Accueil | Opérations | Rubriques complémentaires | Portraits de militaires en opérations | Dans la peau d’un chef de section du 25e régiment du génie de l’air Opérations ... Portraits de militaires en opérations | Dans la peau d’un chef de section du 25e régiment du génie de l’air

Dans la peau d’un chef de section du 25e régiment du génie de l’air

Mise à jour  : 04/06/2013

Le lieutenant Edouard est en mission depuis quatre mois au Mali dans le cadre de l’opération Serval. Depuis septembre 2010, il est chef de section travaux au 25e régiment du génie de l’air (25ème RGA) basé à Istres.

Saint-cyrien, il s’est engagé en 2006 et a décidé de servir dans un régiment de l’armée de Terre qui travaille au profit d’une autre armée,en l’occurrence l’armée de l’Air : « Je voulais faire quelque chose de concret et avoir la possibilité d’être engagé sur des missions qui s’inscrivent dans le temps et qui laissent une trace de notre passage. Le fait de pouvoir travailler pour deux armées est une chance, cela permet de multiplier les expériences et de diversifier les missions sur lesquelles nous pouvons être employés. » En effet, le 25e RGA est capable de conduire des travaux partout dans le monde grâce à ses engins aéro transportables.

Le lieutenant Edouard a déjà été engagé deux fois au cours de l’année 2011. Au titre de l’opération Harmattan en Libye, en appui au déploiement de la force depuis la Corse, et au Tadjikistan,dans le cadre de l’opération Pamir pour réaliser des travaux sur le taxiway de l’aéroport International de Douchambé. « Pendant cette première opération extérieure (OPEX) au Tadjikistan, j’ai commandé un détachement d'une soixantaine de sapeurs sur un chantier qui a duré plus de six mois. Ceci m’a permis de me conforter dans mon rôle de chef. Le plus délicat dans le commandement est de gérer l’aspect humain du fait de la durée de l’engagement et de l’éloignement des familles. »

Au Mali,le détachement du 25e RGA est commandé par le capitaine Mathieu. Les sapeurs sont répartis sur 4 sites différents : Gao, Kidal, Tessalit et Bamako. Le lieutenant Edouard commande la partie déployée à Bamako.

À peine a-t-il posé le pied sur le sol malien, qu’il a été chargé avec sa section de définir et d’aménager sur l’aéroport de débarquement (APOD) de Bamako les zones sur lesquelles les militaires de la force Serval seraient déployés. A partir du 20 janvier dernier, une quinzaine de jours, soit 2700 heures de travail, ont été nécessaires pour effectuer les travaux.« Dans un pays où la saison des pluies dure quatre mois, il est impératif de s’assurer que les zones ne soient pas inondables et que le sol résiste aux fortes précipitations. Toutes ces opérations d’aménagement ont été menées en relation étroite avec le détachement du groupement aérien d’appui aux opérations (GAAO) de Bamako. »

Une fois l’aménagement finalisé et les troupes de l’opération Serval déployées, le plus grand chantier réalisé par le détachement du lieutenant a été la construction du dépôt de munitions du théâtre installé à Bamako. D’une surface de plus de 39 000 m², le chantier a nécessité un peu plus de deux mois de travaux au cours desquels 25 000 m3 de terre ont été déplacés et 3500 bastion wall ont été installés. Il s’agit de structures métalliques déployables que l’on remplit de terre afin de construire des murs de protection.

La rapidité des opérations et la nécessité de fournir très vite un appui dans le domaine de la protection des installations de la force Serval ont entrainé le déploiement des sapeurs du 25e RGA dans différentes zones du Mali : « La principale contrainte rencontrée sur le territoire est la distance entre les zones de déploiement. Certains sites sur lesquels nous étions employés, situés à plusieurs centaines de kilomètres les uns des autres, étaient inaccessibles par la route. C’est pourquoi tous nos matériels ont été transportés par voie aérienne ce qui nous a permis d’être au plus tôt sur les sites pour pouvoir commencer très rapidement les travaux demandés. »

Le lieutenant et ses hommes ont participé à des missions d’expertise de pistes sommaires. Ce type de piste est utilisée par les forces aériennes et le groupement aéromobile (GAM) sur plusieurs zones du Mali : « Nous (le 25eRGA) avons également eu à mettre en place les systèmes de protection des forces à Bamako, Gao, Tessalit et Kidal et à maintenir en condition opérationnelle les pistes d’atterrissage. Nous avons également installé des check point et des postes de combat tout autour des zones d’installations françaises. Plus de 1000 Bastion wall ont été utilisés pour mettre en place un dispositif de protection mobile mais efficace. »

Au début du mois de février, le détachement du 25e RGA a également été au plus près des zones de combat lors de la réhabilitation d’une piste sommaire à Tessalit, au Nord du Mali.Cette action a été déterminante et a très fortement contribué au déploiement rapide de la force Serval : « Pour moi, c’est le moment fort de notre mandat au Mali, avec un déploiement du détachement au cœur de la zone de combat. » souligne le lieutenant Edouard.

Les sapeurs du 25e RGA ont également mené des missions de reconnaissance de zone,actions qui visent à détecter, dans tous les types d’infrastructures, la présence d’engins explosifs.

« Après quatre mois passés au Mali, je suis pleinement satisfait de toutes les missions, riches, mais aussi exigeantes, que j’ai pu mener à la tête de mon détachement car tous les objectifs qui m’ont été fixés ont été atteints. Intégrés au cœur de la mission opérationnelle, nous faisions parti des premiers à être arrivés sur les différentes villes du Nord. Pour la première fois de son histoire, le régiment a été intégré dans une manœuvre opérationnelle offensive. En tant que chef, c’est une fierté d’avoir pu contribuer, en partie, à l’installation d’une force ayant compté jusqu’à 4500 hommes. »


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense