Point de situation des opérations du 17 au 23 mai.
CTF 473 — Mission CLEMENCEAU
DÉPLOIEMENT DU GROUPE AÉRONAVAL DANS LA ZONE « ASIE PACIFIQUE »
Le 17 mai, en passant à l’est de l’Inde, le groupe aéronaval (GAN) est passé sous le contrôle opérationnel de l’amiral commandant de la zone Asie Pacifique (ALPACI).
La venue du GAN s’inscrit dans la continuité des déploiements majeurs qui se déroulent chaque année, à l’image de la mission aérienne Pégase, conduite par l’armée de l’air l’année dernière, ou encore de la mission Jeanne d’Arc.
Nation riveraine du Pacifique, la France est le seul pays européen présent en permanence dans cette zone immense. Par ces déploiements réguliers, elle y affirme ses responsabilités et son statut d’acteur majeur.
Le point d’orgue de ce déploiement sera l’escale du porte-avions à Singapour du 28 mai au 3 juin, au moment où se tiendra le Shangri-La Dialogue, (31 mai au 2 juin).
« LA PEROUSE » : EXERCICES BILATÉRAUX DANS LE GOLFE DE BENGALE
Le Groupe aéronaval se trouve actuellement dans le golfe de Bengale. Le porte-avions Charles de Gaulle et son escorte mènent du 17 au 25 mai une série d’exercices baptisée « La Pérouse », et qui a débuté par des interactions avec des bâtiments australiens après l’accueil à bord du porte-avions d’une délégation du HMAS Toowoomba, intégrée au groupe aéronaval.
Le dimanche 19 mai, la TF a été rejoint par deux unités japonaises (le JS Izumo et le JS Murasame), puis, le lundi 20 mai, par un de la 7e flotte de l’US Navy, l’USS William P. Lawrence. Quelques jours avant l’exercice « La Pérouse », le GAN s’entraînait d’ailleurs pour la première fois avec un navire de la 7e flotte, l’USS Hawaii.
Autre première, le groupe aéronaval français a réalisé, du 19 au 22 mai, des exercices d’entraînement communs avec les Forces Maritimes d’Auto-Défense japonaises. Le destroyer porte-hélicoptères JS Izumo et le destroyer JS Murasame conduisent actuellement des exercices avec la Task Force 473 afin d’améliorer les communications entre les bâtiments, s’entraîner à la navigation en formation ou encore aux ravitaillements à la mer. Plusieurs échanges entre officiers de liaison français et japonais mais également australiens et américains ont lieu sur les différents bâtiments.
Le contre-amiral Olivier Lebas, commandant la Task Force 473, a accueilli du 20 au 21 mai à bord du « Charles de Gaulle » le contre-amiral Hiroshi Egawa, commandant l’Escort Flotilla One japonaise.
Alors que le sous-marin HMAS Collins a quitté « La Pérouse » le 22 mai, après avoir hélitreuillé le commandant de la TF 473 à son bord pour saluer le remarquable travail effectué ensemble, la frégate HMAS Toowoomba reste intégrée au groupe aéronaval pour poursuivre les exercices bilatéraux de la Task Force 473 avec le USS William P. Lawrence jusqu’au 25 mai.
MISSION « JEANNE D’ARC »
KANAWA 2019 – EXERCICE DE PRÉPARATION À LA SAISON CYCLONIQUE
À l’occasion de la présence en mai dans les Antilles du groupe Jeanne d’Arc (porte-hélicoptères amphibie Tonnerre et frégate Lafayette), les forces armées aux Antilles (FAA) organisent l’exercice amphibie KANAWA 2019 sur une thématique de secours aux populations après une catastrophe naturelle. Cet exercice interarmées s’inscrit dans la préparation des forces en vue de la prochaine saison cyclonique. Il se déroulera à Basse terre du 25 au 26 mai 2019.
L’exercice mettra en œuvre des moyens importants projetés depuis la Martinique :
en mer, le porte-hélicoptères amphibie et 3 chalands de débarquement ;
à terre, cent-cinquante militaires du 33e RIMa, un détachement néerlandais d’une trentaine de militaires et une trentaine de véhicules, ainsi que trois hélicoptères légers.
Les réservistes du 33e RIMa des compagnies de Guadeloupe et de Martinique participeront également à cet exercice.
La participation d’un détachement néerlandais de Curaçao à cet exercice permet d’accroître l’interopérabilité avec les alliés dans le cas d’une opération de secours multinationale.
Kanawa est intégré dans le cycle de préparation opérationnelle des forces armées aux Antilles, planifié annuellement avant chaque saison cyclonique. Son scénario s’appuie sur l’expérience des interventions post cycloniques d’Irma et tout récemment d’Idaï au Mozambique.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal, volet français de l’Opération Inherent Resolve (OIR), poursuit sa mission de lutte contre Daech et continue à appuyer, en Syrie, les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), et en Irak les Forces de Sécurité Irakiennes (FSI).
Les FSI maintiennent la pression contre Daesh par le biais de différentes opérations de ratissage et de sécurisation.
Les FDS poursuivent leurs opérations de sécurisation de la Moyenne Vallée de l’Euphrate, en luttant notamment contre les cellules clandestines de Daesh.
Sur le terrain, en Irak, dans le Nord Est syrien et dans la Moyenne Vallée de l’Euphrate, la situation sécuritaire est globalement stable.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
La France poursuit son engagement au sein du pilier appui de la coalition à travers la poursuite des opérations aériennes, et au sein du pilier « formation ».
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la coalition.
Cette semaine, les aéronefs de l’opération Chammal ont réalisé 22 sorties aériennes.
BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma, par le biais d’opérations, d’actions au profit de la population, et en appuyant les forces armées maliennes.
Au-delà de cette région du Sahel, Barkhane continue à accompagner l’ensemble de ses partenaires dans leur lutte contre les groupes armés terroristes et leur réaffirme son soutien. Cette aide prend bien sûr la forme d’opérations conjointes, ou d’appui dans le domaine du renseignement, mais elle passe également par le partenariat militaire opérationnel qui a pour vocation d’accompagner les forces du G5 Sahel dans leur progression opérationnelle.
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 73 sorties, parmi lesquelles 22 sorties de chasse, 14 sorties de ravitaillement/ISR, et 37 missions de transport. 81 sorties avaient été réalisées la semaine dernière.
Le Partenariat Militaire Opérationnel (PMO) est un outil de prévention de crise et d’action destiné à soutenir et accompagner les forces partenaires et la Force Conjointe du G5 Sahel dans la lutte contre les Groupes Armés Terroristes (GAT) et les aider à acquérir la capacité à assurer leur sécurité et leurs engagements opérationnels de manière autonome. Au Sahel, les acteurs du PMO sont multiples, aux côtés et en complément de Barkhane.
Le Partenariat Militaire Opérationnel participe de la coopération de défense, qui s’articule selon deux chaînes distinctes et complémentaires :
— la coopération structurelle, qui aide à forger l’outil militaire des pays partenaires et qui est mise en œuvre sous la responsabilité de la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense (DCSD) du MEAE. Elle s’appuie sur le réseau des coopérants, insérés au sein des armées des pays partenaires pour une longue durée.
— la coopération opérationnelle, qui prend en compte l’instruction et l’entraînement des forces partenaires. Elle dépend du ministère des Armées et est mise en œuvre sous la responsabilité de l’EMA. Elle consiste, sous la forme de détachements adaptés à la mission reçue (DIO ou DIT), à transmettre au partenaire les savoir-faire dont il a besoin. Elle est généralement assurée par les pôles de coopération, les forces de présence et de souveraineté.
Aux coopérations opérationnelles et structurelles s’ajoute désormais ce que l’on peut qualifier de coopération en opération assurée par Barkhane, qui accompagne les forces partenaires des pays du G5 Sahel au combat contre les groupes armés terroristes. Ainsi, le Partenariat Militaire Opérationnel s’illustre également par les actions quotidiennes des groupements tactiques de Barkhane placés au plus près des forces armées locales dans le Liptako et le Gourma et qui s’articulent en Détachement Interarmes PMO autant que de besoin. Ces Groupements tactiques intègrent de façon quasi systématique des unités des forces armées partenaires dans leurs opérations constituant autant d’occasions de restituer les savoir-faire enseignés.
Ces actions d’accompagnement au combat dévolues à Barkhane constituent l’aboutissement de la logique du PMO.
Plus de 200 détachements d’instruction ont été conduits depuis le début de l’année 2019 dans la zone d’opération de Barkhane. (Tchad : 32, Mali : 131, Niger : 43, Burkina Faso : 1, Mauritanie : 4) Ces instructions portent sur les domaines du tir de combat, de la lutte contre les engins explosifs improvisés, du sauvetage au combat ou du guidage aérien pour les détachements d’instruction opérationnels (DIO) ou dans le domaine de de l’énergie ou de la maintenance pour les détachements d’instruction techniques (DIT).
Ces détachements s’attachent également à former et à entraîner les cadres au processus d’élaboration des ordres, à la préparation et à la conduite des missions.
En amont des opérations, sont conduites au sein de Centre de Préparation à l’Engagement Opérationnel (CPEO), des séquences de mise en condition opérationnelle finale destinées à renforcer les savoir-faire de niveau compagnie. Elles visent à garantir l’aptitude des bataillons nationaux à s’engager aux côtés de Barkhane et de bénéficier des mêmes appuis. La DCSD appuie ces centres en désignant un coopérant référent par CPEO et en attribuant des budgets dédiés à l’instruction.
En 2019, quatre séquences de préparation à l’engagement opérationnel, appelées DIDASKO, ont été réalisées respectivement à Oualam au Niger, à La Loumia au Tchad au profit d’un bataillon de la FC du G5 Sahel, à Dori au Burkina Faso et puis enfin très récemment à Markala au Mali.
Le PMO se concrétise véritablement à l’issue de ces séquences par la conduite d’opérations bipartites, multipartites ou des opérations conjointes transfrontalières dans des dispositifs intégrés comme cela a été le cas récemment lors des opérations conduites dans le Liptako ou plus récemment dans le Gourma. Cet accompagnement au combat valide le travail de formation amont tout autant que les capacités autonomes de nos partenaires.
ÉLÉMENTS FRANÇAIS AU GABON
FORMATION DE L’UNITÉ CENTRAFRICAINE DE PROTECTION DE LA BASE AÉRIENNE DE BANGUI
Déployé pendant trois semaines, du 30 avril au 17 mai, en République centrafricaine (RCA), un détachement de partenariat militaire opérationnel (DPMO) du groupement de coopération opérationnelle (GCO)/6e BIMa des éléments français au Gabon (EFG) a dispensé une formation au profit de l’unité centrafricaine de protection de la base aérienne de Bangui.
La protection de la plateforme aérienne de Bangui est un enjeu pour la sécurité des vols commerciaux, comme des vols militaires. Avec une dominante tactique prononcée, le DPMO a délivré de nombreuses instructions « sur mesure » aux cadres centrafricains de la base aérienne. Dans le domaine de la maitrise de l’armement, de l’instruction au tir de combat (ISTC) à l’AK-47, du secourisme ou du combat d’infanterie, la volonté du DPMO était de former des moniteurs en les mettant en situation pratique.
En parallèle, les futurs chefs de section ont reçu une instruction orientée sur la défense d’emprise. Cette instruction comprenait un apprentissage à la méthode d’élaboration des ordres, à la réalisation d’un ordre initial et au travail préparatoire sur caisse à sable.
Composé de 158 militaires, le groupement tactique de partenariat militaire opérationnel (GT PMO) vient renforcer temporairement les capacités du pôle opérationnel de coopération (POC) de Libreville. Organisé en quatre détachements homogènes indépendants, il permet aux EFG de répondre à la demande accrue de partenariat militaire en Afrique centrale. Il est arrivé en RCA le 15 avril 2019.
Un DPMO agit ponctuellement auprès d’un partenaire qui sollicite l’expertise de la France afin de lui permettre de renforcer une compétence particulière. Il n’a pas vocation à durer et une fois sa mission terminée, il est rendu disponible pour intervenir ailleurs, auprès d’un autre partenaire si nécessaire. Les DPMO présents actuellement en République Centrafricaine à Bangui et à Bouar, effectuent donc un effort ponctuel au profit des FACA qui sont en phase de reconstruction. En ce qui concerne plus particulièrement le PMO de Bouar, celui-ci permet par ailleurs de faire le lien avec les FACA en attendant l’arrivée prochaine d’EUTM.
OPÉRATION DAMAN
ENTRAÎNEMENT CONJOINT DES OBSERVATEURS D’ARTILLERIE
Le 16 mai sur le camp de Dayr Kifa au Liban, la Force Commander Reserve (FCR) a mené un entraînement conjoint avec 5 sous-officiers expérimentés du 5e régiment d’intervention libanais, afin de perfectionner les savoir-faire de l’observateur d’artillerie.
La matinée fut consacrée aux rappels techniques tels que la lecture et l’équipement de la carte, l’utilisation de la boussole ou encore des procédés topographiques de base. Par la suite, les soldats français et libanais sont passés à la mise en pratique depuis un poste d’observation sur le camp de la FCR.
L’après-midi a été consacré à la restitution des savoir-faire acquis le matin grâce au simulateur, qui permet de travailler dans des conditions proches du réel. Les soldats français et libanais ont pu ainsi se perfectionner sur l’implantation de la position, la délimitation des secteurs d’observation ou encore les réglages d’artillerie et destructions des cibles identifiées.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense