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Dans la peau d’un pilote de la permanence opérationnelle

Mise à jour  : 23/11/2016

Portant tout au long de la journée son équipement anti-G, le Cdt Manuel B partage ses expériences de pilote de Rafale avec les mécaniciens placés en alerte à ses côtés. Tous attendent inconsciemment la sonnerie de l’alarme du bâtiment opérationnel dans lequel ils vont vivre une semaine complète, prêts à réagir en quelques minutes.

Ils forment l’un des maillons de la posture permanente de sûreté (PPS) et assurent l’activation d’un des plots « chasse » de la permanence opérationnelle. La PO sur une base aérienne consiste à pouvoir faire décoller un ou deux avions, en quelques minutes, en vue d’intercepter des aéronefs en détresse ou signalés comme suspects.

Commandant l’équipe de spécialistes déployés pour une semaine sur la base aérienne 705 de Tours, le Cdt Manuel B a pleinement conscience de l’importance de cette mission :

« Lorsque l’alerte retentit sur ordre de la Haute autorité de la défense aérienne, nous réagissons immédiatement en nous appuyant sur des gestes et des séquences répétés au quotidien. Le navigateur et l’équipe de mécaniciens se dirigent aussitôt vers l’avion pour lancer la séquence de mise en route et les ultimes vérifications en réalisant un rapide tour avion. »

Le Rafale, qui a été préparé le matin dans le bâtiment d’alerte proche de la piste, décollera ainsi quelques minutes plus tard, armé de ses canons et MICA à longue portée, pour une prise de contact immédiate avec le contrôleur aérien. Ce dernier lui transmettra alors un cap à prendre pour accomplir sa mission.

« Ce n’est qu’à cet instant que l’équipage apprendra le ou les objectifs réels de la mission. C’est aussi ce qui apporte motivation et piment pendant cette semaine en alerte permanente » ajoute le Cdt Manuel B. 

La mission se poursuivra, soit dans un mode exercice, soit pour une mission réelle, selon des procédures et avec des acteurs entraînés pour cette mission régalienne, la protection des espaces aériens nationaux. Elle pourra entraîner l’équipage jusqu’à la phase ultime, l’emploi de son armement, après avoir répondu à toutes les obligations imposées par un contrôle national de la force particulièrement rigoureux.

Pour assumer cette mission et le commandement de l’équipe de mécaniciens spécialisés aux expertises reconnues, le commandant s’est inscrit à l’École des pupilles de l’air de Grenoble-Montbonnot pour les classes préparatoires. Il intègre l’École de l’air et suit la formation des officiers pilotes de chasse de l’armée de l’air (Cognac, Tours, Cazaux). Affecté à l’escadron de reconnaissance 02.033 « Savoie » de Reims sur Mirage F1, il progresse jusqu’à la plus haute qualification, chef de patrouille.

Placé aujourd’hui à un poste à responsabilité au sein des opérations de l’escadron 01.004 « Gascogne » de Saint-Dizier, il participe sur le théâtre métropolitain à la mission de dissuasion nucléaire tout en étant régulièrement engagé en opérations extérieures.

Comme la marine nationale pour la posture permanente de sauvegarde maritime, l’armée de l’air assure la posture permanente de sûreté aérienne afin de protéger les espaces nationaux et d’assurer ainsi la protection des Français. Ces 3 000 marins et aviateurs rejoignent ainsi les 10 000 militaires français de l’opération Sentinelle engagés pour la sécurité de la population et la protection du territoire national.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense