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CHAMMAL : dans la peau d’un artilleur de la Task Force Wagram

Mise à jour  : 24/11/2016

Depuis septembre 2016, la France déploie en Irak un groupement d’artillerie, la Task Force Wagram. Forte de 150 militaires, cette TF, équipée de quatre canons CAESAR, a pour mission d’apporter un appui à distance aux troupes irakiennes au sol dans leur lutte contre Daech et de protéger la base opérationnelle avancée de Qayyarah. Le lieutenant Antoine, chef de section du groupement d’artillerie évoque pour nous son quotidien sur le théâtre d’opération.

Comment se déroule la journée-type d'un artilleur de la TF Wagram ?

« La journée commence au petit matin par la relève entre les équipes de jour et celles de nuit sur les positions d’attente protégées des CAESAR. Ces équipes vivent sur les positions de tir lorsqu’elles sont d’alerte. Elles effectuent au préalable un contrôle complet des pièces : contrôle des munitions (type d’obus, fusées, charges…), température des poudres, dernière météo à jour, alignement statique de la centrale inertielle pour être immédiatement aptes au tir. Ce contrôle doit être réalisé avec la plus grande rigueur dans l’attente de  l’affectation des tirs qui ont été validés par le colonel commandant la Task Force Wagram.

Après chaque tir, il faut systématiquement recompléter en munitions l’ensemble des pièces pour garantir une capacité opérationnelle maximale en prévision des tirs suivants. Les chefs de pièce et les servants peuvent aussi être en position d’attente entre des  séances d’instruction, l’entretien de leurs pièces et de leurs armes, et les phases de détente. Quand l’heure de la nouvelle relève arrive, les équipes en profitent aussi pour réaliser des activités sportives avant un premier moment de repos. »

Comment est organisée une section de tir de la TF Wagram et quel est son équipement ?

« Pour mener à bien notre mission de tir, nous disposons de quatre pièces d’artillerie (les CAESAR), de trois véhicules logistiques destinés au transport des munitions et d’un petit véhicule protégé. Nous sommes opérationnels de jour comme de nuit. Aux équipes de pièces chargées de faire tirer les canons s’ajoutent les équipes munitions. Chaque équipe assure un quart de 12h00, alternant les phases jour et nuit pour éviter la monotonie, et surtout garder un juste équilibre des efforts entre les équipes. »

Et vous, quelle est votre fonction ?

J’assure le commandement de la section. En phase de tir, ma fonction peut se résumer en deux actions : contrôler et décider. Je contrôle la cohérence du dispositif, la rigueur dans l’exécution et la sécurité. Cela inclut la position de tir, le respect des distances de sécurité entre les pièces, le port de la tenue adéquate pour l’ensemble des équipes, le respect des positions de chacun lors de la phase tir, la posture, le chargement et le transport des obus, mais aussi le type d’obus tirés en fonction de la demande faite par le commandement. Derniers éléments à prendre en compte qui ont leur importance : la gestion du temps de repos, l’évaluation du moral et le maintien de la rigueur dans l’exécution de la mission.

Quelles sont les conditions de vie de la TF Wagram dans le nord de l’Irak ?

« Les conditions de vie dans la région de Qayyarah sont meilleures que celles auxquelles nous nous préparons avant le déploiement. Le site sur lequel nous sommes déployés bénéficie d’un très bon soutien interallié. Nous dormons sous des blocs de béton garantissant notre protection en cas d’attaque par roquettes. Les douches sont alimentées en eau chaude et protégées elles aussi par des blocs de béton. Le détachement français dispose également d’une journée par semaine pour laver son linge. Nous pratiquons le sport essentiellement de type cross-fit, là encore, à l’abri de protections en béton.

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal est le volet français de l’opération OIR et mobilise aujourd’hui près de 4 000 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier «  appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de Daech.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense