AMITIE : Le PHA Tonnerre quitte Beyrouth

Pendant leurs 20 jours de présence effective dans le port, les militaires français se sont engagés aux côtés de leurs homologues libanais dans une quinzaine de chantiers pour permettre au premier port du Liban de retrouver sa pleine activité. Bien que partiellement détruit par la double déflagration, le port a pu accueillir de nouveau le trafic maritime indispensable à l’approvisionnement du pays et à l’acheminement de l’aide internationale. Après avoir établi un premier pont maritime et humanitaire entre la France et le Liban du 09 au 13 août le Tonnerre a déployé, dès son arrivée, ses équipes d’experts pour établir une première cartographie précise des dégâts causés dans les différents bassins du port. Pour cela, il s’est notamment appuyé sur les détachements de plongeurs démineurs et d’hydrographes de la Marine nationale, embarqués pour la mission. Disposant d’équipements de pointe comme des sonars immergés et des robots sous-marins, ces derniers ont pu repérer, classifier et identifier de multiples échos. La plupart se sont révélés être des morceaux du quai et des entrepôts adjacents au cratère. Ils ont aussi découvert des camions grues de plusieurs dizaines de tonnes projetés par l’explosion. Enfin, ils ont investigué les navires endommagés ou coulés qui obstruaient le plan d’eau et les abords des quais afin d’évaluer leur état en vue d’un renflouement ultérieur.

Simultanément à ces actions sur et sous le plan d’eau du port, les marins du Tonnerre ont apporté une contribution substantielle pour relancer les différentes infrastructures clés du port, en complémentarité avec l’action du groupement terre Ventoux. Remise en état des feux de signalisation, du réseau de distribution d’eau douce, des moyens de surveillance et de télécommunication de la capitainerie, réparation navale sur les embarcations de servitude, travaux dans la base navale… Ce sont autant de chantiers menés qui facilitent la remise en route de l’activité du port, dont le fonctionnement repose sur de nombreux acteurs civils et militaires.

Au-delà de ces interventions ponctuelles de réparation, le PHA Tonnerre a inscrit son action dans la durée. En termes d’aide à la gouvernance, d’abord, puisqu’il a initié des actions de conseil et d’expertise pour la sécurisation puis la remontée en puissance du port de la capitale. Cela s’est notamment concrétisé par la création d’un centre de gestion de crise maritime, consacré aux enjeux d’action de l’État en mer avec pour mission de coordonner l’action des différents acteurs locaux dans la crise actuelle. En termes d’aide sur le terrain, d’autre part  : après avoir déployé des barrages antipollution autour des épaves couchées le long des quais, les militaires du Tonnerre ont passé le témoin à une équipe de la CEPPOL (Centre d’Expertise Pratique de Lutte anti-Pollution). Ces marins auront la charge de consolider les dispositifs antipollution autour des épaves du port en attendant leur renflouement, et d’aider les autorités libanaises à mettre en place un dispositif pérenne de lutte contre le risque de pollution maritime.

Lancée le 04 août 2020 en réponse aux explosions survenues à Beyrouth, l’opération Amitié concrétise l’action des armées qui déploient et acheminent, en coordination avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le ministère de l’Intérieur et le ministère des Solidarités et de la Santé, des moyens humains et matériels pour venir en aide au Liban et aux Libanais.