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DAMAN : Les experts démineurs français en première ligne

Mise à jour  : 22/07/2020

De nombreux chantiers de déminage sont en cours au Sud-Liban, conséquence des récents conflits. Les casques bleus français, qui arment la Force Commander Reserve (FCR), ne sont en général pas concernés par ces actions de déminage. Cependant les experts démineurs français, dits EOD/IEDD (Explosive Ordnance Disposal/IEDD), déployés au sein de la FCR et reconnus à l’international, apportent ponctuellement leur expertise sur la zone d’opérations de la FINUL.  

Au début du mois de juillet, des militaires cambodgiens ont reçu la mission de déminer une zone délimitée au sud de la ville de Blida. Ce chantier de déminage se situe sur un terrain broussailleux et escarpé et jouxte des habitations dont la plus proche est à moins d’une centaine de mètres. Le contexte est compliqué, et peu de rapports préexistent sur la zone.

Au début de leur mission, après plusieurs jours de préparatifs pour accéder à la zone de déminage, le détachement cambodgien tombe de manière inopinée sur une mine à fleur de terre. Cette situation est très inhabituelle. La mine étant visiblement en mauvais état, ils décident de faire appel aux EOD/IEDD français pour mener une expertise sur la munition.  

A l’arrivée sur le site, les premières questions des EOD/IEDD portent sur l’historique du site : quel combat, à quelle date, quels autres types de mines ont déjà été trouvés dans la région ? Le contexte posé, des questions plus techniques suivent. Au même moment, les deux auxiliaires EOD/IEDD préparent le matériel pour l’intervention. Tout est choisi de manière minutieuse, le contenu du sac, la tenue, les moyens de transmissions, etc.

Les quatre équipiers EOD/IEDD s’avancent ensuite vers le couloir d’accès à la zone minée, aux abords immédiats duquel la mine antichar a été découverte.

Seule l’équipe française EOD/IEDD reste sur zone, tout le reste du détachement retournant à distance de sécurité. L’adjudant-chef Stéphane EOD/IEDD est équipé le premier pour mener l’inspection. La veste de protection est fermement fixée par le caporal-chef Romain et le sac rempli avec soin par le caporal-chef Hakim. Les auxiliaires sont attentifs au moindre détail ; de leurs actions dépendent la réussite de l’expertise et la sécurité de l’EOD/IEDD.

Après une marche d’approche de quelques dizaines de mètres, l’adjudant-chef est déjà sur les lieux. La mine a effectivement une brèche sur le flanc, est ancienne et recouverte en partie de terre. Après, un examen visuel approfondi, l’adjudant-chef est en mesure de confirmer le type de munition et a également réfléchi aux possibilités d’intervention dans un contexte complexe, avec une population à proximité. Le deuxième EOD/IEDD, l’adjudant Martial empreinte à son tour le couloir jusqu’à la mine et procède de la même manière. Deux expertises sont menées pour corroborer les résultats. Tous deux se coordonnent ensuite sur les meilleures solutions proposables pour neutraliser le danger et font leur rapport aux responsables du chantier. Tant que la mine est sur place, le chantier reste suspendu, ces-derniers espèrent donc une destruction rapide de la munition.

Ce jour-là, le travail des EOD/IEDD français s’arrête au stade de l’expertise et du conseil, leur rapport permettra au chef des opérations de la FINUL de prendre une décision sur la conduite à tenir.

Les EOD/IEDD ont également la particularité de travailler en réseau, de manière intégrée. Si leur rapport sur la munition a pu être aussi complet et leur expertise approfondie, ce fut notamment grâce au soutien, depuis la France, du Pôle Interarmées Munex (PIAM)/département des études et expertises et gestion de l’information, qui a envoyé à l’équipe présente au Sud-Liban des fiches techniques précises sur les munitions de ce type pour les appuyer dans leur expertise.

Par leur savoir-faire pointu et reconnu, les EOD/IEDD français ont eu de nouveau une action déterminante au profit de la FINUL dans sa mission de paix au Sud-Liban.

               

Dans le cadre de l'opération Daman, près de 700 militaires français et une compagnie d'infanterie finlandaise contribuent à la force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) en armant une partie de son état-major et la Force Commander Reserve de l'opération. Cette unité d'intervention de la FINUL réalise ses missions sur l'ensemble de la zone du Sud-Liban en étroite coopération avec les forces armées libanaises.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA