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FAPF : Bilan « Polpêche » 2019

Mise à jour  : 13/02/2020

Les forces armées en Polynésie française (FAPF) contribuent tout au long de l’année à la surveillance et à la protection de la zone économique exclusive (ZEE) de Polynésie française. La surveillance des pêches est une des missions de l’action de l’Etat en mer, réalisée sous l’autorité du Haut-commissaire, représentant de l’Etat en mer, assisté par l’amiral commandant la zone maritime. En Polynésie française, les FAPF sont un acteur majeur de cette mission pour laquelle ils bénéficient de l’expertise des officiers des affaires maritimes.

La protection de la ZEE de Polynésie française et la surveillance de ses approches sont l’une des principales missions de la Marine nationale, qui est la seule à disposer de moyens de surveillance et d’intervention en haute-mer dans la zone. Vaste de 4,8 millions de km2, elle constitue la plus grande ZEE française et s’étend sur un territoire vaste comme l’Europe. C’est dans le nord de la ZEE de Polynésie française que l’activité de contrôle est la plus intense car situé dans la Tuna Belt, zone tropicale riche en thons. Cette zone attire en effet de nombreux navires de pêche étrangers qui viennent pêcher à proximité des limites de la ZEE.

Même si la mission de surveillance des pêches est plus particulièrement celle du patrouilleur Arago, la frégate de surveillance (FS) Prairial et le bâtiment de soutien et d’assistance Outre-mer (BSAOM) Bougainville ont aussi participé à de nombreuses missions de surveillance en 2019. Au total, ces trois bâtiments de la Marine ont réalisé 66 visites de navires de pêche étrangers en haute-mer au titre de la Western and Central Pacific Fisheries Commission (WCPFC – organisation régionale des pêches pour l’Ouest du Pacifique). Cet excellent bilan place la France au premier rang des nations réalisant les contrôles WCPFC, devant les Etats-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Ces inspections en haute-mer hors de la ZEE se déroulent très au large des côtes (au minimum 370 kilomètres) et dans la majorité des cas à plus de 1 000, voire 2 000 kilomètres de Tahiti. Au total, 49 inspections à bord ont donné lieu à la constatation d’infractions mineures aux règles de la WCPFC. Ces inspections par les marins français montrent aux pêcheurs étrangers qu’ils sont surveillés et suivis. Les résultats des inspections sont transmis directement à l’organisation régionale des pêches WCPFC et aux Etats du pavillon. Dans le cas d’une infraction lourde, la WCPFC pourra interdire toute activité de pêche au navire contrevenant. De fait, cette mesure signerait la fin de l’activité du navire de pêche compte-tenu du périmètre géographique de la WCPFC qui s’étend des Philippines à l’Est de la Polynésie.

En complément et en coordination les avions Falcon 200 « Gardian » de la Marine (flottille 25F) ont réalisé 253 survols de navires de pêches dans la ZEE et à ses abords en 2019, souvent à 1 000 voire 2 000 kilomètres de Tahiti.

A terre, en complément des moyens de la Marine nationale, des marins des FAPF suivent également depuis le Centre maritime commun (CMC) de Polynésie française, basé au camp d’Arue tout au long de l’année, l’activité des flottilles de pêche étrangères. Cette surveillance est possible grâce un dispositif de surveillance à distance par données satellites et du service satellite Trimaran, fourni par la Marine nationale.

Au bilan, en 2019, 1 506 navires de pêche étrangers ont ainsi été suivis, au titre de leur activité de pêche aux abords de notre ZEE ou lors de leurs transits dans la ZEE. 

Le déploiement régulier d’avions et de bâtiments dans la ZEE et à ses abords revêt un caractère dissuasif, notamment vis-à-vis des pêcheurs étrangers. Preuve de l’efficacité de cette dissuasion, les moyens des FAPF n’ont détecté aucun navire de pêche étranger en infraction dans la ZEE de la Polynésie française. Tout navire étranger qui serait surpris en action de pêche illégale dans la ZEE serait intercepté, dérouté et poursuivi dans un cadre judiciaire.

Les forces armées contribue enfin à cette mission à travers la coopération régionale. En 2019, les moyens des FAPF ont participé à trois opérations de coopération de surveillance maritime avec les Etats voisins et insulaires du Pacifique: Tui Moana et Kuru Kuru, organisées par l’agence des pêches du Forum des îles du Pacifique, et Tautai, organisée par les FAPF en lien avec les îles Cook et les Kiribati, en coopération avec des unités étrangères (australiennes, néo-zélandaises et des îles Cook).

Les forces armées contribuent de façon déterminante à la protection de la ZEE de la Polynésie française. Elles y assurent la souveraineté de la France pour y protéger les ressources halieutiques et l’environnement marin.

Les 950 militaires des forces armées de Polynésie française constituent un dispositif interarmées à dominante maritime prépositionné qui, avec les Forces armées en Nouvelle Calédonie (FANC), a pour principale mission d’assurer la souveraineté de la France sur le « théâtre Pacifique ». Il permet à la France de pouvoir assurer sa souveraineté, y compris sur ses territoires éloignés, d’intervenir en cas de catastrophe naturelle mais également de lutter contre les menaces grandissantes comme les trafics illégaux et d’animer la coopération militaire régionale avec l’ensemble des pays riverains de la zone pacifique.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense