L’adjudant-chef François, commandant la brigade de gendarmerie prévôtale revient sur son parcours, ses motivations, et sur les missions qu’il occupe en tant que commandant de la brigade de gendarmerie prévôtale, dans le cadre de l’opération DAMAN.
Après avoir effectué mon service militaire à Berlin au 46e Régiment d’infanterie (RI), j’ai décidé de m’engager dans la Gendarmerie. À l’époque, ce choix a été dicté par la volonté de servir la France, de découvrir d’autres pays et d’autres cultures. C’est les raisons pour lesquelles, en sortie d’école de sous-officier de gendarmerie, j'ai tout naturellement choisi la Gendarmerie Mobile. Les missions se sont succédé et ont répondu pleinement à mes attentes : Nouvelle-Calédonie, Guyane à deux reprises avec le début de la mission de lutte contre l’orpaillage clandestin, la Corse ou encore le Kosovo.
Puis, j’ai passé le concours d’officier de police judiciaire et, à l’issue, l’affectation en brigade territoriale. L’expérience judiciaire acquise, je me suis porté volontaire pour effectuer des missions au sein de la Gendarmerie prévôtale ce qui m’a permis de faire différentes missions sur des théâtres aussi variés que le Mali, La Lituanie ou le Liban. Ces déploiements sont enrichis et complétés mon expérience professionnelle. J’ai pu retrouver le monde que j’avais eu l’occasion de connaître quelques décennies auparavant.
Rôle de la Prévôté au sein de la Force Commander Reserve (FCR)
Le détachement prévôtal au Liban est une entité constituée d’un Lieutenant-colonel, conseiller Gendarmerie auprès du chef de corps, et d’une Brigade prévôtale des théâtres d’opérations extérieures (BPTOE). Implantée sur le camp de Dayr Kifa, elle est composée d’un commandant de brigade, fonction que j’occupe, et complétée par deux enquêteurs dont un sous-officier arabisant.
Si pour de nombreux militaires, le fait de côtoyer des prévôts est une chose banale, voire intégrée pour ceux qui ont déjà plusieurs Opérations extérieures (OPEX )à leur actif, notre mission est souvent méconnue et reste cantonnée à un rôle répressif. Or, nos activités sont extrêmement variées et peuvent être résumées en quatre points : police judiciaire, police générale, appui à la force et renseignement.
La compréhension de notre action quotidienne auprès de la Force implique un travail de proximité et une réelle volonté d’intégration au sein d’un environnement parfois nouveau pour certains d’entre nous. Une proximité qui, par un dialogue permanent avec les différents échelons hiérarchiques, du soldat du rang au commandant de compagnie, permet d’une part d’anticiper tout problème mais également de favoriser le passage de l’état de gendarme métropolitain à celui de prévôt en OPEX.
Enfin, principalement par le biais de nombreuses sensibilisations, l’action préventive est un axe majeur et une priorité de notre action, permettant ainsi d’anticiper les difficultés à venir et favorisant ainsi l’exécution des missions pour la Force.
Dans le cadre de l'opération DAMAN, près de 700 militaires français et une compagnie d'infanterie finlandaise contribuent à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) en armant une partie de son état-major et la Force Commander Reserve de l'opération. Cette unité de réserve et d'intervention de la FINUL réalise ses missions sur l'ensemble de la zone du Sud-Liban en étroite coopération avec les forces armées libanaises.
Sources : État-major des armées
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