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Agapanthe 2010 vu par les pachas de deux bâtiments engagés dans l’opération

Mise à jour  : 21/02/2011

Depuis la mi- novembre 2010, le pétrolier-ravitailler La Meuse et la frégate anti sous-marine Tourville sont engagés dans l’opération Agapanthe 2010. Leur commandant témoignent des missions effectuées depuis le lancement de l’opération.

« Durant l’opération Agapanthe 2010, la mission de La Meuse consiste à assurer le soutien logistique de la force, explique le capitaine de frégate Bertrand Hudault, commandant le pétrolier-ravitailleur. Il s’agit d’abord de fournir le carburant (gazole et carburéacteur) aux bâtiments. Nous sommes également chargés du ravitaillement en vivres, en munitions et en matériels de rechange, et de la récupération des déchets qui sont retraités à terre. Enfin, nous sommes en mesure de fournir de l’eau distillée ou de l’eau douce.

La Meuse est un bâtiment logistique, mais c’est d’abord un bâtiment de guerre. A ce titre, elle doit pouvoir conduire une large palette de missions, même son système d’armes n’est évidemment pas comparable à celui d’une frégate. Elle peut ainsi exercer une surveillance des activités maritimes à proximité, capacité que nous avons mise en œuvre au début de l’opération Agapanthe 2010 en contrôlant le trafic maritime en Méditerranée au profit de l’OTAN. Dans le golfe d’Aden et l’océan Indien, nous avons apporté notre soutien aux opérations de lutte contre la piraterie : escorte de navires, patrouilles dans le corridor de navigation sécurisé et, grâce à notre hélicoptère, localisation d’embarcations de pirates ».

Le capitaine de frégate Hudault tient à préciser le cœur de métier de son bâtiment : « l’essence même de la mission d’un pétrolier reste les ravitaillements à la mer, des manœuvres délicates qui doivent être conduites avec précision. En neuf ravitaillements, conduits en simple (un bateau) ou en double (deux bateaux simultanément), nous avons délivré 2755 tonnes de gazole, 4497 tonnes de carburéacteur, plus de 300 tonnes de vivres et de fret. Ces manœuvres logistiques sont complexes mais permettent à la force de se maintenir longtemps à la mer et de continuer ainsi à appuyer les troupes au sol en Afghanistan. Pendant la phase Pamir de l’opération, le Charles de Gaulle a ainsi effectué quarante-sept jours de suite à la mer et le Tourville trente-huit. Un ravitaillement à terre se serait traduit par cinq à huit jours d’interruption des opérations pour chaque bâtiment.

Enfin, et toujours dans notre fonction première, Agapanthe 2010 nous a également donné l’occasion de confirmer notre niveau d’interopérabilité : nous avons ravitaillé sans problèmes des bâtiments américain, hollandais, turc et indiens ».

Pour la frégate Tourville, la fonction première, c’est la lutte contre les sous-marins. Le capitaine de vaisseau Durteste, qui commande le navire, l’explique : « au sein du groupe aéronaval, le Tourville participe à la protection du porte-avions et du ravitailleur contre les sous-marins, son domaine d'expertise. Nous disposons ainsi, en particulier, d’un sonar actif dans les très basses fréquences particulièrement performant. Nous sommes également capables d’agir dans la lutte au-dessus de la surface par nos capacités à repérer et à identifier les menaces. Le Tourville peut également apporter une capacité supplémentaire d'intervention dans le cadre de la lutte contre la piraterie avec son hélicoptère Lynx et une équipe de visite opérationnelle ».

Le pacha revient sur les premières semaines de l’opération : « nous avons débuté notre participation à la phase Pamir de l’opération Agapanthe 2010 par une période sur l'avant du porte-avions destinée à reconnaître la zone d'opérations. Notre mission consistait alors à observer le trafic maritime et aérien, l'activité des forces alliées dans la zone et l'environnement océanographique. Quand le Charles de Gaulle et le Forbin sont arrivés sur la zone d'opérations, ils ont bénéficié ainsi d'une connaissance immédiate et actualisée du milieu aéromaritime dans lequel nous allions travailler.

Dans le golfe d'Aden, notre action a été principalement tournée vers la lutte contre la piraterie. Le Tourville a apporté ses capacités de surveillance des mobiles de surface, en interrogeant les bâtiments au comportement suspect et en recherchant les informations sur la présence de présumés pirates, pour les partager ensuite avec les forces maritimes opérant dans la zone. Fin janvier, nous avons été placés en soutien direct de la force maritime européenne pour assurer la protection directe de bâtiments empruntant une voie de transit recommandée, l’IRTC (internationally recommended transit corridor) ».


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense et des anciens combattants