Point de situation des opérations du 30 août au 5 septembre.
BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
Dans une logique d’approche zonale en Bande Sahélo-Saharienne, La force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma – grande comme un quart du territoire métropolitain français – en appuyant les forces partenaires par le biais d’opérations conjointes et en agissant au profit de la population.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Cette semaine Barkhane et ses partenaires ont poursuivi leur effort de lutte contre les groupes armés terroristes en menant une séquence dense d’opérations dans le Gourma. Le rythme opérationnel de Barkhane est particulièrement soutenu, et n’a pas fléchi malgré les conditions météorologiques particulièrement pénalisantes de la saison des pluies. Conséquence directe des efforts fournis dans le cadre du Partenariat Militaire Opérationnel développé à leur profit, les forces partenaires participent de façon accrue aux opérations conjointes.
Du 25 août au 1er septembre, le Groupement Tactique Désert N° 1 (GTD-1) « Belleface » et la 4e compagnie de la Garde nationale malienne ont pris part à une opération conjointe dans le Gourma.
L’armée malienne a contribué à cette opération avec un volume de forces élevé, avec plus de 30 % du volume total engagé, ce qui constitue une progression et une satisfaction.
Cette opération avait pour objectif principal le renforcement de la gouvernance et de la sécurité tant à Gossi qu’à Adiora dans le Gourma. Cette facette s’est matérialisée par une présence quotidienne renforcée dans la ville et sa périphérie, de jour comme de nuit, combinée avec un appui direct aux populations sous la forme d’un cycle dense d’actions civilo-militaires (ACM). Les forces armées maliennes ont également participé à ces actions au profit de la population dans le cadre du partenariat militaire opérationnel (PMO).
Ces actions permettent d’améliorer l’acceptation des militaires par les populations, d’améliorer la situation sécuritaire et de lutter contre l’influence des groupes armés terroristes (GAT) en prenant en compte des besoins des populations, et en encourageant le redémarrage de la vie économique et associative.
Les militaires maliens ont ainsi pu bénéficier de conseils et s’approprier ce type d’actions, qui ont ici été menées à un rythme très soutenu. Ils ont pu expliquer leur mission aux habitants.
Outre l’Aide Médical à la Population (AMP), le don de matériel médical à l’hôpital de Kaigourou, les militaires ont effectué des dons alimentaires, fourni du matériel pour le nettoyage des fossés pendant les crues et ont également participé à l’inauguration d’un jardin d’enfants à Gossi, le 30 août, en soutien de l’association des femmes de Gossi.
Enfin, concourant au retour de l’Etat malien dans la région, ces opérations et l’amélioration de la situation ont par ailleurs permis la réouverture des bureaux de la sous-préfecture le 1er septembre. Les habitants pourront désormais être reçus par le sous-préfet deux fois par semaine.
Onze cadres des Forces Armées Maliennes viennent d’achever leur stage en immersion au sein des Groupements Tactiques Désert (GTD) de la force Barkhane. Pendant trois semaines, courant août, ces officiers et sous-officiers ont vécu au rythme des sections de la mêlée et des unités logistiques françaises.
Au cours de leur période en immersion, les stagiaires ont tenu leur rôle de chef. Ils ont participé à la planification des opérations et à la rédaction des ordres. Ils ont dirigé eux-mêmes des séances d’instruction et commandé sur le terrain. Deux des stagiaires ont été insérés dans des unités du Groupement Tactique Désert Logistique (GTD-LOG), et deux autres au sein du Groupement Tactiques Désert n°2 (GTD-2) « Edelweiss » à dominante cavalerie, à Gao. Les sept derniers stagiaires ont été intégrés à l’infanterie au sein du Groupement Tactique Désert n°1 (GTD-1) « Belleface » : trois à Gao et quatre sur l’emprise française de Gossi. Ils ont été formés dans des domaines aussi divers que la maintenance des véhicules, le tir au mortier de nuit, la conduite de patrouilles ou le commandement d’une force de réaction rapide.
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 98 sorties, parmi lesquelles 37 sorties de chasse, 25 sorties de ravitaillement/ISR et 36 missions de transport.
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
EUTM-RCA : FORMATION ELEMENTAIRE TOUTES ARMES (FETTA) AU PROFIT DES FACA
Depuis le lundi 24 juin 2019, et pour la première fois depuis le début la mission en juillet 2016, l’EUTM-RCA est engagé en partie dans une mission de mentorat et de conseil de l’encadrement des forces armées centrafricaines en charge de la Formation Elémentaire Toutes Armes (FETTA) de plus de 1000 recrues.
Cette formation élémentaire de douze semaines se déroule simultanément à BANGUI et à BOUAR. Il s’agit de la première étape d’un long processus de recrutement qui n’avait plus été réalisé au sein des FACA depuis 7 ans.
L’EUTM a formé au préalable nombre d’instructeurs FACA qui encadrent aujourd’hui la FETTA dans des domaines comme le tir au combat (ISTC), le secourisme ou dans lors de stages de formateurs.
Durant leur formation de base, les jeunes recrues centrafricaines vont recevoir l’instruction nécessaire pour devenir rapidement des soldats déployables dans les différents bataillons du pays : éducation physique et sportive, tir, secourisme, topographie et combat d’infanterie. Le droit international humanitaire (DIH) est également au programme.
Les recrues sont destinées à rejoindre les bataillons déjà constitués ou destinés à en armer de nouveaux dans le cadre de la montée en puissance de l’armée centrafricaine et de son déploiement sur l’ensemble du territoire centrafricain, en cohérence avec la vision stratégique du gouvernement centrafricain de se doter d’une armée de garnison, c’est-à-dire implantée sur le territoire et non plus projetée depuis Bangui.
Pour mémoire, depuis le lundi 08 juillet, le général de brigade Peltier est à la tête de la mission de formation de l’Union Européenne en République Centrafricaine (EUTM-RCA).
EFP – MISSION LYNX EN ESTONIE
LE MANDAT LYNX 6 BIEN INSTALLE DANS LE PAYSAGE DE L’EFP
Les légionnaires du 2e REI (Régiment Etranger d’Infanterie) ont été relevés par ceux du 2ème RIMa (Régiment d’Infanterie de Marine) marquant ainsi l’achèvement de la relève du mandat Lynx 5 par le mandat Lynx 6.
Après un temps de consignes et de prise en compte du matériel, le SGTIA Lynx 6 a débuté son intégration au sein du bataillon britannique depuis une dizaine de jours ; cette intégration a vu se dérouler successivement et parallèlement plusieurs activités et exercices d’ampleur variée dont les plus notables furent : une démonstration d’un DIA (détachement interarmes) aux soldats britanniques afin d’illustrer de façon dynamique les capacités de combat des Français, des tirs d’entraînement pour toutes les sections et un exercice médical interallié de type Mascal (intégrant des auxiliaires sanitaires estoniens).
En parallèle de ces nombreuses activités d’entraînement, largement et naturellement placées sous le signe de la coopération et de l’interopérabilité, l’ensemble du détachement français se prépare depuis plus d’une semaine à l’exercice interallié Furious Hawk qui se déroulera courant septembre en Lettonie sur le camp d’Adasi. Les mouvements des équipes de précurseurs ont débuté et l’élément de soutien national conduit actuellement une manœuvre logistique conséquente entre l’Estonie et la Lettonie.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal, volet français de l’Opération Inherent Resolve, poursuit sa mission de lutte contre Daech et continue à appuyer les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) et les Forces de Sécurité Irakiennes (FSI).
En Irak, dans le Nord-Est syrien et dans la Moyenne Vallée de l’Euphrate, la situation sécuritaire est stable. Les FSI comme les FDS y poursuivent leurs différentes opérations de ratissage et de sécurisation contre les cellules clandestines de Daech.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
La France poursuit son engagement au sein du pilier « appui » de la coalition à travers la poursuite des opérations aériennes, et au sein du pilier « formation ». Les deux piliers sont toujours d’actualité, et indissociables, car la lutte contre Daech continue.
Depuis la fin de l’emprise territorial de Daech, le pilier « formation » s’est étoffé et a évolué. En complément des opérations, toujours en cours, l’accent est mis sur l’opérationnalisation des Forces de Sécurité Irakiennes, leur entraînement, et leur prise d’autonomie.
Au sein de ce pilier, les armées françaises participent directement à l’amélioration des capacités et des savoir-faire de l’armée irakienne par l’action des Task Force Narvik et Monsabert, déployées à Bagdad. Cet appui à la formation et à l’entraînement des forces de sécurité irakiennes contribue à la lutte contre Daech et participe à la sécurisation de l’Irak.
Durant le mois d’août, le pilier artillerie de la Task Force (TF) Monsabert a débuté une évaluation de la batterie de mortiers du Baghdad Operation Command (BOC), dont la mission est d’appuyer les forces spéciales dans le grand Bagdad. Cet audit, demandé par le BOC aux experts français, a débouché sur la définition d’un cycle d’entraînement qui commencera courant septembre.
La reconnaissance de l’expertise française est née de deux ans et demi de combat aux côtés des Forces de Sécurité Irakiennes (FSI). En appui de ces troupes engagées dans le combat contre Daech, les canons de la TF Wagram ont mené plus de 2 500 missions de feux.
Dès que la mission leur a été confiée, les artilleurs de montagne français se sont attelés à l’élaboration d’un audit complet. Cette évaluation a pris en compte toutes les spécialités de la batterie du BOC. Afin d’observer et analyser les procédures existantes, plusieurs missions ont été organisées pour assister à la mise en batterie des mortiers et rencontrer l’ensemble des acteurs : servants, officiers en charge du calcul ou de l’observation. Des axes d’efforts, tels que l’absence de spécialiste maintenance des mortiers de l’unité, ont été rapidement identifiés.
Les capacités opérationnelles de la batterie ainsi évaluées, un cycle d’entraînement adapté à l’évolution de l’unité est lancé. Ce cycle sera clos par une évaluation finale lors d’un tir réel. Cette mission participe au renforcement capacitaire d’une artillerie irakienne d’excellence pour lutter contre Daech et protéger les Irakiens.
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les Rafale et l’ATL2 engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 20 sorties aériennes.
POLYNESIE FRANCAISE
LES MISSIONS TAAMURAA, LES MISSIONS DU LIEN
La Polynésie française est un ensemble de 118 îles, dont 76 habitées. Les missions TAAMURAA (« le lien » en tahitien) sont des missions de souveraineté préparées, mises en place et conduites par les Forces armées en Polynésie française, en lien avec les autorités de l’Etat et du Pays, sur les différents atolls habités.
Le premier objectif est d’assurer la souveraineté sur l’ensemble de la Polynésie française. Le deuxième objectif est de s’assurer de la mise à jour des données sur ces îles, données nécessaires en cas de catastrophe naturelle (infrastructures disponibles, pistes, axes, accès mer, etc…) Afin d’avoir une connaissance la plus actualisée possible, chaque île ou atoll fait l’objet d’une planification de passage au moins une fois tous les trois ans.
Le troisième objectif est d’entraîner les forces à se déployer hors de Tahiti, par voie aérienne ou maritime. Les différentes composantes (terrestre, maritime et aérienne) travaillent ainsi totalement ensemble, le tout sous le contrôle opérationnel de l’état-major interarmées de Polynésie française.
Les missions TAAMURAA permettent également le renforcement du lien armées-nation, par le biais des interactions et divers chantiers et actions réalisés au profit de la population.
Ainsi, le 31 juillet une section de la 2e compagnie du Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique-Polynésie (RIMaP-P), a conduit la mission TAAMURAA 44, pour deux semaines, sur l’ile de MAUPITI, dans l’archipel des îles de la Société, à 300km à l’Ouest de Tahiti. Au cours de cette mission, plusieurs chantiers ont été réalisés au profit de la population. Les militaires ont participé à la réfection de l’école maternelle de l’île, ont construit deux rampes de mise à l’eau pour des embarcations, et ont permis la création d’un deuxième sentier pour accéder au Mont TEURAFAATIU, point culminant de l’île (380 mètres d’altitude), contribuant ainsi au développement des offres touristiques de l’île. Ils ont également pu procéder à la révision de tous les engins de la municipalité.
Depuis le début de l’année 2019, le RIMaP-P a déjà réalisé 5 missions TAAMURAA.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense