En décembre 2020, une munition de très gros calibre a été découverte aux îles Marquises et a nécessité le montage d’une intervention du le Groupe d’Intervention (GRIN) NEDEX (Neutralisation, Enlèvement et Destruction des Explosifs).
C’est un chasseur qui a signalé la présence d’un obus sur les hauteurs boisées d’un village de l’île Nuku Hiva. Le jour-même la constatation a été faite par les gendarmes, qui ont également veillé à prendre les mesures conservatrices nécessaires et à prévenir le Haut-Commissariat de la République en Polynésie française. Celui-ci a donc saisi immédiatement le GRIN, seule unité de Polynésie habilitée à intervenir sur des munitions.
L’opération de déminage a été montée et le 4 janvier 2021 : un binôme a ainsi été déployé en Casa à Nuku Hiva, accompagné d’un médecin, d’un infirmier et d’un auxiliaire sanitaire.
Après 4 heures de vol, le groupe a été pris en charge par les gendarmes qui les ont emmenés sur la plage de Taiohae. Ils ont alors appris qu’une potentielle seconde munition avait été mise à jour par un habitant ayant découvert un « objet métallique suspect » dans sa restanque.
L’équipe de déminage interarmées composée d’un personnel de la Marine nationale et d’un personnel de l’armée de Terre est donc successivement intervenue, pendant 4 heures, sur les deux munitions : un obus de 240mm modèle 1899/1908, d’un poids de 157kg et un obus à tenons de 130mm. Les obus ont été traités avec des charges découpantes spécifiques afin d’ouvrir la munition et de la faire déflagrer en limitant la projection des éclats aux alentours. Dans chacune de ses interventions, le GRIN s’attache à agir dans le respect et la protection de l’environnement, des populations et du matériel.
Cette opération conjointe entre la Marine et l’armée de Terre d’une part et l’armée de l’Air et de l’Espace et la Direction interarmées du Service de santé (DIASS) d’autre part pour le soutien logistique et sanitaire, souligne une fois de plus le caractère primordial de la dimension interarmées en Polynésie française.
Les 950 militaires des forces armées en Polynésie française (FAPf) constituent un dispositif interarmées prépositionné à dominante marine, qui, avec les Forces armées en Nouvelle Calédonie (FANC), a pour principale mission d’assurer la souveraineté de la France sur le « théâtre Asie Pacifique ». Il permet à la France d’assumer sa place de nation riveraine du Pacifique, d’intervenir en cas de catastrophe naturelle mais également de lutter contre les menaces grandissantes comme les trafics illégaux et d’animer la coopération militaire régionale avec l’ensemble des pays riverains de la zone pacifique.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA