Point sur les opérations de la force Sangaris, engagée en République centrafricaine, du 29 avril au 7 mai 2014.
En appui de la MISCA, la force Sangaris est déployée sur l’ensemble du territoire de la République Centrafricaine. Les éléments du dispositif Sangaris sont engagés dans l’ouest et le nord-ouest avec le GTIA Dragon, à Bangui et à Boda avec le GTIA Savoie et à l’est sur un axe Sibut – Bria avec le GTIA Scorpion.
A Bangui
La semaine a été marquée par la prise en compte de la sécurisation de l’aéroport de Bangui par l’EUFOR RCA le mercredi 30 avril, jour de l’annonce par l’Union européenne de la capacité initiale opérationnelle de la force.
La situation sécuritaire dans la capitale est restée calme cette semaine. La MISCA et le GTIA Savoie poursuivent leurs missions de contrôle de zone, notamment dans les 3eet 5earrondissements, ainsi qu’à la sortie nord de la capitale. La coopération se poursuit entre les gendarmes centrafricains et les gendarmes français. La première patrouille en autonomie d’une trentaine de gendarmes de la brigade centrale de Bangui le 5 mai, accompagné d’un groupe de la MISCA, illustre la montée en puissance progressive des forces de sécurité intérieure centrafricaines (les FSI).
Dans l’ouest
Le GTIA Dragon a poursuivi la sécurisation de la MSR reliant la capitale au Cameroun. Cette semaine, près de 150 véhicules, dont plus de 100 poids lourds sont entrés dans le pays sans escorte. Le 2 mai, la Force a accueilli à Bouar la visite de la présidente de transition Catherine Samba-Panza, accompagnée du général Soriano, commandant la Force Sangaris. Aucun incident n’est venu troubler cette visite présidentielle d’une grande importance pour la population et les autorités locales.
Le 5 mai, le GTIA Dragon a conduit une mission de reconnaissance depuis Bossangoa vers Paoua, ville située au nord-ouest de la République centrafricaine. Cette mission visait à reconnaître cette zone difficile d’accès, dans laquelle de nombreuses exactions étaient rapportées depuis une dizaine de jours, et à y rétablir la situation sécuritaire et humanitaire avec la MISCA. Alerté par un appui renseignement, les éléments de la Force Sangaris se sont déployés au niveau de Boguila, à moins d’une centaine de kilomètres de Paoua, pour protéger le village et barrer la route à une colonne de pick-ups et de motos transportant des individus lourdement armés. Le groupe armé a immédiatement engagé le combat, manœuvrant avec agressivité contre les soldats français. Ces combats ont duré plus de trois heures et ont cessé dans la soirée. Face à l’agressivité de l’adversaire, la Force Sangaris a fait usage de son armement lourd (missile anti-char et mortier). La décision a également été prise d’engager un appui aérien d’avions de chasse, en provenance de Ndjamena. Au bilan, 1 pick-up et une dizaine de motos ont été détruites, et une dizaine de combattants sont estimés avoir été tués. Aucun blessé n’est à déplorer du côté de la force Sangaris. L’action des militaires français a été saluée par les villageois de Boguila. Neuf jours auparavant, ces derniers avait été victimes du raid de « prédateurs » appartenant vraisemblablement au groupe armé qui s’est dévoilé le 5 mai. La force Sangaris est restée sur position le lendemain pour prévenir toute nouvelle attaque contre les populations.
Dans l’est
Le GTIA Scorpion est déployé de Sibut à Bria, son dispositif est désormais centré sur Bambari. Ce nouveau déploiement facilite la mobilité du GTIA dans sa zone de responsabilité, dissuadant ainsi les incursions de groupes armés. Il peut ainsi assure la libre circulation entre Sibut et Bria et poursuit les rencontres avec les autorités locales. Ces rencontres sont l’occasion de diffuser de nombreux messages d’apaisement et d’explication de la mission de la Force Sangaris. Les éléments du GTIA Scorpion rayonnent aussi autour des axes principaux, afin de prendreen compte la situation dans des zones reculées. La situation semble se stabiliser, mais la vigilance reste de rigueur.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense