Point de situation des opérations du 31 mai au 6 juin.
BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma, par le biais d’opérations, d’actions au profit de la population, et en appuyant les forces partenaires.
Ainsi, du 20 mai au 3 juin, le groupement tactique désert « Richelieu » a été engagé dans une opération majeure de la force Barkhane. Quatre cent cinquante hommes et plus d’une centaine de véhicules ont quitté la base de Gao pour rejoindre le nord du Burkina Faso, afin d’y mener des actions coordonnées en partenariat avec les Forces Armées nationales du Burkina Faso (FABF) contre les groupes armés terroristes.
Cet engagement de la force Barkhane au sol sur le territoire du Burkina Faso, aux côtés des FABF, était une première depuis la signature de l’accord SOFA de décembre 2018.
Cette opération a mobilisé les différentes composantes de la force Barkhane, déployées depuis le territoire malien, en voyant notamment les aéronefs et les groupes commandos intervenir en appui des hommes du GTD « Richelieu » et du 11e régiment d’infanterie commando (11eRIC) burkinabé.
Après plusieurs jours de manœuvres, les hommes du GTD Richelieu et leurs partenaires burkinabè ont amoindri les capacités logistiques de l’adversaire et ses moyens de communication et de déplacement. Cette opération a aussi permis de valider le processus de partenariat militaire opérationnel engagé avec les FABF dans le cadre de DIDASKO et de mesurer la qualité de l’accueil réservé par la population burkinabée aux forces de Barkhane.
En parallèle de cette opération, le samedi 31 mai, à la suite d’une manœuvre de recherche, une opération aéroterrestre a été conçue et exécutée en un temps record par la force Barkhane, mettant hors de combat un groupe armé terroriste dans la région du Gourma au Mali.
Ce jour-là, en fin de matinée, une manœuvre de renseignement a permis d’observer un mouvement suspect d’une quinzaine d’individus au nord de Ndaki, dans le Gourma. À la suite de l’exploitation du renseignement disponible et de la confirmation du caractère terroriste de ce groupe, il est décidé d’engager une action rassemblant la composante aérienne, les groupes commandos et le groupement tactique aérocombat de la force Barkhane.
À peine une heure après l’initiation de cette opération aéroterrestre, une frappe aérienne est conduite par des Mirage 2000, immédiatement suivie par l’engagement des hélicoptères de combat et la dépose au sol des groupes commandos pour reconnaître la zone. Une quantité importante de ressources est saisie, dont plusieurs motos et de l’armement individuel. Une dizaine de terroristes a été mise hors de combat.
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 94 sorties, parmi lesquelles 32 sorties de chasse, 22 sorties de ravitaillement/ISR, et 40 missions de transport. 105 sorties avaient été réalisées la semaine dernière.
CÉRÉMONIES DE COMMÉMORATION DU 6 JUIN 1944
LES ARMÉES MOBILISÉES POUR SÉCURISER LES COMMÉMORATIONS
Dans le cadre des commémorations du 75e anniversaire du Débarquement, plus de 1300 militaires sont déployés pour participer aux missions de protection, de sécurisation, ainsi qu’aux cérémonies, au terme d’une manœuvre logistique initiée le 20 mai.
Un dispositif particulier de protection maritime et aérien, complété par le dispositif Sentinelle a été mis en place pour protéger la zone qui couvre un croissant allant de Cherbourg à Deauville sur les côtes, et de Carentan et Caen dans les terres. Ce dispositif est articulé, dans le département du Calvados, autour d’un centre de commandement principal, d’un poste de commandement interministériel et d’un état-major tactique.
Cette mission de protection s’effectue en collaboration avec les forces de sécurité intérieure et les moyens spécifiques de la Préfecture du Calvados. Ce sont près de 800 000 spectateurs qui sont attendus entre le 5 et le 9 juin, dont 30 000 pour la seule journée du 6 juin.
Les différentes unités dédiées à la sécurisation des 80 cérémonies officielles internationales sont soutenues par un important dispositif logistique pour assurer les nécessités de vie quotidienne, et mettre à disposition l’ensemble des moyens de communication, de déplacement, et d’autoprotection.
Depuis la vigie d’un sémaphore, à bord d’une frégate, derrière la console d’un radar spécialement déployé, dans l’avion AWACS de contrôle aéroporté ou dans un chasseur Mirage 2000, en centre-ville ou aux abords des plages accueillant les cérémonies internationales avec les soldats de Sentinelle, chaque militaire est parfaitement conscient de sa mission capitale de protection.
CTF 473 — Mission CLEMENCEAU
LE GROUPE AÉRONAVAL À SINGAPOUR ET AU VIETNAM
Déployé depuis le début du mois de mars dans le cadre de la mission « Clemenceau », le porte-avions Charles de Gaulle vient d’effectuer une période de relâche opérationnelle dans le port de Changi, à Singapour, 17 ans après sa dernière escale dans le pays, accompagné de la Frégate multi-missions (FREMM) Provence et le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Marne.
Le passage à quai du porte-avions a été ponctué par de nombreuses visites officielles, et en particulier celle de Mme Florence Parly, ministre des Armées, présente à Singapour à l’occasion du Shangri-La Dialogue. En présence de l’ambassadeur de France à Singapour, de l’amiral commandant la TF473 et du commandant du porte-avions, la ministre a partagé un diner avec les marins présents à bord le soir du 1er juin ; cette rencontre marquait également le cap des cent jours de la mission Clemenceau.
Le porte-avions Charles de Gaulle, la FREMM Provence et le BCR Marne, rejoints par la Frégate anti-sous-marine Latouche-Treville, ont repris la mer le 3 juin dernier pour mener des manœuvres avec la Marine et l’armée de l’air singapourienne.
Pour la première fois, une frégate singapourienne, le RSS Steadfast, a été intégrée à la Task Force 473 afin d’y mener une série d’entrainements avec les bâtiments français. Des officiers de liaison singapouriens ont embarqué sur le porte-avions où ils ont partagé leur connaissance de la zone maritime dans laquelle se déroulait l’exercice. Ils ont pris une part très active, avec les marins français, aux travaux de planification des différentes phases tactiques qui ont jalonné cette rencontre au large de Singapour. Un officier français a également embarqué sur la frégate singapourienne pour assurer la liaison avec le groupe aéronaval.
Des exercices de lutte antinavires et de lutte antiaérienne ont été conduits. Ils ont permis d’éprouver l’interopérabilité des marines françaises et singapouriennes. D’autre part, l’hélicoptère Caïman de la FREMM Provence, a effectué une séance d’entrainement à l’appontage sur le pont du RSS Steadfast. Enfin, des combats aériens simulés ont opposé Rafale français et F15 de l’armée de l’Air singapourienne.
Sur la mer, comme dans les airs, l’interopérabilité entre les deux forces a été validée, ce qui démontre leur capacité à agir à haut niveau tactique dans une région dans laquelle nos deux pays sont riverains et partagent des intérêts communs.
De son côté, la frégate de défense aérienne (FDA) Forbin a fait escale à Hô Chi Minh-Ville du 28 mai au 3 juin. Au cours de cette relâche opérationnelle, peu commune pour un bâtiment français, de nombreux échanges ont été conduits avec les autorités vietnamiennes.
Pour renforcer nos capacités à interagir dans le futur, le Forbin a conduit un exercice simulé de défense aérienne avec le concours de marins vietnamiens.
Enfin, pour concrétiser cette coopération à la mer, un échange d’officiers et des manœuvres tactiques ont été menés avec une corvette lance-missile à l’embouchure de la rivière Saïgon après l’appareillage de la frégate.
LIBAN
EXERCICE CÈDRE BLEU
Du 17 au 22 juin, le porte-hélicoptère amphibie Dixmude, et la frégate de type La Fayette Guépratte participeront à l’exercice amphibie « Cèdre bleu », au large du Liban.
Cet exercice a pour vocation de développer l’interopérabilité entre les forces armées françaises et libanaises. Il entre dans le cadre de la coopération de défense avec le Liban, qui fait partie des principaux partenaires de la France dans la région. Inscrite dans la cadre du plan de coopération renforcée de 2016, cette coopération est mise en œuvre, dans son volet militaire, par le biais de cessions de matériels, de formations et d’exercices comme « Cèdre Bleu ». Il s’agit d’accompagner le Liban dans la consolidation de son outil de défense et de contribuer à la montée en puissance des FAL dans leur combat contre la menace terroriste. Cette coopération bilatérale s’inscrit en compléments des échanges et des formations réalisées dans le cadre de la FINUL.
OTAN — EFP
L’A400M ATLAS EN SOUTIEN DE LA MISSION LYNX EN ESTONIE
Les 1er et 2 juin 2019, un A400M de l’escadron de transport 1/61 « Touraine » a effectué deux rotations depuis la base aérienne 123 d’Orléans vers l’Estonie pour acheminer du fret au profit de la mission Lynx 5.
Ces deux vols de transport logistique ont permis aux militaires déployés sur le camp de Tapa de récupérer une trentaine de tonnes de fret et plus particulièrement des munitions, qui seront utilisées prochainement lors d’exercices conjoints avec leurs homologues estoniens et britanniques.
Une fois le fret sur le tarmac de la base aérienne estonienne d’Amari, la manœuvre logistique au sol a débuté. Afin de transporter l’ensemble des palettes, 7 Porteurs Polyvalents LOGistique (PPLOG) avaient fait le déplacement depuis le camp de Tapa. Pendant plusieurs heures les militaires de l’Elément du Soutien National (ESN) ainsi que leurs homologues estoniens ont chargé les camions.
Avion de transport stratégique, l’A400M Atlas est doté d’une capacité d’emport, d’une allonge et d’une vitesse démultipliant les capacités d’intervention de la France à partir de ses bases de métropole. Avec une soute de 4 mètres de large, pour un volume de 340 m3, l’A400M est capable d’emporter plus rapidement une charge quatre fois supérieure au C160 Transall.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal, volet français de l’Opération Inherent Resolve (OIR), poursuit sa mission de lutte contre Daech et continue à appuyer, en Syrie, les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), et en Irak les Forces de Sécurité Irakiennes (FSI).
En Irak, dans le Nord Est syrien et dans la Moyenne Vallée de l’Euphrate, la situation sécuritaire est stable. Les FSI comme les FDS y maintiennent la pression contre Daech par le biais de différentes opérations de ratissage et de sécurisation.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
La France poursuit son engagement au sein du pilier appui de la coalition à travers la poursuite des opérations aériennes, et au sein du pilier « formation ».
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la coalition.
Cette semaine, les aéronefs de l’opération Chammal ont réalisé 20 sorties aériennes.
UN PARCOURS CONTRE-IED DANS L’ENCEINTE DE LA 6E DIVISION
La Task Force Monsabert a mis en place depuis quelques semaines une formation pratique spécifique à la lutte contre les engins explosifs improvisés. Cet outil pédagogique, qui prend la forme d’un parcours, permet aux unités de la 6e division irakienne d’acquérir les savoir-faire spécifiques et les réactions adaptées contre la menace des engins explosifs improvisés (IED) de façon collective. En effet, en Irak, les soldats ont pour l’instant été formés et évalués par la Coalition sur l’acquisition individuelle des procédures contre-IED.
Ce parcours d’entraînement a été défini par les spécialistes EOD de la Task Force Monsabert après plusieurs semaines de recherches, en collaboration avec le bataillon du génie irakien. La piste contre-IED créée est réaliste et propice à la mise en œuvre de cas concrets à pieds ou en véhicule. Évolutive, elle permet de s’adapter au niveau des soldats avec la mise en place d’incidents IED plus ou moins difficiles à gérer.
Cinq niveaux de scénarios, allant du plus courant (reconnaissance d’axe sans incident) au plus compliqué (attaque IED sur un convoi suivi par des tirs d’insurgés), sont proposés. Ainsi, les deux derniers scénarios permettent l’intégration interarmes et le travail des spécialistes EOD du bataillon du génie ou des infirmiers de la division.
Le 31 mai 2019, la TF Monsabert a terminé la quatrième formation C-IED, au profit de diverses unités, par une démonstration d’envergure sur le parcours de la 6e division à laquelle ont assisté une centaine de personnes. Elle a mis en évidence l’intérêt de la coordination interarmes et de l’application des mesures de sauvegardes C-IED. La combinaison des deux contribue à augmenter l’efficacité des unités sur le terrain et à diminuer le risque face à cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense