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Dans la peau d’un futur équipier CRAJ

Mise à jour  : 02/08/2012

Le caporal-chef Gaëtan Vandromme, 25 ans, fantassin, est affecté depuis 2007 au sein du 3ème régiment de parachutistes d’infanterie de Marine (3ème RPIMa), basé à Carcassonne.

A la suite d’une mission de courte durée, de juin à septembre 2011, au sein de la compagnie tournante du 9e RIMa des forces armées en Guyane (FAG), il a souhaité, pour sa deuxième affectation, rejoindre la section des commandos de recherche et d’action en jungle (CRAJ) du 9e RIMa, qu’il a intégrée en juillet 2012. Il participe actuellement à une formation dans la jungle guyanaise qui lui permettra de parfaire son expertise en matière de combat en forêt équatoriale et d’acquérir davantage de savoir-faire, par exemple en corde-lissage (descente d’un hélicoptère en vol à l’aide d’une corde). Son expérience et sa forte volonté lui feront atteindre un haut niveau, nécessaire pour intégrer les équipes CRAJ impliquées dans la lutte contre l’orpaillage illégal.

Témoignage:

« Je suis arrivé en Guyane il y a deux semaines. Après dix mois passés en métropole, j’ai ressenti une certaine excitation à l’idée de retourner dans la jungle. Le premier jour, mes camarades et moi avons suivi des cours théoriques sur la faune et la flore en milieu équatorial, effrayantes au premier abord, puis sur le réseau fluvial qui quadrille la jungle. Ces cours d’eau sont l’un des principaux moyens d’accès à la forêt, avec l’hélicoptère et le quad. J’ai pu ainsi mettre à jour mes connaissances et tester mes nouveaux équipements (chaussures, GPS de poignet, coupe-coupe...). »

« Le module pratique de la formation a débuté par une instruction sur le montage de bivouacs, avec la construction d’abris-feu avec des feuilles de palmiers et l’allumage d’un feu avec du bois humide. J’ai pu constater que je n’avais pas perdu mes réflexes acquis l’année dernière dans cette même forêt guyanaise. Quand on est déployé plusieurs jours sur le terrain, on sait que le minimum de confort est primordial pour « être et durer », la devise du 3ème RPIMa.

Nos formateurs nous ont ensuite présenté l’intégralité des moyens de transmission utilisables ici. Nous avons également suivi une formation sur le secourisme au combat. Quand on fait partie des CRAJ, chaque militaire doit pouvoir remplacer le transmetteur et l’auxiliaire sanitaire en cas de problème. Quand la nuit est tombée, les tours de garde ont été distribués. J’en étais. Cette nuit-là, de 22h à minuit, puis de 5h à 6h, je devais assurer la sécurité du bivouac, veiller à garder le feu vif et surveiller nos pirogues, moyen de transport indispensable en jungle.»

« Le deuxième jour, après avoir démonté le bivouac, la formation a repris. Le premier module a porté sur l’évacuation de blessés en jungle. J’étais très attentif : cet exercice s’avérait plus difficile que cela en avait l’air. Les terrains sont vallonnés, peu ou pas défrichés, et la progression est lente. Notre groupe a disposé de seulement 15 minutes pour protéger la zone, effectuer les premiers soins et construire un brancard de fortune avec du bois et nos vestes de treillis. Le blessé doit être correctement calé afin d’être évacué au plus vite. On nous a également montré des astuces pour faciliter la progression en jungle.

Le second module a porté sur la topographie. Les instructeurs nous ont expliqué qu’il fallait prendre en compte les spécificités du terrain pour se diriger dans la jungle, notamment la déclinaison magnétique, plus importante à proximité de l’équateur. J’ai étalonné mon pas sur un parcours varié : je sais maintenant qu’il me faut faire 180 pas pour parcourir 100 mètres. Après une course d’orientation de 2h30, nous sommes passés à un exercice à l’eau. Mes camarades et moi avons du franchir un cours d’eau grâce à une corde tendue entre les deux rives. Arrivés sur l’autre rive, nous nous sommes approchés d’une mangrove. C’était le passage obligé le plus déplaisant, l’odeur est désagréable et la boue s’infiltre partout. Mais c’est la loi de la jungle… »

« Dans les prochains jours, nous suivrons des modules de formation sur le quad, le maniement de la tronçonneuse et la conduite de la pirogue. Dans quelques semaines, je serai également qualifié à l’assaut par corde-lisse et je partirai pour ma première mission de lutte contre l’orpaillage illégal avec les « anciens » du CRAJ.»


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense