Afghanistan : des militaires américains décorés pour leurs actions au profit des soldats français

Le 13 mars, le général de brigade Palasset a décoré des soldats et pilotes d’hélicoptères qui avaient assuré, le 7 septembre 2011, l’évacuation de militaires français blessés sous le feu des insurgés.

L’action s’était déroulée pendant une opération de contrôle de zone conduite par des forces de sécurité nationales afghanes (ANSF) dans la région de Mobayan en Kapisa. Les soldats français du GTIA Kapisa, alors armé par le Battle group (BG) Raptor, appuyait les soldats afghans.

Profitant du désengagement de l’armée nationale afghane (ANA), un groupe d’une quarantaine d’insurgés lourdement armés et mobiles avait violemment pris à partie les unités françaises. Au cours des combats, un militaire français avait été tué et 14 autres militaires avaient été blessés dont 3 gravement. Alors que les unités françaises étaient toujours sous le feu des insurgés, des hélicoptères de la coalition, armés par la Task force américaine Poseidon, s’étaient posés au milieu de la zone de combat et avaient pris en compte les blessés les plus graves pour les évacuer vers l’hôpital militaire américain de Bagram.

Au cours de la cérémonie, le général Palasset, a souligné la bravoure et l’efficacité des 6 militaires américains : le commandant Bundy, le sous-lieutenant Barrington, l’adjudant-chef Deoliveira, l’adjudant Gibson, le sergent Wengeler, le 1^ere classe Cowley.
Cette cérémonie de remise de décorations à des soldats américains est la 3^e depuis le début de l’année.

Le 19 février 2012, 3 chirurgiens américains de l’hôpital militaire de Bagram ont été décorés par le général de corps d’armée de Bavinchove, chef d’état-major de la FIAS (Force internationale d’assistance et de sécurité) de la médaille d’or de la défense nationale pour leur action le 20 janvier 2012 au profit des militaires français blessés par l’attaque d’un soldat afghan sur la base de Gwan en Kapisa.

Ce jour là, un soldat afghan avait ouvert le feu sur un groupe de soldats français pendant une séance d’entraînement physique. 18 d’entre eux avaient été touchés dont 4 sont décédés. Immédiatement, des hélicoptères de la coalition, français et américains avaient décollé pour évacuer les 14 blessés dont 8 dans un état grave vers les hôpitaux militaires de Kaboul et Bagram. Un des chirurgiens de Bagram se souvient : « Dès que nous avons été avertis de l’arrivée des victimes, l’ensemble de notre personnel a cessé ses activités pour se préparer à recevoir ce grand nombre de blessés graves. Des chirurgiens aux pharmaciens, tout le monde préparait les équipements nécessaires pour sauver des vies. »

Trois jours après l’attaque, tous les militaires français blessés, y compris les plus graves, avaient été suffisamment stabilisés pour être rapatriés en France.

Le 19 février 2012, le personnel du service de santé déployé à l’hôpital militaire français de Kaboul, a assisté à la remise des décorations. Ils ont salué l’engagement de leurs camarades américains, les chirurgiens Tellez, de Bose et Putty.

Humble et modeste, le commandant de Bose affirme qu’il n’a fait que son travail. Il admet tout de même que « faire partie de cette cérémonie sera un souvenir que je porterai en moi pour le reste de ma vie ».

Deux jours plus tard, le 21 février 2012, 11 militaires américains se sont vus remettre la médaille commémorative française avec l’agrafe « Afghanistan », en récompense de leurs actes de bravoure le 13 juillet 2011 au profit de soldats français blessés dans un attentat suicide.

Le général Palasset, qui a remis les médailles aux soldats américains, a rappelé les circonstances de leur action. Alors que les militaires français du BG Raptor sécurisaient une assemblée traditionnelle afghane, un insurgé a conduit un attentat suicide sur un poste de combat. Dans le poste, 5 militaires français ont été tués, leur interprète a été grièvement blessé. A proximité du poste, 4 militaires français et 3 civils afghans ont été blessés. Parmi eux, un militaire était gravement blessé, ainsi qu’une adolescente afghane.

L’explosion a été suivie d’une prise à partie par les insurgés, empêchant de porter secours aux blessés. Une force de réaction rapide est immédiatement déclenchée. Une équipe américaine, de la Provincial reconstruction team, TF Maverick, qui participait à l’opération, a traversé rapidement la route avec ses véhicules pour appuyer une riposte contre les insurgés et permettre l’évacuation, sous le feu, des blessés français.

Les déclarations du général Palasset en remettant la médaille commémorative française aux 11 militaires américains* résument bien l’esprit de ces 3 cérémonies : « dans le métier des armes, rien n’est oublié. Par-dessus tout, aucun acte de bravoure, ni aucun acte de camaraderie n’est oublié. Bien que ces évènements soient survenus durant un précédent mandat, les militaires français souhaitent ardemment, par ce geste, remercier leurs frères d’armes américains qui ont sauvé des soldats français, sans craindre pour leur propre vie. »

* capitaine Mcinnis, sous-lieutenant Sgambato, sergent-chef Boersma, sergent Goodwin, sergent Young, caporal Bettencourt, caporal Coleman, caporal Dasilva et caporal Stratidis, 1^re classe Jutras et 1^re classe Mac Gregor

Liens vers les brèves du 13 juillet 2011 et du 7 septembre 2011, et du 20 janvier 2012.