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Immersion en opération Chammal - Episode 3

Mise à jour  : 15/02/2017

La mission sur l’Est de Mossoul est prête. Les équipages se reposent tandis que pompiers et commandos veillent.

22h00 : Repos physiologique.

Sur la petite terrasse aménagée devant sa chambre en zone vie, « Marco », le chef de patrouille, oublie un instant la mission. Un instant de détente, un moment de décompression après une journée riche en préparation. Un magazine ou un livre entre les mains, une discussion légère, une note d’humour permettent « de recharger les batteries ». Un repos physiologique bien mérité et surtout nécessaire afin d’être prêt à « attaquer » très tôt le lendemain matin. Cependant la mission ne reste jamais bien loin et revient à l’esprit au détour d’une phrase… L’heure tourne, il est temps de quitter ce lieu de convivialité et de se plier au rythme circadien d’une nuit de sommeil.

00h10 : Retour de mission, les pompiers en alerte.

Une équipe de l’ESIS (Escadron de Sécurité, d’Incendie et de Sauvetage) est attentive dans sa zone d’alerte. En liaison permanente avec les contrôleurs aériens de la tour, elle veille. Le Sergent-chef Laury alias « Grump » est d’alerte ce soir-là avec son équipe. Le top est donné : deux Rafale sont de retour après une série de frappes en profondeur sur les positions ennemies. Les pompiers se répartissent en trois camions : l’un de type VMA (véhicule Mousse Aérodrome), le second de type VIRP (Véhicule d’Intervention Rapide Polyvalent), quant au troisième, il s’agit d’un véhicule de désincarcération VSA (Véhicule de Secours Aéronautique). Le type d’avion conditionne le type et le nombre de véhicules d’intervention. Dans le cockpit de leur Rafale, les pilotes passent sur fréquence sol afin d’être en relation directe avec les équipes de pompiers. Attentifs au posés des chasseurs, les séquences se déroulent : regards rivés sur les phares, les «  pistards » guident les appareils jusqu’au parking, posent les sécurités, suivent la coupure des moteurs et mettent en place les échelles. Le vol est terminé mais les « soldats du feu » restent vigilants 20 minutes encore après l’arrêt des réacteurs, car un feu reste toujours possible sur des pièces métalliques qui ont largement dépassé les 1000 degrés en vol.

02h45 : Les commandos de l’air veillent.

Une patrouille cynophile arpente le tarmac au plus près des aéronefs. Dans la nuit, seul le vent et le pas des hommes viennent briser le silence. Trois fusiliers commandos de l’air armés de leurs HK 416 scrutent la pénombre, aidés par leur berger malinois « Jax ». Ce dernier, lui, profite de la brise qui lui apporte les odeurs. En triangulation, le trinôme progresse : le caporal-chef Jason, le cynophile, en pointe tandis que les caporaux-chef Joris et Steven sont en retrait en position de couverture. Les flammes des sécurités flottent sous la brise nocturne et les minutes passent. Même si l’obscurité se veut apaisante, il faut savoir rester attentifs et alertes.

Tout est calme pour le moment, mais dans quelques heures, la quiétude du matin sera brisée par le vrombissement des réacteurs. Deux Rafale vont déchirer le ciel, fondre sur l’ennemi, prêt à appuyer l’avancée inexorable des forces de sécurité irakiennes qui reprennent Mossoul, quartier par quartier.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense