais surtout que l’on se coordonne car chaque action nécessite d’avoir une vision d’ensemble. C’est tout le travail des cellules « J » (joint) affublés d’un numéro correspondant à une fonction spécifique. Le J1 s’occupe de la gestion du personnel, le J2 du renseignement, le J3 des opérations (terrestres, aériennes et maritimes), le J4 de la logistique, etc. « Ce sont les normes OTAN que nous utilisons, décrypte le CEMIA. Cela nous permet de parler le même langage que nos alliés, et donc de mener des opérations conjointes ».
Sur Tahiti, trois postes de commandement ont été montés, au RIMaP-P à Arue, sur la base navale à Faré Ute et au Groupement aéronautique militaire de Faa’a, pour répondre aux sollicitations dans les dimensions terrestres, maritimes et aériennes, et également pour faire remonter les informations du terrain.
Cyclonex est un CPX (command post exercise) destiné à entraîner l’état-major et les différentes entités des FAPF aux nombreuses procédures qui seraient mises en œuvre pour commander, déployer, intervenir, protéger et secourir en cas de catastrophe naturelle. Cet exercice se poursuit tous les deux ans par un déploiement réel sur le terrain, comme pour Marara 2017 l’année dernière à Raiatea. Il permet ainsi d’entretenir la capacité de réaction d’urgence des FAPF au passage d’un cyclone avec, notamment la mise en œuvre d’un plan d’assistance aux familles et le déploiement d’un réseau d’îlotiers.
Les 900 militaires des forces armées de Polynésie française constituent un dispositif interarmées à dominante maritime prépositionné qui, avec les Forces armées en Nouvelle Calédonie (FANC), a pour principale mission d’assurer la souveraineté de la France sur le « théâtre Pacifique ». Il permet à la France de pouvoir assurer sa souveraineté, y compris sur ses territoires éloignés, d’intervenir en cas de catastrophe naturelle mais également de lutter contre les menaces grandissantes comme les trafics illégaux et d’animer la coopération militaire régionale avec l’ensemble des pays riverains de la zone pacifique.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense