Opérations
Le groupement tactique désert (GTD) « Dragon » s’est appuyé sur l’expérience de ses soldats pour former une unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI) des forces armées maliennes (FAMa). Rencontre avec le maréchal des logis Jonathan, pour évoquer cette formation qui relève du partenariat militaire opérationnel (PMO) à l’œuvre entre Barkhane et son partenaire malien.
Chef de patrouille déployé au sein du GTD « Dragon », le maréchal des logis Jonathan s’est vu octroyer la fonction de référent mécanicien du stage. Sa mission a été de former les soldats FAMa aux actes élémentaires d’entretien de leurs motos, actes essentiels pour leur préservation. Cette instruction fait partie intégrante de la formation ULRI dans la mesure où elle concourt directement à l’efficacité opérationnelle de l’unité. Elle complète utilement la formation « mécanicien » de quatre jours, reçue par deux soldats maliens.
Souriant et énergique, le maréchal des logis Jonathan est passionné de deux-roues : « c’est dans mes gênes », précise-t-il en manipulant une clé sur le guidon d’une des motos. Sa présence au sein de l’équipe est « une providence » selon le lieutenant Louis, chef de section, responsable de la formation de la section ULRI. Car si les compétences tactiques sont indispensables à la réussite de la mission, l’entretien des matériels est un volet déterminant.
« Les motos fournies par la force Barkhane aux FAMa sont de bonne qualité mais nous devons les adapter au terrain local, tout en les rendant plus discrètes et plus résistantes », explique le maréchal des logis Jonathan. En clair, l’objectif est de militariser des véhicules civils pour les rendre adaptés aux modes d’action de l’ULRI dans un souci de discrétion mais aussi d’efficacité. « Il faut rendre la moto plus maniable et plus légère pour accroître sa capacité à intercepter rapidement et en tous lieux les individus ou véhicules suspects ».
Au cours de cette formation, l’ULRI s’est vue dotée de kits spécifiques : « Il s’agit en effet de doter les pilotes de kits de petit outillage, pour que les missions se déroulent bien : des sangles de fixation, des filets de camouflage, des GPS pour les chefs de groupe, des bombes de peinture, des moyens pour recharger les transmissions etc. » Ce matériel indispensable à l’entretien des motos a permis de maintenir le parc de motos disponibles tout au long de ces trois semaines d’instruction.
Il revient au maréchal des logis Jonathan et son équipe de sensibiliser les soldats FAMa sur l’entretien des motos : « c’est un travail sur lequel on a beaucoup insisté avec le lieutenant. Ils l’ont vite compris et savent que sans motos, il n’y a plus de mission. »
La formation ULRI donnera aux FAMa de nouvelles capacités d’emploi tactiques. Cette formation s’inscrit dans leur opérationnalisation et leur montée en puissance indispensables à leur pleine autonomie dans la lutte contre les groupes armés terroristes.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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