Du 3 au 14 juin 2018, sur le camp de Pabradé en Lituanie, le détachement français Lynx intégré au sein du Battle group eFP a participé à l'exercice Saber Strike, organisé par l’OTAN, et mobilisant près de 18 000 soldats de 19 pays dans les états baltes et en Pologne. Dans ce cadre, le Battle group, rattaché à l'Iron Wolf Brigade lituanienne, a d'abord participé à Thunder Storm, le plus grand exercice militaire de l’histoire de l’armée lituanienne avec près de 9 000 militaires participants.
La période d’exercice a débuté par deux jours d’entraînement durant lesquels les compagnies du Battle group se sont affrontées sur le camp de Pabradé. La compagnie française a reçu pour mission de s’emparer d’un village de combat, face à un ennemi motorisé renforcé d’une section génie. Cette mission a été l’occasion pour le sous-groupement tactique interarmes de travailler le combat en zone cloisonnée, dans les sous-bois, combinant conquête du terrain par les fantassins débarqués et appui des véhicules en arrière, en particulier les véhicules blindés de combat d’infanterie et les chars Leclerc, sous la bulle de protection anti-aérienne des pièces Mistral de la section sol-air du 40e régiment d’artillerie, venue en renfort pour l’exercice. Le deuxième jour, la compagnie française a du s’emparer d’un point de franchissement dans le fuseau ouest.
Cette première phase a permis au sous-groupement tactique interarmes de découvrir le camp de Pabradé et d’opérer une belle progression en deux jours grâce aux bonnes pratiques acquises lors de la préparation opérationnelle en amont du déploiement. Les exercices étaient effectués sous le contrôle d’officiers arbitres contrôleurs de toutes les nationalités. Répartis entre les différentes sections, ils ont arbitré les phases de combat et apporté leur expertise pour faire progresser les chefs et les soldats.
En parallèle, la partie soutien multinationale, coordonnée par l’armée allemande, était en mesure de ravitailler en carburant et en vivres les unités depuis l’ancienne usine de Pabradé. Les transmetteurs, logisticiens et mécaniciens étaient prêts à intervenir en permanence.
Les exercices se sont poursuivis par un affrontement entre le bataillon eFP, en posture offensive et le bataillon lituanien Vaidotas, en posture défensive. Les rôles ont ensuite été échangés dans la seconde phase de combat.
L’objectif de cet exerciceétait de confirmer l’interopérabilité au sein du Battle Group, entre les détachements croate, allemand, néerlandais, norvégien et français ainsi qu’avec les forces armées lituaniennes en termes de conception et de conduite de la manœuvre.
Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2018 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 4 chars Leclerc et de 13 VBCI. Cette mission Lynx est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense