Le capitaine David a réalisé son service national en 1999. Cette même année, une énorme tempête a balayé la France entière et l’Érika faisait naufrage au large des côtes bretonnes. Avec son régiment, il reçoit la mission de porter secours aux citoyens français sinistrés.
« Ce qui m’a poussé à m’engager, c’est d’être au service des Français, garantir leur sécurité, qu’ils soient en France où à l’étranger.»
Déjà détenteur d’un DUT en mesures physiques avec option informatique, il intègre l’école nationale des sous-officiers d’active de Saint-Maixent en 2010 et choisit l’arme des transmissions. Il est affecté au 48e régiment de Transmissions (48e RT) d’Agen. Entre 2001 et 2005, il participe à de nombreux exercices internationaux. En 2004, le capitaine David intègre l’école militaire interarmes (EMIA) après avoir réussi son concours d’entrée.
« J’ai eu la chance d’être aidé et soutenu par de nombreuses personnes au régiment, dont un colonel en particulier, qui m’a pris en main pendant toute la durée de la préparation.
Je garde d’excellents souvenirs de ces deux années passées à l’Ecole militaire interarmes de Saint-Cyr Coëtquidan. Je suis très sportif et l’armée m’a donné la possibilité de devenir par la suite instructeur commando, mais également moniteur « Combat corps à corps adapté au combattants » (C4) et moniteur « Technique d’interventions opérationnelles rapprochées » (TIOR) ».
Le capitaine David a eu l’opportunité d’effectuer sa deuxième année à l’université de Rennes où il obtient sa licence d’informatique en recherche, développement et programmation. En 2007, il rejoint l’école des transmissions de Rennes et à la fin de sa formation, il est affecté à la 4e compagnie de commandement et de Transmissions (CCT) de Nancy.
«Dès mon arrivée à la 4e CCT, j’ai reçu pour mission de concevoir et de mettre en œuvre un poste de commandement aéromobile capable, dans des délais très restreints, d’être déployé à plus de 200 km de sa base.»
Cette idée innovante a été retenue et ce PC tactique aéromobile a été déployé en Lybie en 2011, dans le cadre de l’opération Harmattan. Ce savoir-faire est maintenant entretenu par le 53e régiment de Transmissions (53e RT) de Lunéville.
« C’était une mission intéressante et nouvelle pour moi, car je ne connaissais pas du tout l’univers de l’aéromobilité, ni les systèmes de communication qui lui sont propres. C’était un véritable défi car tout était à faire. »
Après la dissolution de la 4e CCT, il est une nouvelle fois affecté au 48e RT. En 2012, il part deux mois en Afghanistan pour mettre en place un logiciel de partage d’informations sur tout le théâtre afghan, de Kandahar à Douchanbé.
« J’ai été chargé de la mise en place du système, ainsi que de la formation des utilisateurs. J’ai parcouru presque 2500 km à travers le pays. C’était une mission très intense et très riche. »
Le 25 avril 2013, le capitaine David a reçu le commandement de sa compagnie et depuis le 1er mai, il est déployé avec elle au Mali. Dès leur arrivée sur le théâtre, les membres du groupement de transmissions de la force Serval, auxquels ils sont intégrés, ont été chargés de la réorganisation des systèmes d’information et de communication (SIC) du théâtre. Ils ont dû, en particulier, conduire le déménagement de l’ensemble du PC installé à Bamako, une opération particulièrement complexe.
En tant que commandant d’unité du sous-groupement de transmissions de Bamako et chef du centre d’exploitation le capitaine David a deux missions principales.
La première est celle de chef du centre technique France.
«Je suis le point d’entrée unique des réseaux sécurisés d’information et de communication français sur le Mali. A ce titre, je dois pouvoir fournir l’entrée de réseaux à tous les militaires français présents au Mali et apporter une aide technique, à l’EUTM (European union training mission).»
La deuxième est de fournir les moyens SIC d’appui au commandement pour le poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) de la force Serval basé à Bamako. Les moyens SIC regroupent le service de téléphonie et l’ensemble des réseaux informatiques, quel que soit leur niveau de classification.
Les aléas climatiques sont les principaux risques auxquels sont exposés les SIC. Les orages au Mali sont très violents et il faut pouvoir s’en prémunir. Il y en a eu une vingtaine depuis son déploiement au Mali.
« Dans ce cas, il faut trouver un compromis entre les impératifs opérationnels et la préservation des moyens SIC.»
Après quatre mois au Mali, il reste, au capitaine David et à ses hommes, quelques semaines avant de rejoindre Agen.
«Ce fut une projection éprouvante sur le plan professionnel. J’avais 62 personnes sous mes ordres, ce qui est une nouveauté pour moi, mais j’ai eu la chance de partager avec eux cette expérience humaine très enrichissante. »
Sources : EMA
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