Les commandos, pompiers et mécaniciens ont travaillé toute la nuit. C’est au tour des contrôleurs, des équipages et du personnel de piste d’agir.
04H15 : Réveil.
La température du désert est plutôt fraîche ce matin : le thermomètre affiche -4°celsius. Le chef de patrouille quitte sa chambre, d’un pas alerte, accompagné par son équipier. Le « film » de la mission à venir est déjà dans les têtes. Les pilotes sont concentrés.
04H30 : Passage aux « Ops »
Après avoir quitté la zone vie, les deux compagnons d’armes se dirigent vers la salle des « Ops ». Un court briefing permet d’ajuster les paramètres de mission forts des derniers éléments du jour : météo, situation tactique, moyens aériens de soutien… Puis, le Commandant Marc et le Capitaine Jean-Philippe passent en revue des points plus spécifiques à leur patrouille : numéro des avions, carburant, armements individuels, carte de convention de Genève en poche… Ils se dirigent ensuite vers la salle des équipements: casque de vol, pantalon anti-G et gilet de sauvetage « Mae West » du nom de cette célèbre actrice américaine...
05h30 : la piste.
Les avions sont bons : rien d’anormal n’a été signalé lors de la visite avant vol du matin. « Marco et Gifi signent chacun les formes de leur avion dans lesquelles la « vie » de l’avion et ses pannes récentes apparaissent, sous l’œil du chef de piste et des mécaniciens de diverses spécialités. Accompagné de ces derniers, les pilotes s’acheminent vers les Rafale stationnés sous les structures métallo-textile dites « Sun-shade ».
05H50 : tour avion et mise en route.
A l’horizon, le soleil chasse timidement la pénombre. La tension est de plus en plus palpable, les mécaniciens de piste entament le tour avion en compagnie des pilotes. Ensemble, ils vérifient un par un les points les plus importants de l’appareil. Les armuriers enlèvent les sécurités armement, sous les yeux attentifs de « Marco et Gifi » : les bombes américaines GBU et françaises A2SM fonctionneront s’il le faut. Phase suivante : « brelage » pilote et retrait sécurité siège éjectable. A la radio, la tour de contrôle donne les premières directives. Fermeture verrière : le pilote effectue son tour cabine intérieur puis demande la mise en route. La séquence de démarrage est lancée, tous les paramètres sont au vert. il déroule sa check. Attente… .
06H15 : Décollage.
Le soleil est levé. Sous le ronronnement des moteurs M88, le « pistard » demande le lancement du test « des 3 doigts ». Le contrôle automatique des commandes de vol électrique est réalisé, la dirigeabilité de la roulette train avant fonctionne parfaitement. Le signal est donné par le chef de patrouille, pour un roulage. Un dernier et troisième test de freinage ; l’appareil peut s’avancer vers la piste de décollage. Derniers regards échangés entre deux hommes, pilotes et mécaniciens. L’un pour lui demander si tout est bon et lui témoigner de sa confiance, l’autre pour lui réitérer le sérieux de ses vérifications et lui redire sa fierté de participer à sa mission. Un moment exaltant pour l’ensemble des spécialistes sur le terrain où toutes ces énergies se retrouvent afin d’œuvrer vers un même but opérationnel. Un pouce levé, un dernier salut et l’aéronef quitte le cocon des lumières du parking pour s’avancer vers l’aire d’attente. Après la levée des dernières sécurités électroniques armements, les deux Rafale attendent patiemment l’ordre de décollage. Attente… .
Top ! Autorisation pour un décollage. La postcombustion des deux réacteurs déchire la quiétude du matin et les deux appareils s’élancent l’un derrière l’autre dans l’azur naissant.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense