Engagé en 2019, le soldat de première classe (1CL) Ambre est maître-chien au 132e Régiment d’infanterie cynotechnique (RIC). Depuis janvier 2021, elle effectue sa première mission de courte durée. Déployée sur le sol guyanais au sein des Forces armées en Guyane (FAG) dans les rangs du 9e Régiment d’infanterie de marine (RIMa), elle contribue à la lutte contre l’orpaillage illégal mais également à la sécurisation des emprises militaires.
Originaire de Corse, la 1CL Ambre s’est engagée à 17 ans et demi suite à l’obtention de son baccalauréat scientifique. « J’ai toujours su que je voulais travailler au contact des animaux. En 2016, à l’occasion du 14 juillet, j’ai vu le 132e RIC défiler et j’ai su que c’était dans cette unité que je voulais servir. » nous explique-t-elle. L’année de son baccalauréat, elle se rend au Centre d’information et de recrutement des armées (CIRFA) d’Ajaccio. Après une préparation militaire au 40e Régiment d’artillerie basé à Suippes, elle découvre le milieu militaire. Cette première expérience dans l’armée la conforte dans son envie de s’engager. « En mars 2019, j’ai passé mes tests de recrutement et d’orientation et en octobre de la même année, je commençais mes classes. Après six mois de formation initiale, j’ai débuté la formation cynotechnique. C’est au cours de ma formation spécialisée que j’ai été binômée avec Miroy. C’est un chien d’intervention expérimenté de six ans avec lequel je suis aujourd’hui engagée sur le sol guyanais ». Comme tout maître-chien, elle évoluera aux côtés d’un chien expérimenté pendant deux à trois ans avant de se voir confier un jeune chien qu’elle dressera à son tour.
Après un an et demi au 132e RIC, la 1CL Ambre a été déployée en mission de courte durée en Guyane. Il s’agit de sa première mission outre-mer, mais Miroy, lui, connaît déjà le territoire, il y a été déployé une fois auparavant. Habituée aux randonnées, la jeune maître-chien sait qu’elle pourra s’adapter au terrain vallonné et exigeant de la forêt équatoriale. « Avant mon déploiement, tous mes camarades du 132 m’avaient vanté le côté rustique de l’opération HARPIE ainsi que le gain d’expérience et d’autonomie que l’on acquiert en quatre mois. Après deux mois d’engagement, je peux dire que je m’épanouis pleinement dans cette opération. ». Après une acclimatation à la chaleur et à l’humidité du territoire, Ambre et Miroy sont déployés à plusieurs reprises en forêt dans le cadre de l’opération HARPIE. L’équipe cynotechnique est particulièrement appréciée pendant les courtes patrouilles. Les garimpeiros ont pour habitude de cacher leur matériel d’exploitation à l’arrivée des militaires. Les qualités olfactives avérées des chiens constituent une aide précieuse à la fouille aux abords des sites d’orpaillage illégal. « Miroy, comme les autres chiens du détachement, permet de détecter les traces humaines mais également les hydrocarbures jusqu’à 30 mètres. Depuis son engagement sur le territoire guyanais, il a contribué à l’identification de plusieurs caches » raconte Ambre, fière du bilan de son partenaire.
Être maître-chien, c’est penser pour deux : il faut toujours être attentif à la santé et au confort de son binôme. Quand elle part en patrouille, la 1CL Ambre organise son sac pour elle mais aussi pour Miroy. « Dans le sac, j’ai mes affaires et celles de mon chien. Pour une mission de deux jours, je pars avec 1,4 kilogrammes de croquettes et 6 litres d’eau pour lui. Je lui donne des petites portions de croquettes la journée pour qu’il reste en forme et un gros repas le soir. S’occuper de lui H24, c’est quelque chose de nouveau. En métropole, il est en chenil et ce n’est pas nécessairement moi qui le nourris au quotidien. L’opération HARPIE, je la vois vraiment comme un renforcement du lien maître - chien. La complicité et la confiance sont décuplées », souligne-t-elle. En plus de l’alimentation quotidienne s’ajoutent les soins particuliers. La Guyane est un territoire exigeant autant pour l’homme et le matériel que pour le chien. « En fin de journée, après avoir bien patrouillé, il faut que je sois vigilante aux pattes de Miroy, à ses coussinets en particulier, qui peuvent être abîmés avec les épines et les roches. Je vérifie qu’il n’a pas de plaies. Je désinfecte systématiquement pour éviter toute infection. » L’un des autres risques pour Miroy, ce sont les chauves-souris. Celles-ci, porteuses de la rage, peuvent mordre les chiens pendant la nuit. Il faut alors réaliser une évacuation sanitaire en moins de 48 heures afin que celui-ci soit pris en charge par le vétérinaire. « Pour limiter au maximum les risques, je laisse toujours une source de lumière à proximité de Miroy et je demande à ce que pendant la ronde, mes camarades vérifient qu’ils ne voient pas de chauve-souris ou de sang autour de lui. Les chauves-souris arrivent parfois à mordre les chiens même si ces derniers sont protégés par une moustiquaire.», nous explique Ambre.
La section cynotechnique est engagée en mission de courte durée en Guyane. Elle est rattachée à la compagnie de commandement, d’appui et de logistique du 9e RIMa. Particulièrement efficaces pour la surveillance des différentes emprises militaires du régiment, les binômes maîtres – chiens apportent une réelle plus-value lors de leur engagement en forêt amazonienne.
Fortes de 2 100 militaires, les FAG exercent des missions de soutien de l’action de l’État et contribuent aux missions de souveraineté. À ce titre, elles garantissent la protection du territoire national, et contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente unique Caraïbes (ZRP), à la lutte contre l’orpaillage illégal (opération Harpie), à la sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan), et à la lutte contre la pêche illégale. Dans le cadre de leur mission de police des pêches, les FAG garantissent la souveraineté de la France sur les eaux placées sous sa juridiction, répondent aux engagements internationaux pris par la France dans le domaine de préservation des ressources halieutiques, et combattent les activités maritimes illicites.
Sources : État-major des armées
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