La mission pour un appui feu au cœur de Mossoul est confirmée. Deux Rafale composeront la patrouille. L’un sera équipé de quatre bombes à guidage laser type GBU 12, l’autre de quatre armements air/sol moyenne portée de type A2SM.
18h00 : Préparation de la mission (suite): La réunion technico-opérationnelle
La veille des missions, la réunion technico-opérationnelle ou « Messe », sert à confronter contrainte technico-logistiques (disponibilité avions) aux impératifs des missions opérationnelles (armements, emports carburant, nacelle de reconnaissance…). Ce jour-là, toutes les spécialités qui « gravitent » autour de l’avion et qui œuvrent pour maintenir une disponibilité maximale sont représentées.
Service de Piste, Vecteurs, Moteurs, Avioniques, Armuriers, Servitudes, Structures, Informaticiens HARPAGON, Chef de site, tous concourent à la réussite de la mission et en connaissent parfaitement les enjeux. Ils sont encadrés par le Chef des services techniques (CST) et l’adjoint au Commandant du détachement Chasse (DETCHASSE) – qui est aussi à cette occasion le leader de la première mission planifiée pour le lendemain. Ce chef de patrouille, « Marco », affiche ses exigences en termes de configurations des avions, de nombre d’avions et de tours (rotations par jounée). Aucun problème, « la mécanique » saura faire face à ce genre d’impératif au prix d’une nuit active pendant laquelle les spécialistes se relaieront. C’est d’ailleurs « une question d’honneur » d’y répondre devant la pression opérationnelle subie par les « cochers ».
Ce soir-là, la réunion se poursuit entre mécaniciens pour l’ensemble des aéronefs stationnés sur le théâtre, en étudiant les origines des pannes non-reproduites au sol, le rappel des procédures d’insertion de clés de cryptage IFF (Identification friends or foes), la disponibilité d’ensemble, le ravitaillement logistique, le plan d’action pour la relève de certains Rafale…
21h00 : La mise en configuration des Rafale.
Après validation par le service de piste, les demandes de mises en configuration sont lancées. Les deux Rafale identifiés pour frapper le lendemain, feront l’objet de toutes les attentions. En l’occurrence, les armuriers devront adapter la configuration armement. Les « Pétafs » sont déjà présents sur le tarmac et s’activent. Quatre à cinq spécialistes sont nécessaires pour fixer l’ensemble des GBU et A2SM sous voilure. Les Sergent-chef Mathieu et Romain suivis par deux camarades sont de la partie. Chacun connaît ses actions sur le bout des doigts. Le chef d’équipe sur l’opération, aux commandes de son chariot élévateur SOVAM, coordonne et vérifie toutes les tâches. Procédures suivies pas à pas, gestuelle maîtrisée, orchestrent une opération pointue mais maîtrisée, notamment lorsqu’il s’agit de faire la guerre.
Au-delà des aspects techniques, qu’il s’agisse de la réunion technico-opérationnelle de la maintenance ou encore de la configuration armement des avions, ces étapes dans la préparation d’une mission fédèrent tous les hommes autour d’un objectif commun, facteur de cohésion.
La suite : Un repos indispensable pour nos pilotes afin d’assurer le succès de leur future mission, tandis que les activités opérationnelles continuent…
À suivre...
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense