Le 07 janvier 2011, dans le sud de la vallée de Tagab, région de Mirkhel : le battle group Richelieu engage ses trois sous-groupements pour l’opération Storm Rumbling Puebla, qui a permis de saisir de l'armement, plusieurs centaines de munitions ainsi qu’une vingtaine de kilos de matière explosive servant à la fabrication d’IED (engins explosifs improvisés).
Il s’agit de la première opération majeure de Richelieu dans la zone verte. Il accompagnait le kandak (bataillon) 24 et une compagnie du kandak 32 de l’armée nationale afghane.
Au rehearsal (briefing avant mission), le colonel Heluin, commandant le bataillon Richelieu, explique l’objectif de l’opération: « avec l’ensemble du bataillon et nos deux kandaks binômes, nous avons décidé de nous engager dans la vallée de Tagab pour y saisir des armes et des munitions utilisées par les insurgés. Nous aborderons le village de Mirkhel, nous y resterons deux jours et nous nous installerons au milieu de la population : je veux montrer aux afghans que nous sommes attachés à rester à leurs côtés ».
Dès la nuit tombée, une fois l’élément de couverture en place, les militaires des sous-groupements Cèdres et Boucs, chargés d’éclairer la zone où auront lieu les fouilles, avancent en sûreté dans le village de Mirkhel. Malgré le noir total, ils franchissent les murets et se faufilent dans les ruelles étroites grâce à leur intensificateur de lumière. Une fois le périmètre sécurisé, ils entament la fouille des compounds inoccupés où ils vont s’installer et prendre position.
Dans la matinée, le détachement d’ouverture d’itinéraire protégé et l’équipe de déminage avancent à leur tour dans le village sous la protection de l’élément d’appui. Leur mission consiste à rechercher des engins explosifs improvisés. Avec leurs véhicules spécialisés VBHP (véhicule blindé hautement protégé) et Buffalo, ils manœuvrent dans les chemins escarpés du village et s’assurent que les véhicules de réapprovisionnement pourront passer, plus tard, par la même piste.
Toute la zone est reconnue. Le soleil se couche derrière les montagnes, chaque section s’installe pour passer la nuit, les tours de garde s’organisent. Cette première journée se caractérise par une quasi absence de réaction des insurgés, mais surtout par un accueil particulièrement bon de la population et des autorités religieuses.
Le lendemain, dès l’aube, l’action de fouille opérationnelle reprend. Compound après compound, rien n’est laissé au hasard. Au total, les fouilles vont concerner 80 bâtiments et près de 300 véhicules. Une mitrailleuse, deux fusils d’assaut, un lance-roquette, plus de 230 munitions, dont des obus de mortier et des roquettes, et 20 kg de matière explosive servant à la fabrication d’IED sont saisis.
Plus au sud, une shura est organisée avec les responsables des actions civilo-militaires. Un militaire du détachement explique que cette shura va permettre de « discuter de différents projets à réaliser dès que la sécurité sera assurée dans la vallée : reconstruction de routes, de murs, de ponts, de passerelles. Ces shuras nous permettent d’être au plus près des préoccupations de la population ». La perspective de cette shura déplaît visiblement aux insurgés qui ont tenté une attaque coordonnée sur la coalition. Sans succès, ils sont repoussés et la mission continue.
Malheureusement, à la fin de cette deuxième journée, alors que le désengagement est initié, un mécanicien du battle group est tué par l'explosion d'un IED alors qu’il participait au dépannage d’un véhicule en panne.
Cette opération complète l’action de la Task Force La Fayette mène depuis plusieurs semaines plus au nord. La poursuite de ces opérations permet d’affaiblir inexorablement les insurgés en récupérant leur armement et leurs munitions et en nouant des contacts solides et durables avec la population.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense et des anciens combattants