Point de situation des opérations du 10 au 16 mai.
BARKHANE
ACTIVITÉ DE LA FORCE
La semaine a été marquée par l’opération de libération des quatre otages au Burkina Faso, endeuillée par la mort de deux membres des forces spéciales, les premiers maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello.
Par ailleurs, la force Barkhane continue de porter son effort dans la zone du Liptako-Gourma à travers des opérations planifiées et des actions d’opportunité.
Au cours des deux dernières semaines, le groupement tactique désert (GTD) « Richelieu » a maintenu un dispositif permanent de contrôle de zone en conduisant à partir de ses emprises une succession de missions de courte durée sur l’ensemble de sa zone d’action concentrant ses efforts sur les axes, notamment la RN 17 au nord et au sud de Gao et sur la RN 16 dans les environs de Gossi.
Ces opérations conduites par les sous groupements tactiques désert appuyés et soutenus par des éléments du GTD aéro-combat ont consisté à effectuer des patrouilles, des contrôles de zone le long des axes et des opérations de reconnaissance ciblées. Celles conduites à partir de GOSSI, conjointement avec une section des forces armées maliennes (FAMa), avaient en particulier pour objectif de poursuivre l’appropriation de cette zone du Gourma malien, de manifester la présence de la force et de contester aux groupes armés terroristes toute liberté d’action dans la zone.
Du 22 avril au 3 mai 2019, dans le cadre du partenariat militaire opérationnel (PMO), un détachement du groupement tactique désert « Richelieu » a conduit dans la région de Dori une séquence de préparation aux opérations au profit d’une unité des forces armées burkinabées (FABF) ayant vocation à être engagées à court terme en opération.
Afin d’optimiser cette séquence de préparation opérationnelle conduite pour la première fois au Burkina Faso, le détachement de la force Barkhane avait préparé un programme permettant d’agir sur l’ensemble du spectre du combat interarmes adapté à la situation sécuritaire de la région et aux engagements à venir.
Une compagnie du 11e Régiment d’Infanterie Commando (RIC) a ainsi pu suivre cette formation complémentaire adaptée à la lutte contre les groupes armés terroristes alternant instructions théoriques et mises en situation sur le terrain. Ces actions ont été complétées par des rappels de secourisme au combat, des formations génie centrées sur l’ouverture d’itinéraires et le signalement d’IED, et des modules de droit des conflits armés.
Début mai, les militaires de la force Barkhane ont conduit à Ménaka, dans le Liptako, une opération conjointe avec les forces de sécurité intérieure, les forces armées maliennes (FAMa) et un détachement de la Mission multidimensionnelle intégrée des nations-unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMa). Cette opération s’est appuyée sur le poste de commandement et de coordination de la sécurité (PCCS) qui, depuis février 2019, réunit régulièrement les principaux acteurs de la sécurité de Ménaka, pour des réunions de coordination selon trois axes: renseignement, formation et opération.
Les soldats de la MINUSMa se sont joints à un détachement des forces armées maliennes (FAMa) pour patrouiller à travers le marché moderne de Ménaka, tandis que les militaires français ont appuyé les forces de sécurité intérieure dans l’établissement de check points à l’entrée de la ville et à certains endroits clés du marché au bétail. Barkhane a profité de cette occasion pour poursuivre son effort de formation portant sur l’organisation d’un point de contrôle et la fouille des véhicules et de leurs passagers.
Simultanément, des patrouilles conjointes ont parcouru un itinéraire minutieusement identifié, à travers les ruelles et les places de la cité.
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 81 sorties, parmi lesquelles 28 sorties de chasse, 16 sorties de ravitaillement/ISR, et 37 missions de transport. 83 sorties avaient été réalisées la semaine dernière.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal, volet français de l’Opération Inherent Resolve (OIR), poursuit sa mission de lutte contre Daech et continue à appuyer, en Syrie, les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), et en Irak les Forces de Sécurité Irakiennes (FSI).
Sur le terrain, en Irak, dans le Nord-Est syrien et dans la Moyenne Vallée de l’Euphrate, la situation sécuritaire reste stable.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
La France poursuit son engagement au sein du pilier appui de la coalition à travers la poursuite des opérations aériennes, et au sein du pilier « formation ».
Le détachement de l’« Atlantique 2 », déployé depuis février dernier sur la base aérienne projetée (BAP) au Levant dans le cadre de l’opération Chammal a achevé sa mission le 6 mai dernier. Il sera de nouveau déployé dans quelques semaines.
Deux aéronefs se sont ainsi succédé sur la BAP totalisant 23 missions de reconnaissance et de surveillance et plus de 200 heures de vol.
L’Atlantique 2 a contribué au volet renseignement de l’opération. Habituellement dédié aux missions aéromaritimes, et en particulier la lutte anti-sous-marine, cet avion de patrouille maritime est parfaitement adapté aux missions ISR (Intelligence, Surveillance and Reconnaissance) dont l’objectif sur ce théâtre est de détecter et d’identifier les activités des combattants de Daech. Également capable d’intervenir dans des missions de CAS (Close Air Support – appui aérien rapproché), l’aéronef peut effectuer des frappes d’opportunité grâce à sa capacité de largage de bombes guidées laser.
Pour la première fois, en avril, des militaires de la Task Force Monsabert ont accompagné sur le terrain les forces de sécurité irakiennes lors d’une opération de plusieurs jours dans la région d’Al Zeydan, à l’ouest de Bagdad. Cette étape supplémentaire dans la mission d’advise and assist de Monsabert se traduit par l’ajout d’un nouveau A à ses actions : celui d’accompagner.
Les conseillers français ont été associés dès la phase de planification de cette opération de fouille et de sécurisation d’un village ayant abrité des partisans de Daech. Le jour de leur participation, après le « rehearsal » (répétition) de la mission au centre opérationnel avec le chef opérations de la 6e division, le convoi a rejoint le poste de commandement avancé du 4e bataillon de la 24e brigade responsable des manœuvres. L’objectif était de sécuriser cette zone rurale, puis de procéder à son ratissage, à la fouille de maisons et à des vérifications d’identité.
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la coalition.
Cette semaine, les aéronefs de l’opération Chammal ont réalisé 19 sorties aériennes, et n’ont pas délivré de frappe.
OTAN
« FORMIDABLE SHIELD »
Le 12 mai 2019, la frégate multi-missions (FREMM) « Bretagne » a procédé au tout premier tir Aster 15 de son histoire, moins de trois mois après son admission au service actif, lors de l’exercice interalliés « Formidable Shield 2019 ». Cet exercice OTAN a pour vocation d’entraîner les marines participantes dans les domaines de la défense antiaérienne et antimissile. Cet exercice se tient actuellement en Atlantique Nord et est organisé par la VIe Flotte de l’US Navy. Il implique des navires de neuf marines alliées, dont deux frégates françaises de dernière génération : les FREMM « Aquitaine » et « Bretagne ».
C’est au large de l’Ecosse que la cible supersonique assaillante a été détruite en quelques secondes par l’Aster 15, missile anti-aérien de fabrication française. Ce résultat vient confirmer la polyvalence et les performances exceptionnelles des FREMM.
Ce succès confirme le haut niveau d’interopérabilité et d’intégration de la Marine nationale avec ses alliés, en tant que membre permanent du Forum Maritime Theater Missile Defense (MTMD).
EXERCICE NATO TIGER-MEET
Du 13 au 24 mai 2019, la France accueille la 55e édition du NATO Tiger Meet organisée par l’escadron de chasse 3/30 « Lorraine » sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan.
Exercice aérien de grande ampleur, le NATO Tiger Meet est considéré comme l’un des plus importants rendez-vous tactiques de l’OTAN, en Europe.
Cet évènement rassemble 60 avions de chasse et 13 hélicoptères de plus d’une dizaine de nationalités (France, Allemagne, Espagne, Angleterre, Italie, Portugal, Belgique, Autriche) sous un emblème commun : le tigre. Durant une dizaine de jours, 1500 militaires vont conduire, chaque matin, des opérations de très haute intensité, appelées COMAO (Combined Air Opérations). Celles-ci regroupent au sein d’un même dispositif plusieurs types d’appareils (chasseurs, hélicoptères, E-3F « Awacs » etc.) et permettent aux différents escadrons de s’affronter au cours de scénarios variés où les pilotes sont alternativement agresseurs (rouge) ou alliés (bleu) à certaines nations. En parallèle, plusieurs « shadow waves » décollent tous les après-midis. Ces missions, moins complexes que les COMAO, sont planifiées en priorité au profit des plus jeunes pilotes. Elles intègrent du combat à vue, du close air support (CAS, appui aérien rapproché) ou encore de la guerre électronique par exemple. Entraînements indispensables, elles sont un passage obligé pour pouvoir mener ensuite des COMAO.
CTF 473 — Mission CLEMENCEAU
« LA PEROUSE » : exercices bilatéraux dans le golfe de Bengale
Après 10 jours d’exercice bilatéral « Varuna » avec la marine indienne, du 1er au 10 mai, le porte-avions Charles de Gaulle et son escorte vont conduire une série d’exercices dans le golfe de Bengale avec les marines des États-Unis, de l’Australie et du Japon du 17 au 25 mai.
Baptisée « La Pérouse », cette série d’exercices navals permet à la France d’entretenir sa coopération militaire avec ses principaux partenaires stratégiques de la région. Il s’agit de développer et d’entretenir des liens forts, des habitudes de travail et une connaissance mutuelle indispensables à l’efficacité de notre action dans ces zones maritimes d’intérêts stratégiques où transitent 25 % du trafic mondial et 75 % des importations de l’Union européenne. La France est d’ailleurs l’un des rares pays européens à disposer d’une présence militaire permanente en océan Indien.
Durant cette période, la frégate australienne HMAS « Toowoomba » et un sous-marin australien, ainsi qu’un bâtiment américain, le destroyer lance-missiles USS « William P. Lawrence », s’entraîneront avec le groupe aéronaval constitué du porte-avions « Charles de Gaulle », de la frégate multi-mission « Provence », de la frégate de défense aérienne « Forbin », de la frégate anti-sous-marine « Latouche-Tréville » et du bâtiment de commandement et de ravitaillement « Marne ».
Le destroyer porte-hélicoptères JS « Izumo » et le destroyer JS « Murasame » des Forces Maritimes d’Auto-Défense japonaises rejoindront ce groupe pour mener des exercices communs du 19 au 22 mai.
« La Pérouse » sera l’occasion d’échanger des officiers, d’améliorer les communications entre les bâtiments, de s’entraîner à la navigation en formation, aux exercices incendie, aux ravitaillements à la mer et aux missions de sauvetage en mer.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense