DAMAN : Le SIMU aux avants postes

Le détachement du SIMU œuvre au quotidien pour assurer la sécurité pyrotechnique des zones protégées, stocker, gérer et assurer la maintenance des munitions, puis lorsque cela s’avère nécessaire les détruire. Pour accomplir l’ensemble de ces missions quotidiennes, une équipe de 3 personnes est aux ordres du commandant Lionel, l’adjudant Jérôme chef du dépôt qui y fait régner l’ordre, son adjoint le maréchal des logis William plus particulièrement affecté au stockage des munitions et l’aide artificier, le 1e classe Olivier qui officie comme magasinier. Tous sont affectés dans différents services en France et se sont rencontrés à l’occasion de l’opération. 

L’adjudant Jérôme, qui en France gère l’allocation des munitions annuelle des régiments depuis son bureau au Commandement des Forces Terrestres, apprécie particulièrement sa mission sur le terrain au Sud-Liban. « J’ai récemment supervisé le vieillissement des munitions présentes au sein de chaque unité en faisant une visite de contrôle interne. Ceci m’a amené à éditer un avis technique pour déterminer si oui ou non les munitions devaient être détruites. » Chaque type de munition a un fascicule qui lui est propre et qui détaille ces caractéristiques. « C’est un peu notre bible ! » explique l’adjudant dans un sourire. Il existe aussi des munitions qui ne sont pas utilisables comme les balles traçantes, et qui ne peuvent pas non plus être rapatriées en France et seront donc détruites. 

Des destructions de munitions sont réalisées une fois par mandat pour vider les stocks de ces matières non consommables. 

Ce jour-là, 2000 munitions de 7.62 mm vont être détruites par le SIMU de la FCR sur un total de 16 000 munitions en stock qui seront incinérées les prochains jours. 

Le commandant Lionel, l’adjoint interarmées du soutien munitions, prend le temps d’expliquer aux militaires français et finlandais présents pour suivre la destruction comment l’incinération sera menée. En opération, l’opportunité de découvrir des spécialités que nous ne côtoyons pas en France est particulièrement intéressante et participe directement à la culture d’armes de chacun. 

Les munitions sont versées depuis leur caisse dans une cheminée d’incinération, elle-même entourée de larges murs de béton. La zone est bien protégée car les flammes montent haut et quelques déchets peuvent s’échapper. 

Pour procéder à l’incinération, le maréchal des logis William et le 1e classe Olivier versent 10 litres de gasoil et 3 litres d’acétone, qui seront suffisants pour détruire l’intégralité du lot. 

L’ensemble du groupe rejoint ensuite une zone éloignée, avant la mise à feu faite par l’équipe du SIMU. Rapidement les flammes gagnent le haut de la cheminée dans un crépitement digne d’un feu d’artifice. En quelques minutes le feu a raison des munitions et se consume ensuite pendant 30 minutes. Puis, une heure supplémentaire est nécessaire pour atteindre le refroidissement complet de l’incinérateur à partir duquel l’équipe du SIMU peut aller constater le résultat et s’assurer de l’absence de matière active. 

La FCR s’appuie sur des militaires détenant des expertises pointues, passionnés par leur métier, dont l’efficacité participe chaque jour au soutien des opérations de maintien de la paix au Sud-Liban.

Dans le cadre de l'opération Daman, près de 700 militaires français et une compagnie d'infanterie finlandaise contribuent à la force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) en armant une partie de son état-major et la Force Commander Reserve de l'opération. Cette unité d'intervention de la FINUL réalise ses missions sur l'ensemble de la zone du Sud-Liban en étroite coopération avec les forces armées libanaises.