Début mars, près de 700 militaires français ont rejoint le Sud-Liban pour plusieurs mois d’opération alors que la crise sanitaire du COVID-19 commençait à s’implanter durablement en France. En arrivant sur le théâtre, le Liban était à son tour touché par la pandémie. Engagés au sein de la Force Commander Reserve (FCR) dans le cadre de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), les militaires français suivent les règles d’engagement indiquées par le commandement de la FINUL, en liaison avec les autorités locales.
La FINUL, qui travaille en étroite collaboration avec l’état libanais sur son aire d’opération du Sud-Liban, a suivi immédiatement les mesures du pays hôte pour les faire siennes et les faire appliquer par les contingents.
Des panneaux rappelant les gestes barrières ont été fixés sur tous les bâtiments des camps de la FCR et dans tous les lieux de vie. Distanciation sociale, lavage fréquent des mains, salutation à distance, surveillance individuelle accrue de l’apparition de symptômes éventuels, les habitudes ont toutes été revues pour faire changer les comportements.
Le commandant en second de la FCR, le lieutenant-colonel Edouard, a également pris l’initiative d’une réunion de crise COVID-19, et a créé le CLAC, le Comité de Lutte Anti-COVID-19. « L’objectif était simple » explique-t-il « Identifier toutes les mesures, mêmes celles qui paraissaient les plus insignifiantes, pour limiter au maximum les contacts entre nous et les possibilités de diffusion du COVID-19. Pour y réfléchir, nous avons pris comme base trois scénarios potentiels de propagation plus ou moins importante du COVID-19 au sein des troupes. Comment alors lutterons-nous pour préserver la force et sa mission opérationnelle, mais également préserver la population libanaise. Un beau challenge pour notre équipe, qui à terme a produit deux outils, restés efficaces jusqu’à ce jour : une matrice identifiant une population critique avec des expertises pointues qui sera soumis à des règles de prévention plus drastiques et un tableau commun à tous de gestes barrières complémentaires adaptés à notre situation opérationnelle. » Ces outils ont été utilisés par toutes les unités de la FCR comme nouvel ordre de fonctionnement dans leur quotidien. A titre d’exemple, la population critique, comprenant certains spécialistes uniques ou personnel en position de commandement, a dû limiter ses sorties du camp ou alors seulement à 2 par véhicule, nettoyer au quotidien son lieu de travail, disposer et user de gel en permanence. Les personnels assurant la sécurité du camp et de l’entrée principale se sont trouvés munis de masques, de gants et de gel hydro-alcoolique. Les patrouilles ont reçu l’ordre de ne plus descendre des engins dans les zones habitées, uniquement dans les zones identifiées sensibles ou proches de la Blue Line pour patrouiller. Le quotidien de toute la force a changé, perception d’un flacon individuel de gel hydro-alcoolique, salutation à distance, sport collectif interdit, repas pris par bordées et avec usage de couverts personnels (Tatou), nettoyage des postes de travail quotidiennement et le nombre de participants aux réunions limité. Sans sombrer dans la paranoïa, chaque militaire a pris conscience de l’importance de son rôle individuel pour préserver le collectif.
Tout a été mis en œuvre également pour préserver la conduite des opérations et permettre à chacun de poursuivre sa mission de casque bleu : les patrouilles ont continué, sans contact direct avec la population libanaise mais en gardant un œil attentif sur la région et plus particulièrement sur la Blue Line qui sépare le Liban d’Israël. Les radaristes ont poursuivi leur veille du ciel de l’aire d’opération, nettoyant leur poste fréquemment, mais ne relâchant pas l’effort. Les logisticiens ont mené les convois logistiques dans les délais, adaptant la gestion du fret et limitant aussi les contacts. Ou encore, les équipes CIMIC ont maintenu un lien avec la population, faisant des donations d’équipements sanitaires aux mairies tout en respectant les mesures de prévention sanitaire.
La distanciation sociale et le lavage fréquent des mains ont été et sont encore les points phares de la lutte contre le COVID-19, comptant sur la discipline militaire au sein de la FCR en particulier et de la FINUL en règle générale pour garantir leur efficacité.
Les casques bleus de la FINUL poursuivent leur effort dans la lutte contre le COVID-19 alors que le déconfinement progressif a débuté au Liban. Tous font face, tournés vers leur mission et sa continuité en période de crise.
Dans le cadre de l'opération Daman, près de 700 militaires français et une compagnie d'infanterie finlandaise contribuent à la force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) en armant une partie de son état-major et la Force Commander Reserve de l'opération. Cette unité d'intervention de la FINUL réalise ses missions sur l'ensemble de la zone du Sud-Liban en étroite coopération avec les forces armées libanaises
Sources : État-major des armées
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