Le jeudi 6 août 2020, au cœur de l’été, le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre a été mis en alerte pour appareiller et pour participer au soutien apporté par la France au profit du Liban, meurtri par une explosion dévastatrice au cœur de sa capitale et de son port. Jeudi 27 août, deux semaines après l’arrivée du Tonnerre à Beyrouth, se tenait une conférence traitant de l’Action de l’Etat en Mer (AEM). Cette conférence, qui se déroulait dans les locaux de la direction du port, a permis aux marins du Tonnerre d’exposer leur analyse de la situation portuaire aux Libanais, ainsi que de proposer diverses solutions pour assurer une reprise d’activités en sécurité.
Autour de la table étaient présents le directeur du port de Beyrouth et son adjoint, le Chef d’état-major de la Marine libanaise, un représentant du ministère des Transports, mais également l’attaché de défense de l’Ambassade de France au Liban, deux représentants de l’Union Européenne, le colonel Antoine de la Bardonnie, chef de corps du groupement terre Ventoux, ainsi que le capitaine de vaisseau Arnaud Tranchant, commandant le PHA Tonnerre, et des membres de son état-major.
Ensemble, ils ont pu échanger sur les solutions de gestion de crise maritime pour le Liban. Les marins français ont ainsi apporté l’expérience française face à des risques comparables, en présentant le modèle de l’Action de l’Etat en Mer (AEM), c’est-à-dire la prise en charge par l’Etat des opérations maritimes d’intérêt public grâce à une organisation dédiée.
Structurée en trois axes, la conférence débutait par un rappel des similarités entre les droits libanais et français, droit sur lequel sont basées les actions de gestion de crise maritime. Ce rappel a notamment permis de mieux présenter les possibilités d’application d’une telle organisation au Liban.
Venait ensuite le premier axe de cette conférence : une exposition de la situation dans le port et des actions à mener d’urgence. Le deuxième et le troisième axe présentaient respectivement les actions proposées à court et à long terme, ainsi que l’offre du soutien de la France pour la mise en place d’une cellule de crise.
Quelques jours plus tard, ces mêmes acteurs se retrouvaient pour partager le fruit de leur travail. Au bilan, ces échanges ont abouti à la mise en place d’une cellule de crise sous la direction des forces armées libanaises, ainsi qu’à des conseils sur comment sélectionner une société de salvage pour prendre en charges les navires abandonnés et les épaves présentes dans le port. A la demande des libanais, la France continue d’apporter son aide et son expertise sur ce sujet, puisqu’elle a envoyé dès le 4 septembre une équipe spécialisée dans la lutte contre la pollution (CEPPOL - Centre d’Expertise Pratique de Lutte anti-Pollution). Cette dernière prend la suite du PHA Tonnerre et appuiera la cellule de crise nouvellement constituée dans la gestion des navires endommagés.
Lancée le 04 août 2020 en réponse aux explosions survenues à Beyrouth, l’opération Amitié concrétise l’action des armées qui déploient et acheminent, en coordination avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le ministère de l’Intérieur et le ministère des Solidarités et de la Santé, des moyens humains et matériels pour venir en aide au Liban et aux Libanais.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA