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Opération Serval : retour sur un an d’opération

Mise à jour  : 13/01/2014

Il y a un an, le 11 janvier 2013, les autorités maliennes demandent à la France son aide pour arrêter l’avancée de groupes terroristes en direction de Bamako et les repousser vers le Nord.

Sur décision du Président de la République, les armées lancent en quelques heures l’opération Serval.

Cet engagement des armées françaises devait répondre à trois objectifs :

·       arrêter l’offensive lancée par les terroristes vers le Sud ;

·       désorganiser les réseaux et la logistique des terroristes ;

·       ramener les conditions d’une normalisation de la vie politique, soutenir la remontée en puissance de l’armée malienne et assister la MISMA, transformée plus tard en MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) dans le cadre de la résolution 2011 du Conseil de sécurité des Nations unies.

En l’espace de quelques jours, la force Serval a stoppé l’offensive des terroristes et engagé une offensive sur l’ensemble des villes au Nord de la boucle du fleuve Niger,permettant au gouvernement malien de recouvrer l’intégrité et la souveraineté du Mali.

Mi-février, l’ensemble des principales villes maliennes avaient été reprises, et la force a porté son effort dans le Nord-Est du pays afin de désorganiser en profondeur les groupes terroristes. Ces opérations, menées conjointement avec les forces armées maliennes ou en coordination avec les forces africaines de la MISMA, puis de la MINUSMA, ont permis de neutraliser plusieurs centaines de terroristes et d’affaiblir leur potentiel logistique. Environ 160 bâtiments et dépôts logistiques et 120 véhicules appartenant aux groupes terroristes ont été détruits. Par ailleurs, 220 tonnes de munitions et plusieurs centaines d’armement ont été saisis ; une vingtaine de tonnes de nitrate d’ammonium a été détruite.

Parallèlement, une force de l’ONU, la MINUSMA, s’est déployée le 1er juillet 2013, prenant la suite des actions conduites par la MISMA, et l’Union européenne a lancé la mission EUTM Mali au profit de l’armée malienne. La vie politique a également repris, avec l’organisation d’élections nationales à l’été 2013, puis d’élections législatives fin 2013.

L’ensemble de ces avancées a été obtenu au prix d’un engagement intensif des armées, et au prix de la vie de sept militaires français tombés au champ d’honneur. Au plus fort des combats, 4500 militaires ont été engagés dans l’opération Serval. D’un point de vue logistique, le terrain malien, extrêmement vaste (deux fois et demie la France) et soumis à de fortes contraintes naturelles (aucun accès à la mer,zone désertique, fortes chaleurs et abrasivité du terrain) a posé de nombreux défis à la force, amplifiés avec la dispersion géographique, durant une certaine période, des unités de la force. A titre d’exemple, plus de trois millions de kilomètres ont ainsi été parcourus par les logisticiens de la force, et plus de 17 millions de litres de carburant aéronautique et 3 millions de litres de carburant terrestre ont été consommés.

Aujourd’hui, environ 2 500 militaires français sont engagés sur le théâtre malien. Leur mission vise à poursuivre la désorganisation des réseaux terroristes et de leur logistique, et à accompagner la montée en puissance des Forces armées maliennes (FAMA) et à appuyer l’engagement de la MINUSMA.

Le dispositif de la force Serval est essentiellement réparti entre Bamako et Gao. L’état-major opératif est situé à Bamako, aux ordres du général de division Foucaud.

Les moyens terrestres sont constitués d’un groupement tactique interarmes et d’un groupement aéromobile déployés à Gao ; d’un bataillon logistique (transport, ravitaillement, maintenance, soutien santé)déployés à Bamako et à Gao  et de moyens de soutien sanitaires associés (antennes chirurgicales avancées) ;

Les moyens aériens déployés sont composés de chasseurs, d’avions ravitailleurs et de transport, et de moyens de renseignement, opérant depuis Bamako(Mali), N’Djamena (Tchad) et Niamey (Niger).

Chronologie

11 janvier 2013 : lancement de l’opération Serval au Mali, avec trois objectifs définis : mettre un coupd’arrêt à la progression des groupes terroristes, libérer l’intégralité duterritoire pour permettre à l’État d’y recouvrer son autorité et permettrel’application des résolutions internationales.

25, 27 et 30 janvier 2013 :(respectivement) libération des villes de Gao, de Tombouctou, et de Kidal.

2 février 2013 : le Président de laRépublique, François Hollande, se rend à Tombouctou et à Bamako.

28 mars 2013 : François Hollande annonce le calendrier de désengagement des soldats français au Mali.

11 août 2013 : élection du Président malien Ibrahim Boubacar Keïta.

11 août 2013 : le général Grégoire de Saint Quentin quitte le commandement de la force Serval au Mali. C’est le général de division Marc Foucaud,commandant l’état-major de force de Besançon, qui lui succède.

19 septembre 2013 : cérémonie d’investiture du Président malien, M.Ibrahim Boubacar Keïta en présence de François Hollande.

24 novembre 2013 : premier tour des élections législatives au Mali.

15 décembre 2013 : second tour des élections législatives au Mali.

8 janvier 2014 : à l’occasion de ses vœux aux armées, le Président de la République a annoncé que les« effectifs passeront de 2.500 à peu près aujourd’hui, à 1.600 au milieu du mois de février, puis déclineront jusqu’à 1.000, ce qui sera le niveau nécessaire pour faire face à toute menace qui pourrait resurgir. »


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense